Qui ne sont pas “médiateurs professionnels” ?

Qui ne sont pas “médiateurs professionnels” ?

Lorsque j’ai initié l’usage de “médiateur professionnel” et de “médiation professionnelle”, ils ont été nombreux dans le microcosme de la médiation des conflits à dénigrer ces deux notions. Pour eux, le médiateur ne pouvait pas être un professionnel, non. Pour eux, être médiateur ça devait rester une activité annexe à celle de conseil ou d’arbitre ; pour eux, la médiation, c’était (et pour beaucoup c’est toujours) un mi chemin entre la morale et le droit ; avec un peu de psychologie, le médiateur doit arriver à ce que ses interlocuteurs deviennent raisonnables. Selon eux, la médiation, c’est fait pour ramener les personnes sur les chemins de la conformité. Pour eux, la médiation, c’est une mission, à la rigueur une activité de retraités, ou de fonctionnaires bons offices, ou de personnes travaillant dans un organisme subventionné, sous tutelle de l’Etat ou d’une para-administration. En tout cas, l’idée de la “médiation professionnelle” leur apparaissait (et encore…) une usurpation. Elle ne devait pas faire de chemin du tout. Pour eux, médiateur professionnel, c’était abusif, voire un non-sens.

J’ai défendu l’idée par la preuve : “un médiateur, une mission, un résultat”. J’ai démontré que l’on sait où conduit un conflit et où une médiation professionnelle peut conduire aussi. J’ai imposé une vision scientifique de la résolution des différends. Ca a vraiment commencé en 1999, lorsque j’ai écrit mon bouquin “Pratique de la médiation professionnelle” (ESF). Alors, à ce moment là, comme j’ai insisté, les concurrents de l’EPMN, la seule école de médiation professionnelle, ont concédé qu’on pouvait dire “professionnel de la médiation”, mais pas “médiateur professionnel”. Selon eux, on pouvait parler de “professionnalisation de la médiation”, mais pas de “médiation professionnelle”. Les plus ardents défenseurs de la non médiation professionnelle étaient dans le monde du droit. Ils voyaient émerger une profession sur le terrain du règlement des conflits. Mais pas seulement, des psychologues aussi, et beaucoup de personnes du milieu confessionnel.

Et j’ai poursuivi. J’ai façonné la médiation professionnelle. J’en ai fait une discipline. J’ai suivi l’évidente vécue en entreprise : la médiation était professionnelle et médiateur devenait une profession à part… une profession à part entière.

Dans la médiation professionnelle, pas de psychologie, rien qui ne puisse être démontré, attesté, pas de droit, pas de sociologie, pas d’argument statistique, pas de morale, pas de recours à la conformisation. En médiation professionnelle, une approche rigoureuse, méthodique, rationnelle, précise, transmissible, une pratique d’aide à la structuration de la pensée, des processus de soutien du libre arbitre par la réflexion et d’accompagnement de projets.

Alors, ils sont venus surfer sur la vague, parasiter le concept avec leur incompétence. Certains sont venus se former à l’EPMN. Ils pompent l’éthique, la déontologie, quelques techniques qu’ils peinent à reproduire, maquillent l’altérocentrage et les processus structurés. Mais incapables d’assimiler la rigueur, ils sont partis en s’appropriant quelques concepts en les vidant de leur contenu. Ils dispensent aujourd’hui des formations avec des contenus relevant de la psychologie et même des pires inepties, détournant la notion de médiation professionnelle de sa rigueur éthique et déontologique qu’ils n’ont pas pu supporter.

Alors pour vous permettre de faire le tri, les organisations fondatrices de la médiation professionnelle viennent de publier le tableau officiel des médiateurs professionnels. Et en tout cas, n’hésitez pas à venir à l’EPMN, à Bordeaux, au lieu de vous embringuer dans une formation de bateleur.

Les médiateurs professionnels savent comment conduire leurs processus, ils savent aider les personnes à trouver leur issue, à choisir leurs solutions. En tant que membres de la CPMN, ils sont les seuls à préserver la libre décision des parties, à promouvoir le droit à la médiation. Avec les médiateurs professionnels, je vous remercie de votre confiance.

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