Auteur: Jean-Louis Lascoux

De la justice à la médiation

Le sujet de la Justice semble délicat. Du divin à l’homme, de la justice sociétale à la justice en soi, bien des choses peuvent être emmêlées. La confusion pourrait bien desservir l’idée même de justice. La représentation n’est-elle pas mouvante à souhait, justifiant aussi bien ce que d’aucuns considèreront comme des abus de position dominante ? Qu’il s’agisse d’un repère sociétal ou d’un sentiment, la justice ne semble pas répondre aux mêmes attentes. Par conséquent, il est indispensable de ne pas en rester là. La justice est trop souvent évoquée pour ne pas être tournée dans tous les sens.

A l’occasion des rencontres philosophiques d’Uriage, dont le thème était “La justice aux sources du juste “, du 14 au 16 Octobre 2011, j’ai présenté une situation de médiation où l’entente des parties dépasse totalement la représentation de l’équité et de la justice. Et ceci n’est qu’un exemple.

La démonstration va dans le sens de dire que pour mettre un terme à un différend, rien ne vaut l’intelligence des parties… Les observateurs et les curieux, faits de media et de moralistes, doivent rester silencieux et penser à ce moment de sagesse qui les dépasse.

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Un procès contre les lyncheurs de Kadhafi

Tout crime mérite-t-il d’être poursuivi ?

Soyons logique, les assassins de Kadhafi doivent passer en justice dans leur pays, sinon être poursuivis pour crime contre l’humanité. Un lynchage a été commis. Des vidéos en attestent. Des images pénibles, incroyables de bêtise collective montrent le sort pitoyable que ces abrutis en goguette ont réservé à leur dictateur, il y a peu si fréquentable. L’engeance humaine la plus dépravée a pu s’exprimer en toute tranquillité. L’impunité pourtant ne doit pas leur être assurée.

C’est le principe même de la répression des crimes commis.


Balayer ce crime c’est laisser la porte ouverte à tous les crimes d’État. La France, première à avoir reconnu le nouveau pouvoir libyen doit être la première à demander, à exiger la comparution en justice des assassins de Kadhafi. Que leur système judiciaire les gracie, leur colle une médaille, c’est autre chose, mais qu’ils s’en expliquent. Et probablement que certains d’entre eux, voulant se vanter de leur abomination, auront ainsi la tribune de la prise de conscience ; et ceux pour qui le crime a été l’engrenage d’une situation de surenchère, le tribunal sera l’occasion de déverser leur torpeur.

Quoi qu’il en soit, un procès doit avoir lieu ! La France, les dirigeants français, les Français ne peuvent tolérer d’être complices d’un crime, quel qu’en soit le motif.

Il revient aux élus du peuple français d’adresser cette exigence au peuple libyen et à leurs représentants.

Et c’est en tant que médiateur que j’initie cette exigence.

Médiateur professionnel : cinq revendications

Le 8 décembre 2001, le premier syndicat de médiateurs été créé par des anciens de la formation que j’avais créée deux ans plus tôt. Après avoir fait un tour des associations existantes dans le monde de la médiation, aucun des professionnels du droit et des ressources humaines intéressés par la médiation ne voulaient rejoindre l’une de ces associations animées par la bonne volonté mais sans aucun professionnalisme. L’enjeu était là et quoique le syndicat qui s’est alors créé a influencé de manière profonde le monde de la médiation, l’amateurisme n’a pas quitté le monde associatif. C’est pourquoi l’exigence et la position revendicative de la Chambre Professionnelle se justifient encore.

L’idée de la trentaine de professionnels est désormais animée par plus des 160 participants aux rencontres de 2011. Elle était de lancer le professionnalisme dans la monde de la médiation. Un professionnalisme qui devait positionner la médiation dans la prestation de services. Un positionnement rigoureux qui s’est traduit par l’élaboration du premier Code d’éthique et de déontologie de la médiation professionnelle, le CODEOME, imité dans de manières réductrices, et dont la rigueur témoigne de l’exigence professionnelle et du respect de la relation client.

Dix ans plus tard, la première chambre syndicale des médiateurs professionnels affirme un positionnement d’autorité dans cette profession en émergence. Elle trace cinq axes de revendications :

  1. La promotion des droits humains partout dans les pays souhaitant mettre en place la médiation
  2. La promotion de l’égalité des droits
  3. Le recours systématique à la médiation, préalablement à toute action judiciaire
  4. Le respect de l’indépendance des médiateurs professionnels par les Etats et toutes les instances exerçant une autorité politique, sociale et économique
  5. Exiger la consultation de notre organisation syndicale représentative de la médiation professionnelle, à chaque fois que le législateur ou le gouvernement conçoit un projet impliquant la médiation dans quel domaine que ce soit

Que les amis de la médiation, organisés en associations et en fédération associative se joignent à ces positionnements pour permettre l’exercice sérieux d’une profession désormais légitime.

Le communiqué de la CPMN qui est venu clore la journée des rencontres 2011, où 160 personnes se sont réunies à Paris, dans les locaux de l’INHA, a souligné un point essentiel : celui de l’intérêt de cette profession pour la société civile :

Les médiateurs professionnels proposent leurs services aux personnes et aux organisations, entreprises, institutions et administrations, qui font de la qualité relationnelle un repère éthique. Ils s’adressent aux décisionnaires, individus et prescripteurs qui souhaitent recourir à une pratique apaisante pour résoudre les différends qui jalonnent la vie personnelle et professionnelle, plutôt que d’entretenir des relations d’affrontement, de déchirement, voire de destruction.

Allégeance aux armes : de la promesse suicidaire à l’indignité politique

Jean-François Copé fait une proposition de fanatique : l’allégeance aux armes. Lorsque le pays va mal, lorsque les dirigeants sont de plus en plus corrompus, lorsque les réponses ne peuvent plus convaincre, l’un des discours le plus développé est celui de la violence légale. La peine de mort est ainsi brandie par des politiciens comme réponse aux sentiments d’insécurité qu’ils favorisent. Les champions de la logorrhée sécuritaire se comptent désormais de plus en plus nombreux dans les rangs du parti présidentiel.

Jean-François Copé a même réussi à déboussoler la plus extrémiste d’entre les gens de droite. Marine Lepen, prise au dépourvu a rejeté cette idée d’allégeance aux armes, alors qu’on aurait pu penser qu’elle aurait claironné avec Copé. Elle a critiqué cette idée en dénonçant l’américanisation de la France conduite par la politique de l’UMP.

Dans une société qui se doit d’évoluer vers des démarches pacificatrices, il serait évidemment pertinent de promouvoir une démarche culturelle, non une allégeance. Allez exiger de ceux qui viennent demander la naturalisation française quelque chose que les citoyens de droit ne feront pas : se soumettre à un serment suicidaire, est totalement inéquitable.

Que je sois clair : je ne ferai pas allégeance aux armes. J’ai refusé de faire l’armée. Je n’ai pas fait l’armée. J’ai été insoumis et je resterai dans le refus d’une allégeance stupide. S’équiper d’une arme c’est déjà envisager de s’en servir. Faire allégeance aux armes, c’est déjà imaginer tuer et mourir avec ces armes. C’est l’imagination d’un crime et d’un suicide. C’est contraire au sens de la vie. C’est inique de demander cela à quiconque. C’est criminel. De plus, imaginer envoyer quelqu’un d’autre à sa place pour aller tuer et se faire tuer, c’est indigne.

Et pourquoi ne pas exiger des personnes qui veulent devenir Françaises de s’engager à pirater un avion au nom de la France et de jouer aux kamikazes avec les passagers, au nom de la France. Voilà une belle application de l’allégeance aux armes.

Jean-François Copé, c’est de l’indignité politique ! Et c’est lui qui se dit médiateur ? Mais il n’a rien compris. Cessons d’être complaisant ! De toute évidence, il n’a pas terminé sa formation…

Stop à la peine de mort !

La sagesse américaine n’avance pas. Troy Davis me rappelle Stanley Tookie Williams exécuté le 13 décembre 2005.

Le 19 Septembre, le conseil en Géorgie des Grâces a refuser la clémence à Troy Davis. Son exécution est programmée pour le 21 Septembre. Pourtant un nouveau témoignage a ajouté au doute qui pèse sur sa culpabilité.

Brian Kammer, l’un des avocats de Davis, a déclaré : “Je suis profondément choqué et déçu par l’échec de notre système de justice à tous les niveaux afin de corriger une erreur judiciaire.” Les appels à la clémence viennent pourtant de partout. Mais les membres du conseil des grâces de Géorgie en restent à l’idée que Davis serait coupable. Parmi ceux qui ont demandé la grâce figure Jimmy Carter, l’ancien directeur du FBI William Sessions et Norman Fletcher, ancien juge en chef de la Cour suprême de Géorgie.

De nombreux témoins de l’accusation se sont retournés et ont dénoncé les agissements de la police pour obtenir leur témoignage contre Troy Davis. Certains ont même dénoncé une autre personne comme ayant assassiné le policier. La peine de mort a été reporté par trois fois.

Dans un communiqué, Larry Cox, directeur exécutif d’Amnesty International AIUSA, a déclaré: «Il est inconcevable que le conseil des Grâces en Géorgie n’ait pas entendu Troy Davis. Qu’un homme soit envoyé à la mort sous un énorme nuage de doute quant à sa culpabilité est un affront scandaleux de la justice. ”

(extrait traduit de l’article sur le site Death Penalty Center)

Procès Chirac : le parquet cire les pompes ?

Sous quelle forme de société sommes-nous ? On pourrait s’y perdre. Lorsqu’il est établi qu’une personne a détourné des fonds publics, elle fait l’objet de poursuites. Imaginons cela : l’accusation se lève, outrée : comment, vous avez osez prendre dans la caisse commune ? Vous devez être poursuivi. Comment cela, vous ne savez pas qu’il s’agit d’abus de confiance, de tromperie, d’arnaque, d’escroquerie en somme ? Ne seriez-vous pas en responsabilité ? N’êtes-vous pas le premier magistrat d’une ville, de la Capitale d’un pays, monsieur le président, d’un Pays, d’une des premières forces mondiales ?

Mais non, nous n’en sommes pas là. Nous sommes dans un pays où ceux qui se passent le relai s’accusent par jeu de fusibles de toutes les magouilles possibles, de montants hallucinants, tandis que l’on compte la misère la plus importante d’Europe ! Nous sommes dans un pays où les procureurs sont des pions du pouvoirs politiques, sans honte.

Que penser de la politique des services publics…

Dans une réponse du Ministre du Budget à un parlementaire, des pourcentages sont présentées pour illustrer le niveau de satisfaction des Français relativement aux administrations et services publics.

Selon un sondage TNS Sofres d’avril 2011, l’honnêteté des fonctionnaires laissent 25% de Français dubitatifs. L’incompétence est constatée par 31 % de nos compatriotes qui considèrent à 36% que le sens du service est peu répandu. Et tout va dans le même sens. 39% des Français ne se sentent pas écouté et ils sont quelques 41 % à constater que les fonctionnaires rendent l’administration inaccessible. Plus problématique encore, les chiffres s’aggravent quand il s’agit de la disponibilité dont quelques 46% en arrivent à se plaindre. Avec une enquête BVA de décembre 2010 pour l’Institut Delouvrier, qui apparaît plutôt complaisante, le niveau d’insatisfaction est de 27%, ce qui ne permet pas aux services publics de se comparer qualitativement aux entreprises privées.

La réécriture ci-dessus est l’autre versant de  l’éloge que le Ministre du Budget croit pouvoir faire à partir des chiffres présentés en réponse à Nicole Bonnefoy, le 25 Août 2011 – JO Sénat du 25/08/2011 – page 2193.

Voici la réponse originale du ministre du Budget :

L’engagement des fonctionnaires est très largement reconnu par nos compatriotes : selon un sondage TNS Sofres d’avril 2011, les fonctionnaires sont jugés « honnêtes » pour 75 % des personnes interrogées, « compétents » (69 %) et ayant le sens du service public (64 %). Ils sont également perçus comme « à l’écoute » (63 %), « accessibles » (59 %) et « disponibles » (54 %). De même, selon une enquête BVA de décembre 2010 pour l’Institut Delouvrier, avec un niveau de satisfaction de 73 %, les services publics se comparent très convenablement aux entreprises privées s’agissant de la satisfaction des usagers.

C’est vrai que le service des eaux est en grande partie privatisé, ainsi que l’électricité et le téléphone, la Poste y passe progressivement… Quand on ne veut pas vraiment faire du bon service public, quelle meilleure solution que de démontrer qu’il vaut mieux privatiser ?

Mais pour ce discours là, avec cette sortie de chiffres visiblement contradictoires, il s’agit moins de défendre le service public qu’une politique dénoncée par l’ancien médiateur de la république, Jean-Paul Delevoye.

De manière regrettable, la ministre du budget montre la rupture qui existe entre les Français et l’administration qu’ils financent largement et que les responsables de l’Etat dilapident et discréditent.

De manière cachée, rien de tel pour justifier à terme quelques autres privatisations.

DSK, l’avenir dans l’ombre de la présidentialité

L’homme était à terre, facile à achever. Le territoire était devenu hostile. Le sujet d’actualité du harcèlement sexuel le rendait démoniaque. La presse se dressait soudainement et devenait quasi unanimement anti-macho. Le monde occidental chatouillait ses hormones féministes. Il y avait de quoi animer un feuilleton pour l’été. Comme le dit mon ami Jean-Bruno, il y a du bon là-dedans, coco. Et puis, les charges contre Dominique Strauss-Khan ne pesaient pas suffisamment lourd. L’accusation a du remballer ses certitudes anticipées.

Depuis le début, cette affaire fleurait le coup foireux. Si les charges avaient été suffisantes, si la crédibilité de la prétendue victime était certaine, rien n’aurait empêché le système américain de continuer à broyer Dominique Strauss-Khan. Il était en situation d’être achevé. Mais l’accusatrice avait la crédibilité des auteurs de mails proposant la fortune aux gogos. Sur l’échelle des mensonges, l’accusatrice a vraisemblablement battu DSK. Il était normal que les choses s’arrêtent enfin. Il est d’ailleurs hallucinant que la critique ne soit pas plus forte contre un système capable de faire plonger un individu dans une telle tourmente.

Combien de victimes le système américain fabrique-t-il ? C’est ce système que Nicolas Sarkozy cherche à mettre en place en France… Le feuilleton Strauss-Khan / Naffisatou Diallo aura démontré la dangerosité de cette conception de l’organisation judiciaire.

Bref. Strauss-Khan est entouré. Va-t-il se ré-inscrire dans le projet qui lui était prêté ? Le moment arrive. Il n’est pas trop tard. De plus, tout est bon pour une candidature à la présidentielle en France. La traversée du désert n’a jamais nuit à un homme déterminé. Quels que soient les événements, c’est l’individu qui fait son parcours.

Les français aiment bien les présidentiables avec une histoire aux basques. Ils aiment bien que celui qui va devenir président,  ait une histoire pénible dans le parcours. Une histoire à raconter. Mitterrand a été le premier à identifié le phénomène. Lui s’était fait une histoire bidon d’attentat. C’était le coup de l’observatoire. L’auteur de l’abeille et l’architecte rêvait d’une situation gaullienne. Le grand Charles avait eu droit à son attentat. Même que les auteurs avaient du répondre de leur acte en justice. Pour Mitterrand, c’était du montage… Pompidou et Giscard, ça ne compte pas. Pour ce qui est de Chirac, il avait ses casseroles. Sarkozy s’est opportunément inventé un parcours de sauveteur, à faire pâlir de rage son mentor Charles Pasqua. De l’indicible. De l’inavouable. Dans la classe politique, on se fabrique des histoires et la presse est tenue d’en faire les ragots.

Comme le disait le poète Laurent Tailhade : “Peu importe les victimes, pourvu que le geste soit beau.

Bonne route Dominique Strauss-Khan…

Et n’oublie pas ces moments pénibles et injustes. Parce que d’évidence, l’affaire à laquelle tu as été soumis tu n’en n’aurais pas voulu…

Kadhafi, la chute et la Libye après … ?

Il aura fallu une mobilisation internationale. Il aura fallu l’armée de l’OTAN. Il aura fallu des livraisons massives d’armes sans précédent pour arriver au bout de l’organisation libyenne. Il aura fallu des mensonges en nombre, servis notamment par le journal Le Monde, et relayés par de nombreux organes de presse, dans le but de convaincre l’opinion publique occidentale du bien fondé de l’intervention militaire. Voici l’État Libyen menacé de démantèlement. Sa reconstruction va dépendre de la capacité des futurs dirigeants à s’appuyer sur les anciennes administrations. Les fondateurs du CNT semblent être de ceux qui seront en place. En ce moment, les avoirs des Kadhafi, des milliards d’euros dispersés dans on ne sait combien de pays, gelés par les gouvernements, dont un bon nombre de représentants ne regrettent qu’une chose : ne pas pouvoir ouvrir eux-mêmes les coffres et partir avec quelques paquets de billets et stocks de lingots, à la manière des porte-valises qui ont servi la cause de la campagne présidentielle de Jacques Chirac, de Charles Pasqua, d’Edouard Balladur et de Nicolas Sarkozy.

L’après Kadhafi n’est pas à inscrire sur le tableau des victoires mais des hontes de notre civilisation. La guerre est une indignité humaine. Une indignité humaine se voile et tandis que les responsables sont au pouvoir, l’Histoire est toujours réécrite. Nous en sommes là. Là pour la Côte d’Ivoire, là pour la Libye, là pour l’Iran, là pour la Syrie et là encore pour la Tunisie, l’Algérie et le Maroc. Là pour la Somalie. Là pour l’Afghanistan. Là. Las…

Obtenir la chute de Kadhafi pouvait passer par bien d’autres moyens que de jeter encore une fois la douleur, la misère et les déchirements. L’après Kadhafi va nécessité de passer par un bilan, accompagné d’un inventaire et suivi d’un projet. Tout ce que les Libyens n’ont pas. Les acteurs actuels du renversement de Kadhafi sont bien moins les Libyens que les bombardements de l’Otan. L’affaire n’a rien à voir avec le débarquement des alliés dans une France soumise au pétainisme et à la collaboration avec les nazis. Incomparable. Il faudrait être nul en Histoire pour se plaire à utiliser cette comparaison. Après les attaques provenant de la mer, l’aviation a joué un rôle décisif dans la chute d’un régime implanté, apprécié et soutenu. Au final, le projet va être celui de ceux qui vont avoir gagné la guerre. Et ce n’est pas le peuple libyen… Le peuple libyen l’apprendra assez tôt et tout philosophe charlatan qui se plait à se rouler dans la fange guerrière préfère évidemment le sacrifice héroïque des autres au sien qui aurait le mérite de le rendre silencieux.

La résistance sur six mois de l’armée et de la population favorable à la Jamahirya mise en place par Mouammar Kadhafi en Libye depuis le 2 mars 1977 témoigne d’une forte intégration du système. Il ne va pas être simple de maintenir le niveau de développement humain dans le pays, reconnu internationalement. Il ne va pas être simple d’effacer le modèle développé par Kadhafi, sans provoquer des nostalgies, des regrets, des rancœurs et donc des rancunes.

L’après Khadafi risque d’être plus compliqué que l’après Zine el-Abidine Ben Ali. Il risque d’être moins simple que l’après Laurent Gbagbo. La différence est dans le projet. Alors, probablement que pour aider la Libye à sortir du chaos dans lequel l’OTAN l’a plongée, il conviendrait d’envisager de la soutenir. Le fantasme occidental n’est certainement pas de faire de la Libye une Allemagne africaine… Alors, pour aider la Libye ?… Et si la dynamique de bonnes intentions est authentique, alors ça devrait être le tour de la Syrie et quand la Corée du Nord ?

Phishing et arnaque sur le net

Ce matin, je reçois un message de phishing alors que je viens juste de changer de fournisseur d’accès internet. Le seul hic, c’est que ce n’est pas celui qui est indiqué sur le message. Non, je ne suis pas client chez Free. Mais ce qui est quand même fort, c’est que la base de données utilisée semble bien être à jour des dernières adresses du bon fournisseur. C’est étonnant. D’où peut provenir l’information ?

Ha, c’est quoi le phishing ? J’en ai déjà parlé précédemment. Une peste sur le net. C’est la pêche aux “gogos”. Une technique qui consiste à solliciter les internautes en leur disant qu’ils doivent venir sur un site, où ils ont un compte ouvert. Il y aurait un problème de sécurité ou une formalité de validation nécessaire. Et hop, l’intrigue, la curiosité, s’il vient, le poisson-gogo est ferré. Appâté, il reste à lui faire mordre à l’hameçon. L’interface bien présentée peut faire le reste.C’est cela le phishing, une déformation du mot fishing, pour pêche ou hameçonnage…

Une pratique de piraterie sur internet qui aboutit à recueillir les coordonnées bancaires ou un mot de passe afin de détourner des informations ou obtenir de l’argent.

Le phishing n’est pas la seule pratique frauduleuse sur le net. Pour s’en défier, la catégorie sur WikiPedia est utile. Celle qui a été longtemps pratiquée est une fraude connue sous le nom de l’arnaque nigérienne ou ivoirienne, parce que les mails sollicitant proviennent le plus souvent de ces pays. Elle est dite fraude 4-1-9 en référence à l’article du code nigérien qui la réprime. Je dirais simplement qu’il s’agit d’une arnaque à la fortune.

Ce qui est rassurant – ou inquiétant selon ce qui peut constituer un ensemble d’a priori dans notre manière de considérer les choses – c’est que les choses n’ont pas changé depuis plus de cinq ans. En effet, j’écrivais le 8 août 2006 un article sur le sujet pour Agoravox