Auteur: Jean-Louis Lascoux

Sarkozy, 1er mai et inculture

Le 1er mai 1886, une manifestation est organisée par les syndicats ouvriers aux États Unis. Des centaines de milliers de personnes sont au rendez-vous. La revendication porte sur la journée de 8 heures.  Les syndicats se sont donnés deux ans pour obtenir gain de cause. La grève est en passe de devenir générale et de s’étendre dans le Monde. Le mouvement s’étend. Un changement est annoncé dans les pays industrialisés. C’est la fin du XIX° siècle. Le 3 mai, des manifestants sont tués par la police. Le 4 mai, une explosion fait un mort parmi les policiers et des affrontements meurtriers s’ensuivent. Au total, huit policiers sont tués. Huit anarchistes seront vite jugés et condamnés, trois à la prison à vie et cinq à mort. Sans preuve. Ils seront pendus, sauf l’un d’entre eux qui s’est suicidé pour empêcher sa pendaison.

En 1893, le procès est révisé. Le montage politico-policier est dénoncé. Albert Parsons, Adolph Fischer, George Engel, August Spies et Louis Lingg sont reconnus innocents. Les trois autres, Michael Schwab, Oscar Neebe et Samuel Fielden, sont graciés et libérés.

Le 1er mai 1891, en France, à Fourmies, dans le Nord, neuf morts et 30 blessés. La majorité des manifestants tués sont adolescents.

C’est en référence à ce jour historique de mai que le 1er mai a été retenu comme jour de revendication pour les syndicats ouvriers. Où va donc se nicher ce mélange d’inculture et de démagogie d’un ministre de l’intérieur devenu président de la république, impliqué dans tant de magouilles financières, pour venir s’afficher un 1er mai ? Et de plus en venant affirmer son alliance avec un Front National qui depuis sa création oscille entre le nazisme et le fascisme…

Qu’y-a-t-il de commun, sur le plan social et politique entre ce mouvement revendicateur et celui d’un leader de droite offrant 450 millions d’euro à un trafiquant de la finance ? Il est trop facile d’en rajouter.

Aussi que Nicolas Sarkozy envisage de récupérer les mouvements du 1er mai et la démagogie accompagnée de fourberie et de duplicité est au rendez-vous. Mais peut-être en réalité, l’étalage d’inculture dont il a témoigné pendant ce quinquennat suffit-il a expliquer cette ultime tentative de récupération…

L’ignorance crasse ne peut que produire une succession de maladresses.

 

La couleur des sentiments

Le titre de cette œuvre renvoie aux tressaillements multiformes que nous avons tant de mal à maîtriser. Souvent tenus par la laisse des règles sociales, les sentiments puisent leur force dans nos émotions. Nous les subissons aussi sûrement qu’ils nous agissent. Mais ils sont également générés par nos dissensions internes, nos a priori, nos préjugés, nos retenues, nos non-dits quelles qu’en soient les tournures, nos attirances ou nos rejets.

Le cinéma américains nous a habitué à ces effets sur les glandes lacrymales. Dans la Couleur des sentiments, le jeu nous expédie au début de la télévision. Les appareils ménagers viennent juste de faire leur apparition. La ménagère se fait offrir un aspirateur à son anniversaire. Ce sont les débuts de la robotique. Au pays des exécutions par électrocution et injection létale, les bonnes sont encore noires, mal payées. La discrimination bat son plein au Far West.

Pourtant, face à ces situations que le bon ton réprouve désormais, le mérite revient à une jeune blanche dont la conscience flirte avec la rancœur.Encore une histoire brodée sur le” style Avatar. Si le monde va mal, malgré tout il sera sauvé par l’esprit américain. Tout n’est pas perdu, au contraire. La morale américaine sera la dernière, mais elle sera sauvée.

Revenons à la ra rancœur. La rancœur, parce que la mère de la jeune femme a renvoyé la vieille nounou noire, la rejetant sans plus de considération. Ce n’est donc pas une rancune, ni un remord, mais une rancœur qui sera la véritable héroïne de l’ouvrage et du film éponyme. Car la rancœur est bien ce sentiment qui fait ressentir un malaise lorsqu’on pense à une personne qui aurait selon nous profité de sa position dominante sans que la victime ne puisse pas même réagir. C’est un sentiment fait d’empathie et de sympathie, ou simplement de solidarité. Mais il est aussi fortement emprunt d’un regret de n’avoir pu soi-même être là pour empêcher l’action que nous jugeons injuste.

Ainsi se distingue trois types de regrets, pour autant de conflit en soi :

  • le remord qui est ce sentiment de n’avoir pas fait quelque chose ou au contraire d’avoir fait une chose que nous regrettons ;
  • la rancune qui est ce sentiment que quelqu’un nous a fait ou pas une chose que nous regrettons d’avoir subi sans plus nous affirmé ou pouvoir le faire ;
  • et la rancœur qui est ce sentiment et chargé d’amertume envers une personne, pour ne pas avoir pu l’affronter lorsqu’elle a fait quelque chose (ou pas) à l’égard d’une autre pour qui nous éprouvons de la sympathie.

Tout le film tient dans la mise en scène de la rancœur. Le conflit interne de la jeune femme a un effet puissant. Maîtrisé, il devient un révélateur de l’absurdité sociétale.

Finalement, sans le paraître, il s’agit d’un film d’action, puisqu’il narre comment, par de micros actions, une société peut être conduite à des changements profonds.

The Artist – un film politiquement engagé, muet, à regarder les yeux bandés

La télévision a servi quantité d’émissions sur son propre sujet. Des sociétés de production ont élaboré des programmes sur l’histoire de la télé, les gens de la télé, les enfants des gens de la télé, les critiques de la télé. La complaisance, l’autosatisfaction, et les congratulations entre animateurs ont toujours été au rendez-vous cathodique. Le cinéma, lui, semblait menacé. Il était promis à disparaître avec toutes les chaînes du petit écran et puis non. Et il devait être mis à mal avec les DVD, et puis non. Les devins avaient annoncé le pire avec l’apparition d’internet. La télé et le ciné devaient couler. Et puis non.

Tout a commencé avec une image animée et des sous-titres. De grands coups de gong, un pianiste qui jouait au marteau. C’était le début du cinéma. Il était muet. Vous vous souvenez. Parmi les plus anciens, on a tous vu Charly Chaplin, ou Laurel et Hardy… Il y avait aussi une fille aux grands yeux qui jouait le rôle sois belle et tais toi.

En 2012, un film français, insistons, avec un titre anglais qu’on comprend sans mal, est consacré à Hollywood. La presse française tonne la fierté. Une goutte de nostalgie aurait rempli l’encrier de la critique. Michel Hazanavicius, le scénariste, aurait-il farfouillé dans l’ADN du cinéma pour nous entraîner dans le monde de la bobine ? Le film est en noir et blanc, dans un style petite moustache et robe à frou-frou des années 1930.

Dans les périodes de crise, le monde des paillettes anime la légèreté. Le romantisme sert le scénario avec son moment dramatique. Il ne faudrait voir que cela, comme s’il ne fallait surtout pas regarder l’implicite. L’histoire fonctionne sur une routine américaine. Le film reprend la trame du film musical américain Une Etoile est née primée en 1937 : un film avec plein de clichés qui fonctionne avec des longueurs. Adieu le film célébré comme une œuvre française. Un homme, une femme, un chien, un policier un peu lourd, mais courageux sauveteur, une mémère qui ne frappe pas de son parapluie sur le policier. Le premier est égocentrique, pyromane et alcoolo dans ses moments de déprime. La seconde est dévouée, jolie et attentionnée. Elle aime mais ne le sait pas vraiment et lui non plus. Elle fait son petit bout de femme de chemin. Lui, c’est un coincé du changement, un inadapté de l’évolution technologique, mais au combien sympathique. Elle, c’est un rire cristallin. Et puis il ne faut pas oublier le chauffeur. Il ne faudrait pas regarder l’implicite. Le fidèle employé qui n’a d’ambition que celle de rester fidèle à son patron. Comme le chien à son maître. Le même. Un film qui fonctionne, avec des clichés qu’il fait bon de sortir dans une période de crises.

Tout va bien, c’est Hollywood qui consacre le scénario de la vie publique. Il s’agit d’un film d’un libéralisme politique et économique qui ne peut que faire plaisir aux chantres d’un capitalisme irrespectueux. La solidarité est absente dans le modèle social trimbalé dans ce film. Lorsque l’Artist sombre, plus personne n’est là. Tout le monde est navré. Il est fini. La solidarité est la grande absente. Le patron doit chasser son valet pour le libérer de sa dépendance. Ha, ces salariés avec leur mentalité d’esclave ! D’une morale douteuse, le bon patron compense l’année sans salaire par un licenciement indemnisé avec la belle voiture. Heureusement, dans ce monde d’adversité, d’abandon, d’indifférence, il y a l’amour. Une femme amoureuse. Une femme moderne, entreprenante, fidèle, attentionnée. La Femme. Les ingrédients sont là, difficiles à critiquer, mais bien méprisants pour ce qui fonde le ciment social. On est en Amérique : chacun pour soi et compte sur la chance, pas sur le contrat social. Ce n’est pas le sujet. On est ici dans la légèreté. Il ne faut surtout pas regarder l’implicite. Muet, ce film est à regarder les yeux bandés.

Marine Lepen sur les chemins de la reconversion

Voter Marine Lepen ? L’extrême droite française va devoir se trouver un autre leader. L’héritière du Front National a essuyé deux salves médiatiques en peu de jours. D’abord Nicolas Bedos a sorti son verbe acerbe, de type potache, jonglant avec un style Stéphane Berne et un ton à la Stéphane Guillon.

Le sourire amical que, sur le registre enfants de célébrités, le fils Bedos s’est appliqué à attribuer à la fille Lepen s’est successivement pincé et outré. Les saillies se succédaient en litanie délirante. Au final, la proposition imaginaire qu’il lui a faite, en qualifiant son physique de passablement passable, était plus du secours que de l’indécence.

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Puis, ce n’était pas une première, ce fut Jean-Luc Mélenchon qui s’amusa de Marine Lepen.

Si l’occasion médiatique a été mal exploitée, par l’un et par l’autre en période de débat d’idées, la navrance a été au rendez-vous.

D’évidence, Jean-Luc Mélenchon ne pourra rien retirer de cette émission. Concernant Marine Lepen, paradoxe des limites de conscience de la chef du parti paternel, elle s’est montrée en quête de reconnaissance de celui qu’elle dénonçait. Elle attendait des excuses tout en se hissant sur le monticule illusoire des sondages pour mépriser son interlocuteur. Certes, moins qu’ailleurs en politique, le ridicule ne tue pas.

Marine va devoir penser à une reconversion. La contestation ne manquera pas de s’élever, plus haut encore que la voix actuellement inaudible de Carl Lang, après les élections, ce qui va entraîner pour tous ces politiques un retour à une réalité moins médiatique. Les acteurs de cette comédie seront bien moins sollicités et, par conséquent, la survie de leur leadership sera sous forte perfusion de capacité d’influence.

Nicolas Bedos pourrait bien avoir raison sur un point : Marine Lepen est plus banale que son père, et les raisons de voter pour elle sont aussi peu probantes que pour lui. Mais celui qui pourrait la remplacer ne serait-il pas plus fanatique, devant affirmer plus fortement et vertement son leadership ? A voir…

Il reste à Marine Lepen de revenir au barreau de Paris, où elle pourra exercer tranquillement sa profession d’avocate.

Referendun sur le chômage : salauds de pauvres !

Le discours selon lequel si le pays va mal, ça serait de la faute aux immigrés et aux chômeurs est une rengaine digne du film de Claude Autant Lara, La traversée de Paris, qui faisait pester les trafiquants contre “ces salauds de pauvres”. Ceux qui trafiquent les influences comme l’équipée Bourvil et Gabin trafiquait la charcuterie, crient d’autant plus fort qu’ils veulent détourner l’attention. L’exercice a déjà été fait par Laurent Wauquiez avec sa tirade sur le RSA. Juppé, dont chacun connait l’intégrité, avait lui-même lancé une offensive contre les bénéficiaires du RMI. Xavier Bertrand a ajouté à la copie. Nicolas Sarkozy a repris le sujet, oublieux des affaires qui l’entourent, pour s’en prendre à ceux qui volent les Français. C’est une stratégie connue dans les rapports conflictuels. Les professionnels ne tombent pas dans ce piège. Mais la plupart des gens se font berner : celui qui crie fort attire l’attention et l’autre étant pétrifié, il poursuit son discours accusateur qui détourne les regards de ses propres méfaits. Les bonimenteurs de foire usaient de ce stratagème, ainsi que les joueurs de bonneteau. Ainsi en va-t-il de cette proposition de referendum concernant les demandeurs d’emploi.

Un referendum liberticide

Il paraîtrait que plus de 60 % des français y seraient favorables. Mais à ce que je pointe ci-dessus, s’ajoute le fait qu’il s’agit d’une mesure liberticide. Facile de dire qu’il y a des personnes qui profitent d’un système. Facile quand on est au pouvoir et que l’on a profité de nombre d’abus de bien sociaux, de détournements financiers, de financements illicites pour se faire élire et se maintenir aux postes du pouvoir. L’anneau de Gygé circule chez les héritiers du cercle Pasqua.

Il s’agirait d’une atteinte grave à la liberté et au droit à la protection sociale. Ce type de mesure est totalement démagogique. Commençons par taxer les bénéfices inadmissibles des sociétés de téléphonie, de l’eau, de l’électricité, du gaz… Faisons revenir l’argent des services abusivement privatisés. Faisons revenir l’argent des banques. Les caisses de l’Etat se réapprovisionneront et la solidarité nationale avec les personnes en difficulté ne sera pas à remettre en cause.

 

 

 

Inculture et égocentrisme de campagne

Voici quelques jours Claude Guéant a fait un étalage d’inculture dans sa conception de la civilisation. Dans le creux de son cynisme, il a exhibé une xénophobie de circonstance en vue des élections présidentielles. Dans la foulée, le président sortant, Nicolas Sarkozy, affiche son autosuffisance à la une des kiosques à journaux, sur les publicités de son journal de campagne, le Figaro.

Faut-il être imbu pour ne pas constater le sens de ce que l’on communique dans une pareille perspective ? Le candidat président qui fait campagne sans se déclarer si bien qu’il fait payer ses interventions aux contribuables, affiche une position physique des plus prétentieuses. Voyons cela. Si l’on adopte la position du penseur de Rodin, inévitablement, la posture nous impose une orientation de la pensée vers le sens de la vie, voire sa finalité. Prenons celle que présente Nicolas Sarkozy et immédiatement l’idée qui s’impose en soi est l’auto-référence. La personne dans cette position ne pense pas aux autres. Elle ne pense qu’à elle. Elle a introduit son pouce droit dans sa main gauche. Un compte à peine caché. Mais quoi qu’il en soit, pour elle, il n’y a qu’elle qui compte. Elle compte : un. Sans aucun doute, son compte est bon. Pourrait-il être meilleur ? A voir si d’autres s’en charge, mais elle se présente, ne laissant en réalité aucun autre choix : c’est elle qui décide. Elle montre une position de retrait vis-à-vis d’autrui. Personne d’autre ne compte pour elle. C’est elle qui dit. Elle qui raconte, quitte à se la raconter, car cette position est bien moins une marque d’introspection que d’une assurance d’autosuffisance.

Ainsi, l’affiche est plus claire que les mots qui l’accompagnent. Ce n’est toujours pas un programme politique pour les autres qui est proposé par Nicolas Sarkozy. C’est un programme selon sa conception des choses. Il ne tient pas compte de la réalité de ceux qui sont susceptibles d’attendre quelque chose de la direction du pays.

A suivre donc ce nouveau conte de campagne…

 

La race des humains…

Une pièce de théâtre se joue en ce moment à la Comédie des Champs Élysées à Paris, Race. Elle met en scène une préoccupation typiquement américaine du rapport à la couleur de la peau, avec les jeux d’autorité, de position sociale et de tendance à contrecarrer les habitudes de conception.

Un jour viendra le tour des oubliés de ces discussions : les descendants des indiens autochtones… Pour l’instant, on aborde les questions qui sont finalement les plus faciles.

La pièce Race tendrait à faire réfléchir. Présentée comme ayant une thématique transversale, son propos s’appliquerait à toutes les formes de discrimination. Encore faut-il qu’elle rencontre le bon public. Rencontrer des personnes convaincues est un minimum pour faire un peu recette. Vu l’esthétique de Sara Martins, elle peut déjà rencontrer un premier public…

Le sujet est dans la ligne de la controverse de Valladolid et de 12 hommes en colère.

 

Voter Marine Lepen, un choix en 19 points !

Voici les principales lignes du catéchisme pour convaincre les personnes que vous souhaitez emballer dans le soutien à Marine Lepen.

Oui, Marine a les 500 signatures. Elle les a depuis longtemps. Il ne faut quand même pas exagérer, une élection présidentielle ça ne se prépare pas la veille. Surtout après la baffe de 1981 où les 500 signatures n’y étaient pas. C’est pour faire du bruit médiatique qu’elle utilise cet argument. Choisir de voter Marine Lepen, c’est voter pour des mensonges stratégiques pour accéder au pouvoir. Il faut ce qu’il faut. Voter Marine, c’est être sensibilisé aux situations d’insécurité. Il ne s’agit pas d’un simple discours, la peur est là. Il est vrai que les partis de droite gouvernementale traitent abondamment ce sujet, avec l’ancien ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, devenu président de la république. Mais son échec est global. Total.  Flagrant. Se rapprocher du Front National, c’est avoir entendu la thèse défendue depuis longtemps par le père de Marine.

Il est donc urgent de savoir ce qu’il pourrait se passer si Marine Lepen arrivait au pouvoir, sachant qu’en plus son père aurait une place de choix. On peut envisager notamment que, selon ce qui est clairement dit par Marine Lepen et ce qui est implicite :

  1. Le ministère créée par Nicolas Sarkozy sur l’Identité nationale deviendrait le ministère des expulsions massives.
  2. Le ministère de l’Intérieur dirigerait un nombre plus important de policiers, avec un budget de 9 milliards d’euro pour la rémunération des nouvelles forces de police
  3. L’administration pénitentiaire serait en passe de devenir l’un des premiers employeurs de France, avec une prévision de 40.000 détenus en plus, c’est dire que la délinquance est prévue, avec ce programme politique, en forte augmentation, avec une dotation nécessaire d’environ 8 milliards d’euro, soit quelques 45 milliards de francs…
  4. Renforcement de tous les systèmes de contrôle des personnes. Des caméras partout, des obligations de rendre des comptes à tout moment, sans autre justification que la demande d’un policier
  5. Une sécurité renforcée et soutenue : des possibilités de garde-à-vue étendue, selon les soupçons avérés ou non d’un policier, pour la seule raison de la prévention d’un trouble à l’ordre public ou d’une aide potentielle à un immigré
  6. L’armée obligatoire serait rétablie, sur deux ans, sans solde pendant une année, permettant ainsi de faire baisser le chômage des jeunes
  7. La guillotine reprendrait du service, créant au moins trois emplois en CDI
  8. La France sortirait de la Communauté Européenne, isolée comme jamais du reste du monde, mais militarisée et policée comme jamais non plus.
  9. L’euro serait abandonné
  10. L’assemblée nationale serait dissoute et peut-être y aurait-il d’autres élections. C’est-à voir…
  11. Les frontières rejailliraient autour de la France, fermant l’hexagone à une Europe qu’elle a fortement contribué a créer
  12. L’insécurité inter étatique reviendrait à l’ordre du jour en raison de l’esprit d’adversité qui se substituerait logiquement à celui de solidarité implicite développé par l’esprit européen
  13. Un projet d’entrer en guerre ouverte, avec un nouveau porte avion nucléaire, sachant qu’une bonne guerre, avec le nombre de victimes et de dégâts causés, ça a toujours permis de relever l’économie. Et la raison déclarée : “Un seul (porte avion) ça ne sert strictement à rien. C’est comme s’il y en avait zéro.
  14. Les services associés à l’immigration seraient affectés à des missions de surveillances et de traitement des délations
  15. Les commissariats seraient dépassés par le traitement des expulsions
  16. Les centres de rétention déjà très surpeuplés devraient ouvrir d’autres lieux et engager d’autres personnels, ce qui serait créateur d’emploi, grâce à cette politique répressive globale
  17. L’insécurité augmenterait par la peur qui serait entretenue auprès d’une population déjà en difficulté
  18. Un bouleversement aurait lieu dans les entreprises du secteur automobile, de la métallurgie, du bâtiment et des services industriels en raison des expulsions du personnel immigrés et de l’absence de personnel français en situations et conditions de pouvoir reprendre les postes
  19. Une bonne dictature serait mise en place pour accélérer le déclin qui a toujours été le lot des régimes forts.

Voilà, vous avez de quoi argumenter pour envisager de vous réveiller au son des bottes et des cris des expulsions massives enfin d’actualité.

Pour un réseau social libre : quelques idées

Inventer un nouveau réseau pour contrer la spéculation sauvage

Les réseaux sociaux se sont développés avec la réalisation du fantasme des relations. Rester ou entrer en contact. Démultiplier ou simplifier la mise en relation. Diffuser des informations. La télé réalité à la portée de tous. L’exhibition. Se faire connaître. Le désir de se montrer, de s’étaler en public, de s’épancher. Communiquer. Certains se connectent avec le monde, d’autres ont la conviction que le monde se connecte avec eux. Dans tous les cas, les informations sont stockées sur des disques durs à la merci de toutes les spéculations. Chaque journal intime est accessible à tous. Les propriétaires des systèmes signent des chartes éthique avec d’autant plus de fanfaronnade que leurs engagements, dès le départ, ne valent pas plus que la fraternité vue d’un bûcher de l’inquisition.

Mettre en place un réseau social responsable, libre et éthique

Il faut développer un réseau social souple, accessible et dynamique. Un réseau qui permette à chacun d’aller et venir sans être pisté. Pour cela, il convient de définir des règles simples, fondées sur la nétiquette, l’éthique de l’Internet historique. Ce système expérimenté aurait pour effet marginal de contrer les systèmes orweliens en cours d’expansion. Il favoriserait le développement de communautés respectueuses avec des garanties éthiques. Le système wordpress présente un certain potentiel, mais l’application n’est pas ancore suffisamment performante. Dans cette perspective, il faut que le réseau social libre puisse notamment :

  • garantir l’anonymat à chacun
  • créer des passerelles facilement modifiables entre les réseaux. Seuls les utilisateurs pourraient établir des liens avec un ou plusieurs membres d’autres communautés ;
  • la rupture de liens ne laisserait pas plus de trace
  • que l’on puisse se mettre en ligne et se mettre hors-ligne en retirant les informations qui nous concernent sans que l’on puisse en trouver les traces de passage ;
  • que l’on puisse créer ou non une fiche présence et son retrait provoquerait automatiquement son effacement partout, et immédiat par une anonymisation des informations, via l’introduction automatique de caractères de brouillage et de pixels de floutage
  • une désignation de veilleurs dans la communauté qui garantissent l’éthique du système.

Une application libre de droit pourrait être téléchargée. Elle aurait pour fonction de se connecter à souhait avec la communauté, sans laisser ses traces sur des serveurs où la compilation et les indiscrétions multiples sont faites au nom de l’intérêt… de toutes les spéculations.

Une difficulté technique à surmonter porte sur la gestion des bandes passantes. Toutefois, les garanties d’un tel système peuvent être suffisamment nombreuses pour qu’il existe un véritable potentiel de développement.

2011 en France : tête de turc pour génocide arméniens en 1915

La contestation du génocide des arméniens de 1915 n’est pas une thèse qui fait en France un chemin si significatif pour qu’une loi réprime les éventuels négationnistes. Le génocide arménien est reconnu en France depuis 2001. La cause arménienne est si acquise qu’un article de la Wikipédia francophone est intitulé, sans ambiguïté : Génocide arménien et si la page de discussion est animée, elle n’a guère été enflammée. Un article similaire est proposé sur la Wikipedia turque.

A qui donc est destinée la leçon punitive ? Quelle est donc cette nouvelle fantaisie du pouvoir politique français ? Quelle est cette démarche visant à chercher la sympathie pour une cause, au point de créer une telle adversité de la part de la Turquie ? Ces questions pourraient-elles trouver une réponse si l’on connaissait mieux les motivations de la députée UMP des Bouches-du-Rhône, Valérie Boyer, qui apparaît à l’initiative de cette proposition de loi ?

Valérie Boyer est une élue des Bouches du Rhône, dans le 7e secteur de Marseille (13e et 14e arrondissements) sur la liste de Jean-Claude Gaudin. Marseille est une ville où vit la plus importante communauté arménienne. La démarche partisane voisine la stratégie électorale.

Faut-il s’attendre à ce que le gouvernement français, après son soutien d’automne au printemps arabe, se lance dans une leçon de morale à tous les États du monde ?

Faut-il s’attendre à ce qu’après avoir été le plus pro-américain des présidents français, dès le début de son quinquennat, Nicolas Sarkozy en vienne à sommer les États-Unis de reconnaître le génocide des indiens d’Amérique ? En effet, à devoir accomplir une telle mission, plusieurs quinquennats ne devraient pas être suffisants.

De combien de têtes de turc ces politiciens vont-t-ils encore avoir besoin ? Qui seront ceux, la prochain fois, vers qui l’index pointé invitera les regards vindicatifs à se tourner ?

Est-ce là ce que les citoyens peuvent attendre d’un parlement et d’un gouvernement dans une situation où les conditions de vie s’aggravent pour des milliers de concitoyens, où les conséquences des carambouillages financiers (que d’aucuns appellent “la crise”) frappent de plus en plus de personnes, où les prêches d’exclusion trouvent de plus en plus d’écho, où les mouvements sociaux ajoutent aux désagréments hivernaux ?

Les illustrations proviennent de WikiMedia Commons