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Mascarade de l’e-G8 : Nicolas Sarkozy préparerait-il sa reconversion ?

Internet est un espace aussi vaste que l’imagination peut l’inventer. Cette innovation est tentaculaire. Son principe est la conquête permanente. Premier arrivé, premier servi. Une affaire de cow-boys. Dans le grésillement numérique, tout est concevable. Les technologies se bousculent. Internet présente un potentiel visionnaire. Il est en conséquence normal d’organiser une rencontre des principaux acteurs du net…

Alors, le e-G8 ? Pour la société civile, l’affaire est sans intérêt. D’ailleurs, elle n’était pas invitée. Les rares témoins ont été embobinés, pris en otages. Des faire-valoir. Mieux que cela, les organismes telle que la Commission Nationale Informatique et Liberté, les associations d’usagers et de consommateurs, personne du monde des utilisateurs n’a été sollicité. Muselé. Sans aucune habileté, tout simplement en n’invitant pas. Toutefois, pourquoi cette pub ? A quoi bon ce coup de teasing mené tambour battant ? A la demande de Nicolas Sarkozy, l’agence Publicis a mis en scène cette mascarade de consultation. Son budget de temps de crise et d’économie est de 3 millions d’euro. Un ministre, Frédéric Mitterand, a été placé en animateur vedette. Et la culture française de plus en plus se résume à des slogans publicitaires. L’État est offert, toutes fondations comprises, aux agences de communication.

Sarkozy cherche sa place sur la Pan-net

Le but déclaré de l’e-G8 : faire miroiter d’être un ambassadeur auprès de dirigeants de la planète occidentalisée. Faut-il voir une action de fin de mandat, en vue de se placer dans l’économie numérique ? Nicolas Sarkozy, en faisant obstacle à tous ceux qui portent la parole citoyenne, s’est positionné en moralisateur des excès de l’internet. Il y cherche une place. La trouvera-t-il ? A y regarder de prêt, il a adopté la même stratégie que pour devenir président de la république : jouer de l’inquiétude et de la sécurité. Il a appliqué les mêmes effets que dans les réunions politiques traditionnelles, en changeant seulement le vocable. Placer les mots qui conviennent pour l’occasion : internet, nouvelle technologie, e-business… Voici arrivé le ministre de l’intérieur de tout le net.

A défaut de l’être de la planète, qui aurait pu ambitionner de devenir le président de la Pan-net ? Premier arrivé…

Gbagbo a pris le frontiste Gilbert Collard comme avocat

La valse des avocats a commencé chez Laurent Gbagbo, l’ancien dictateur de Côte d’Ivoire assigné à résidence, dans le nord du pays, à Korogho. Les deux avocats français, Jacques Vergès et Roland Dumas, ont été congédiés(1). Le remplaçant français est un quasi dignitaire du Front National, l’avocat Gilbert Collard. Ce dernier fait partie des valets et s’affiche désormais sans retenue comme un allié du parti des Lepen.

Le rapprochement entre la cadette des Lepen et l’ancien dictateur ivoirien est récent. Elle l’a courtisé avec force, réitérant ses demandes, au moins depuis janvier 2011. A ce moment là, Gbagbo tâtonnait en recherchant un discours nationaliste affirmé pour mobiliser les ivoiriens autour de lui. Des dates de rendez-vous avaient été retenues. De nombreuses critiques avaient été faites à l’occasion de l’annonce de cette complicité d’opportunité considérée comme “contre nature”. Le 12 février 2011, Marine Lepen a ainsi été gratifiée du titre de la plus raciste des français.

Pourquoi alors dans une telle situation, maintenir cette relation ? Les enjeux sont importants. Peu importe désormais que Gbagbo soit dans une très mauvaise passe de sa carrière politique. Les caches d’armes ont été plus faciles à trouver que les avoirs ivoiriens dispersés et qui restent à prendre. Laurent Gbagbo sait maintenir pour lui un avantage : une bonne partie du trésor financier du pays.

Ainsi, la motivation du Front National, qui a souvent su où aller prendre, n’est certainement pas une soudaine solidarité humaniste ou politique avec un dictateur déchu. Son procès n’entamera pas son existence paisible. Bien avant, les négociations peuvent paraître compliquées, mais ne se résument-elles pas simplement à la libération de l’ex-despote contre les clés des comptes bancaires et adresses des lieux de dépôt ?

(1) Le point du 13 mai 2011

Je n’accepterai pas la fonction de défenseur des droits

Non, je ne peux pas accepter la fonction de défenseur des droits. Cette super autorité, instituée par l’article 71-1 de la Constitution, se fragilise par son étendue. Il est invraisemblable d’avoir tout mélangé. Certes, le médiateur de la république est bien mieux nommé en défenseur des droits. J’en avais pris le parti voici longtemps, ne serait-ce que pour clarifier l’usage du terme de médiateur. Dans l’ouvrage particulièrement référencé que j’ai dirigé avec Agnès Tavel, Code de la Médiation, recueil des textes sur la médiation officielle, et feuille de route pour son orientation, nous avions souligné que le rôle de cette autorité était plus de la défense des droits que de la médiation. Ce changement ne peut que nous convenir. Il me convient. Malheureusement, je lis sur le site même du gouvernement qu’il n’y a rien de changé. En réalité, le défenseur des droits est un médiateur unique au service de tous les citoyens. A croire que le gouvernement serait le premier lieu de travail de l’épouse du président, partie en lutte contre l’illettrisme. Médiateur n’est pas défenseur ! Avec cette confusion, je ne peux pas accepter la fonction qui est pourtant disponible et les candidats vaillants ne sont pas pléthores.

Non, ni je ne souhaite ni je ne répondrai favorablement à la proposition d’être défenseur des droits. Ce qui devait être intégré dans ses attributions ne l’est pas et ce qui n’était pas souhaitable qui le soit l’est. C’est une pagaille dans laquelle les anciens délégués du médiateur de la république ne vont pas plus s’y retrouver que l’institution parisienne elle-même. Au lieu d’être un interlocuteur facilitateur pour les administrés, cette nouvelle administration kafkaïenne va larguer les plaignants. Sa lisibilité est brouillée. Pourtant le dernier rapport de Jean-Paul Delevoye a été clair. Le propos a été une véritable remontrance au pouvoir politique et à l’ensemble du gouvernement, de la présidence au dernier des conseillers ministériels : le pouvoir politique détourne l’administration de son rôle. Sa voix a portée dans le vide. Il reste des échos qui ne franchissent pas les enceintes ministérielles. Rien ne va dans ce grand foutoir. Il faut repenser le management. Les personnes doivent redevenir la priorité des administrations. Celles-ci doivent avoir une loi : le service public et non pas imposer des lois de fonctionnement aux citoyens.

Les quatre autorités regroupées sont les suivantes : Médiateur de la République, Défenseur des enfants, Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde) et Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS). Et pas le Contrôleur général des lieux de privation de liberté. On y a mélangé le public et le privé. Bon courage pour les retraités de l’administration qui se dévouent bénévolement pour que l’Office central fonctionne… Mais quid des services publics qui ont été privatisés et qui échappent malgré tout à cette autorité au rôle salvateur ? Où donc va aller se cacher l’indépendance ? Je me souviens d’avoir lu dans Rue 89 un article qui citait la défenseur des enfants : « D’une manière générale », Claire Brisset a senti que son autorité et son indépendance étaient respectées, même quand elle critiquait les premiers placements d’enfants en zone de rétention. Seul accrochage, avec les présidents de conseils généraux sur sa critique de l’aide sociale à l’enfance : « Ils ont menacé de me couper mon budget », raconte-t-elle. Cette réflexion aurait pu inspirer de vérité le médiateur de la république qui n’a guère dénoncé les centres de rétention.

Non, décidément, malgré la garantie d’une retraite dorée, je n’en veux pas. Il est improbable que les administrés soient bien servis. Il convient cependant que j’en vienne à un peu plus de réalisme : le plan appartient à Jack Lang. Il s’est fait son poste, en échange de sa voix, en temps et en heure. C’est maintenant que le retour doit se vérifier. Jack est en bonne relation avec l’occupant de l’Élysée. C’est une des conditions. Contrairement à ce qui était prévu par la commission qui a initié cette réforme, le défenseur des droits est choisi par le président de la république, non  élu à la majorité des trois cinquièmes par les députés. Ceux-ci ne disposent que d’un droit de veto. L’affaire semble vue d’avance. Les mutins risquent de se compter sur les sièges de l’Assemblée Nationale. A moins que la pression des rangs de la majorité contre la politique d’ouverture à gauche fasse son œuvre ? Alors ce serait, ainsi que le pronostique Le Monde, Francoise de Panafieu qui obtiendrait le poste. Contre vents et marées, malgré l’indicateur sur Marine Lepen, Nicolas Sarkozy n’est pourtant pas, quant à lui, homme à s’en laisser conter…

Bref, selon toute vraisemblance, la place n’est pas destinée à un plus jeune que ça…

L’hallali sur la Libye, un alibi pour le gouvernement français

Voici quelques mois, Mouammar Kadhafi était fréquentable pour être accueilli par Nicolas Sarkozy, en 2007, toute argenterie sortie, tentes plantées dans les beaux jardins élyséens. Ceux qui avaient trouvé cette réception par un représentant du peuple français indigne étaient menacés de répression par la préfecture de police, sur demande de l’Élysée. Que croire, le discours d’hier, affirmant que Kadhafi était digne d’être reçu en France ou celui que sert aujourd’hui un président de la république, Nicolas Sarkozy, dont le comportement semble véhiculer l’hystérie des va-t-en guerre ?

Les dernières semaines des événements de la politique gouvernementale en France devenaient catastrophiques. Jamais un président français n’a été aussi vite décridibiliser par ses actions et son entourage. On trouve pêle-mêle les profits personnels de la famille Alliot-Marie, la mise en cause d‘Eric Woertz dans l’affaire Béttencourt qui implique aussi Nicolas Sarkozy, l’affaire avec Dominique de Villepin, les sondages bidonnés de l’Élysée, le premier ministre qui va en vacances offertes par le dictateur Moubarak, le président lui-même qui séjourne à la résidence du roi Mohammed VI de Jnane Lekbir, à environ 3 km de Marrakech sur la route de Meknès… Sans oublier le financement de la campagne présidentielle de Balladur qui implique aussi Nicolas Sarkozy.

Bref, ce que nous venons à découvrir et ce qui va venir. Les héritiers de Pasqua et de Chirac sont au pouvoir et, comme le maître, ils se font naturellement remarquer et organisent leur système de protection.

Il fallait un évènement fort. Quelque chose de marquant. Quelque chose qui frappe l’imagination, pousse à écarquiller les yeux, sidère, détourne l’attention. Quelque chose qui conduise à focaliser. Quelque chose qui entraîne tout le monde. Quelque chose qui fasse l’adhésion. Peu importe le sacrifice.

Car en effet, la question, la vraie, la seule, la question à laquelle il conviendrait de répondre est celle qui apporterait l’information sur ce qui a pu se passer entre Nicolas Sarkozy et Mouammar Kadhafi. Oui, car un conflit de cette envergure n’est pas soudain. Si Nicolas Sarkozy était vraiment épris des droits humains, ça se saurait. Il se serait tourné en premier vers les méfaits de la Russie… Bon, admettons que ce soit trop ancien. N’était-il pas prêt à envoyer quelques missiles sur le Mexique au nom de l’innocence proclamée de Florence Cassez et de la succession du Mexique à la présidence du G20 ? Trop loin, probablement. Alors pourquoi pas sur Laurent Bagbo ? Les conditions sont aussi clairement réunies. Hé bien non. Alors, que ne s’est-il pas passé entre Sarkozy et Bagbo et qui s’est produit entre Kadhafi et Sarkozy ? Les contrats promis par Kadhafi, plusieurs millions d’euro d’armement en échange d’une centrale nucléaire n’auraient-ils pas été honorés ? Il devrait bien y avoir de cela… Fallait-il rapidement discréditer le Libyen qui avance désormais avec des pétards mouillés de financements occultes de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy ? L’astuce pourrait consister à crier en premier à l’agression et à savoir jouer de la voix victimaire.

S’il ne s’était rien passé entre les deux hommes, alors la réponse serait ailleurs. Elle serait dans un besoin stratégico-politique de Nicolas Sarkozy, qui entraîne tout le monde autour de lui, sauf Angela Merkel, habituée à un Sarkozy auquel elle ne fait guère confiance. Kadhafi en ferait les frais.

Une personne en colère

Vue dans la rue, prise au dépourvu, une personne explose son conflit au téléphone : “Je suis une fille normale…” dit-elle, en s’interrogeant sur ce que l’autre voudrait qu’elle fasse, se suicide peut-être.
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Tellement absorbée par son histoire, elle ne peut prêter attention à rien d’autre. Encore moins à moi qui la filme. Les automatismes de la vie lui permettent seulement d’avoir une certaine vigilance pour avancer physiquement. Son histoire la porte ou la transporte. Elle va, rasant les murs qu’elle suit et qu’elle fuit. Elle raconte son histoire au détour de tous les carrefours. Elle a fermé son sens critique sur toutes les autres formes de réalité. Un monde s’est construit en elle et l’a enfermé, et les autres avec elle.

Elle jouerait sur la scène de la vie un personnage de Luigi Pirandello : “Chacun de nous projette un univers dans lequel il s’enferme et les autres avec lui.”… sauf l’observateur qui s’inquiète de ce que cette forme d’auto-enfermement ne l’atteigne pas… ou plus. Un moment, pris en flagrant délit d’hébétude.

Procès Chirac, procès politique…

Le compagnon Pasqua

Avec les procès contre Charles Pasqua, le ministre de l’intérieur français qui détient un record pour les affaires, les poursuites en justice, les comparutions devant des juges d’instruction et les condamnations, c’est le tour de Jacques Chirac à devoir rendre quelques comptes devant les tribunaux qu’il a réussi à contourner jusqu’à maintenant. Le système d’influence est justement au cœur du débat et c’est lui qui dans cette affaire se débat. A y regarder de prêt, la mise en cause de l’ancien maire de Paris et président de la République française peut paraître badine. Comparer aux affaires Pasqua, que ça ! des combines.  Des arrangements entre copains pour augmenter les revenus en créant des postes sans rien faire. Autrement dit, des emplois fictifs qui ont bien intéressés des élus encore en exercices.

Sur fond d’affaire Juppé

C’est dans ce bain de trafic d’influence et de financement occulte du parti RPR devenu UMP, que l’actuel ministre des affaires étrangères a trempé. Pour ces méfaits, Alain Juppé a bénéficié en appel de la clémence judiciaire. Il a été condamné à un an d’inéligibilité. A peine terminé, il se précipitait à Bordeaux, renversait le conseil municipal et se réinstallait sur le siège du Maire. Pourtant, en première instance, les juges avaient été clairs : « Alain Juppé […] a délibérément fait le choix d’une certaine efficacité en recourant à des arrangements illégaux […]  la nature des faits commis est […] contraire à la volonté générale exprimée par la loi ; qu’agissant ainsi, Alain Juppé a, alors qu’il était investi d’un mandat électif public, trompé la confiance du peuple souverain. […] ». Condamnation : 18 mois de prison avec sursis et 10 ans d’inéligibilité.

En appel, l’embarras des juges était lisible : « Il est regrettable qu’au moment où le législateur prenait conscience de la nécessité de mettre fin à des pratiques délictueuses […] , M. Juppé n’ait pas appliqué à son propre parti les règles qu’il avait votées au parlement. Il est également regrettable que M. Juppé  […] ait maintenu la négation de faits avérés. Toutefois, M. Juppé s’est consacré pendant de nombreuses années au service de l’État, n’a tiré aucun enrichissement personnel de ces infractions commises au bénéfice de l’ensemble des membres de son parti, dont il ne doit pas être le bouc émissaire. »

A cette occasion, le juge préférait fermer les yeux sur le fait que l’intéressé et ses acolytes ont bénéficié sans détour des fonds publics détournés. Ils ont organisé à leur profit des réunions, des repas, des soirées, payé des locaux politiques, financé des campagnes, pour finalement atteindre l’objectif d’être élus et percevoir les rémunérations afférentes aux fonctions qu’ils ont ainsi obtenues.

L’espoir existe d’un système judiciaire indépendant

A voir la situation et les personnes impliquées, comme Jean De Gaulle, petit fils du général, François Debré, frère du président du Conseil constitutionnel, l’épouse de Robert Poujade, il est évident que les personnes se jouent du système. Comment condamner un ancien président de la république ? N’a-t-il pas été élu grâce aux moyens récoltés illégalement ? L’Histoire ne se refait pas . Elle sera entachée de la corruption manifeste.

Toutefois, ne pas faire ce procès, n’est-ce pas encore une fois prendre le risque d’ajouter au discrédit de la classe politique et de la main mise sur le système judiciaire ?

A la lumière de ce qui se passe en ce moment, on comprend pourquoi, à titre préventif, l’actuel président de la république a tenté de faire disparaître le système des juges d’instruction. L’échec de cette tentative témoigne qu’il existe bien un espoir quant au fonctionnement sain de cette organisation sociale. Un espoir, car les injustices sont criantes, tandis que le pouvoir politique tente d’attirer l’attention des électeurs sur les affaires de mœurs. Ce détournement de l’attention n’a pas d’autre but que de faire monter le sentiment d’insécurité, tandis que les affaires sont classées par une justice emportée par les groupements d’intérêts politiques.

Comme dans l’affaire Tapie, les plus démunis sont les perdants

Quelle que soit la date du procès concernant cette affaire, l’éventuel décès de Chirac n’empêchera pas la poursuite de ses co-inculpés et les sanctions, le cas échéant, pourraient bien être à l’image du premier procès Juppé. Ce qu’il faut bien retenir, c’est l’injustice flagrante qui est ressentie par le plus grand nombre des concitoyens. La qualification même de la fraude apparaît inéquitable. Cet argent détourné ne l’a-t-il pas été pour permettre aux bénéficiaires de se maintenir dans des fonctions ? Ne leur a-t-il pas permis d’obtenir d’autres fonctions, encore plus importantes et rémunératrices et de poursuivre en utilisant cet ascenseur social ? Cet argent n’a-t-il pas été détourné au détriment des plus pauvres d’entre les Français ? Certains d’entre eux n’ont-ils pas simultanément à ces détournements de fonds publics été accusés outrageusement d’abuser du système de solidarité ?

A chaque fois que l’argent est pris indument dans les caisses des collectivités publiques, c’est autant d’argent en moins pour les actions de solidarité. Ce sont les plus nécessiteux qui en pâtissent. Et, sans paradoxe, ce sont eux qui sont mis à l’index par les auteurs des abus de bien sociaux. Alors, dans ces affaires, le remboursement de l’argent public devrait a minima être la règle.

Évidemment, le système judiciaire est là pour rendre les décisions au nom du peuple français. Le problème est que certains trouvent les moyens légaux ou illégaux, on l’a vu dans l’affaire Tapie, d’empêcher le système judiciaire d’agir. On pourrait s’attendre à ce qu’il applique la loi de manière aussi équitable envers tous les citoyens, de quelle couche sociale qu’il provienne. Ainsi une partie de la confiance dont les Français ont besoin envers leurs institutions pourrait être rétablie.

Le médiateur et l’andouillerie

Dans le petit monde de la médiation, les vendeurs d’andouilles se sont donnés rendez-vous. Vous savez, ça se passe dans une rue.

Un jour, un vendeur d’andouilles ouvre son andouillerie. Il l’appelle la meilleure andouillerie du quartier. Vient se loger en face de sa boutique un concurrent. Celui-ci baptise sa boutique : la meilleure andouillerie de la ville. Très rapidement, un autre s’installe et baptise son échoppe : la meilleure andouillerie du canton. Et voilà que la rue se peuple de vitrines d’andouilles. De chaque côté, l’envolée sémantique agrandit la surface territoriale. Chacun plus que les autres : de la région, du pays, du continent, du globe… Pour finir, il y a dans cette rue, une toute petite surface, mais le charcutier a désormais pu indiquer : la meilleure andouillerie de la rue.

En médiation, voici les nouveaux arrivés. Vous ne serez pas étonné(e) de trouver sur votre chemin de nombreux instituts et désormais la course est à la même sophistique. Chacun y va de sa revendication territoriale : un institut français, un européen et rassurez-vous, il existe aussi un institut mondial… A quand l’institut universel ? Ne pourrions-nous nous demander où est la blague ? Mais il n’y en avait une et c’est devenu la réalité. Avec ces gens là, la médiation pourrait bien se retrouver à la rue.

L’andouillerie est un bon commerce. Les tenants de ces organismes ont là une voie pour leur reconversion.

Dans cette histoire, j’aime bien l’idée de la chambre et de l’école. Sans revendication territoriale, parce que la médiation n’est pas une affaire de territoire ou de culture.  Et ceux qui ont besoin des médiateurs sauront où venir et revenir…

American express et tromperie

Depuis plus de 5 ans, j’avais une carte American express. Comme beaucoup de voyageurs d’Air-France, je m’étais laissé tenté par cette carte avec le cumul des miles pour obtenir des billets en retour de ma fidélité souvent bien contrainte. Et puis l’autre avantage apparent était de pouvoir payer avec cette carte au prélèvement pas plus différé que la carte bleue, mais qui ajoutait aux miles. Je pensais que les commerçants étaient sélectionnés. Et surtout que l’avantage premier d’American Express offrait une garantie qu’en cas d’incident les choses allaient pouvoir se clarifier, se débloquer, s’arranger. Plus de cinq années sans problème. Enfin, coup de bol pour moi. Sans le moindre incident de paiement. American Express était content. Moi, je payais. American Express m’envoyait sa pub pour les nouveaux commerçants entrés dans le réseau…

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