2011 en France : tête de turc pour génocide arméniens en 1915

2011 en France : tête de turc pour génocide arméniens en 1915

La contestation du génocide des arméniens de 1915 n’est pas une thèse qui fait en France un chemin si significatif pour qu’une loi réprime les éventuels négationnistes. Le génocide arménien est reconnu en France depuis 2001. La cause arménienne est si acquise qu’un article de la Wikipédia francophone est intitulé, sans ambiguïté : Génocide arménien et si la page de discussion est animée, elle n’a guère été enflammée. Un article similaire est proposé sur la Wikipedia turque.

A qui donc est destinée la leçon punitive ? Quelle est donc cette nouvelle fantaisie du pouvoir politique français ? Quelle est cette démarche visant à chercher la sympathie pour une cause, au point de créer une telle adversité de la part de la Turquie ? Ces questions pourraient-elles trouver une réponse si l’on connaissait mieux les motivations de la députée UMP des Bouches-du-Rhône, Valérie Boyer, qui apparaît à l’initiative de cette proposition de loi ?

Valérie Boyer est une élue des Bouches du Rhône, dans le 7e secteur de Marseille (13e et 14e arrondissements) sur la liste de Jean-Claude Gaudin. Marseille est une ville où vit la plus importante communauté arménienne. La démarche partisane voisine la stratégie électorale.

Faut-il s’attendre à ce que le gouvernement français, après son soutien d’automne au printemps arabe, se lance dans une leçon de morale à tous les États du monde ?

Faut-il s’attendre à ce qu’après avoir été le plus pro-américain des présidents français, dès le début de son quinquennat, Nicolas Sarkozy en vienne à sommer les États-Unis de reconnaître le génocide des indiens d’Amérique ? En effet, à devoir accomplir une telle mission, plusieurs quinquennats ne devraient pas être suffisants.

De combien de têtes de turc ces politiciens vont-t-ils encore avoir besoin ? Qui seront ceux, la prochain fois, vers qui l’index pointé invitera les regards vindicatifs à se tourner ?

Est-ce là ce que les citoyens peuvent attendre d’un parlement et d’un gouvernement dans une situation où les conditions de vie s’aggravent pour des milliers de concitoyens, où les conséquences des carambouillages financiers (que d’aucuns appellent “la crise”) frappent de plus en plus de personnes, où les prêches d’exclusion trouvent de plus en plus d’écho, où les mouvements sociaux ajoutent aux désagréments hivernaux ?

Les illustrations proviennent de WikiMedia Commons

 

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