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Kerviel, le bouc émissaire d’un système pervers…

La Société Générale aurait été la victime de Jérôme Kerviel, un trader sans scrupule. La presse n’a pas de mots assez peu élogieux pour qualifier cet employé qui interpelle plus qu’un peu la notion de confiance. Mais la demande de la banque est si délirante qu’elle en perd toute crédibilité : 390.000 ans de Smic, soit  4,82 milliards d’euro. La banque a déjà récupéré 1, 7 milliard d’euro grâce à une défiscalisation opportune. L’ardoise reste chargée et accompagnée d’une peine de prison de trois ans ferme et deux avec sursis. A contrario, Jérôme Kerviel se présente comme la victime d’un complot. Sa thèse est que la Société Générale a cherché à lui faire porter le chapeau des subprimes. L’affaire est en appel et la décision sera rendue le 24 octobre.

Dans l’affaire des subprimes, il est reproché à la banque d’avoir menti sur des caractéristiques des prêts auprès des ménages américains emprunteurs. La Société Générale est la seule banque française a être poursuivie par les autorités américaines, pour un montant d’1,3 milliard d’euros. Ça ne fait pas le compte de Kerviel mais ça donne une idée de la mentalité des dirigeants de la banque à la même période.

Que penser de Jérôme Kerviel ?

Suivant les énoncés du jugement de première instance, la presse a la dent dure. Le journal Marianne par exemple adopte la posture de chien de garde d’un système qui a permis le montage de la plus invraisemblable des bidouilleries informatiques. S’il avait fait gagné de l’argent, certainement que ces mêmes plaignants ne se seraient pas manifestés. La finance n’a de morale que si les banques gagnent. Ce n’est pas sans rappeler les procès en sorcellerie. En attendant, face à un avenir très incertain, la faillite personnelle semble être le seul recours à l’ancien trader.

Dans un contexte où il était déjà fortement question de moralisation du système capitaliste, de placer sous haute surveillance la spéculation sur l’argent, une fois que l’on a bien critiqué Kerviel, ses déclarations, son avocat, que penser de ce qu’il a fait ?

Un hacker ?

Jérôme Kerviel serait-il un hacker ? Personne ne semble contester qu’il n’a tiré aucun avantage. Il aurait conduit une opération pour le fun. Rien que pour cela et maintenant, il serait bien embarrassé pour s’expliquer. Un hacker sans discours, mais hacker malgré tout…

Pourtant, s’il sait s’y prendre, c’est probablement maintenant qu’il pourra tirer des avantages, en vendant ses mémoires de trader pirate pour un scénario sans grand suspens. Mais il apparait bien être qu’un instrument, pris dans un tourbillon, un engrenage. D’ailleurs, si sa défense est sans consistance, pitoyable même, incapable de relever les arguments fournis par la partie adverse, l’accusation elle-même ne s’y serait pas trompée.

Un bouc émissaire d’un système pervers ?

Dans son réquisitoire, le procureur de la république fourni les arguments qui permettraient de comprendre que Jérôme Kerviel ne serait pas responsable de ses actes. A priori, il s’agirait d’arguments qui condamnent, mais ils présentent l’accusé comme l’instrument d’un système pervers. Ils décrivent le milieu dans lequel a évolué Jérôme Kerviel, devenant une proie manipulée. Sa volonté aurait été prise dans le tourbillon hypnotique du serpent bancaire :

« On ne peut pas ignorer que les traders essaient de se mesurer entre eux, ni le milieu spécifique des salles des marchés. Jérôme Kerviel a succombé aux marchés, de manière obsessionnelle, à longueur de journée. »

L’accusateur public se rend-il compte qu’il fourni un argument à la défense ? C’est bien cela : succombé… de manière obsessionnelle. Comment imaginer pouvoir résister à cette attirance aussi violente ? Comment résister à une obsession ? C’est le procès de la tentation qui est fait, un procès religieux. Avec un peu de recul, on peut voir ici un montage sectaire, avec son système accusatoire et son bras armé d’un glaive. Le système bancaire porte le germe de ses tentations. Le procureur aurait pu dire la preuve de l’immoralité environnante, le système bancaire a bien fait les subprimes… Mais l’immoralité de l’un justifie-t-il l’immoralité de celui que l’on peut plus facilement poursuivre et détruire ?

D’ailleurs, à en croire cette accusation :

« tous les traders ne font pas des faux pour cacher leurs positions, tous ne prennent pas des positions ouvertes extravagantes (…) »

Tous les anges ne deviennent pas des démons. Dans cette immoralité ambiante, tout ne va pas si mal. Le système judiciaire vient au secours de l’institution bancaire. Elle trouve en lui les travers de l’irresponsabilité et en fait des arguments pour lui attribuer a contrario la responsabilité juridique :

« Ne minimisons pas son comportement pervers et manipulateur ».

Non, il ne le faut surtout pas : comportement pervers et manipulateur. Il ne manque que le bûcher. Enfin, l’accusation s’envole et déclare que :

« Si Jérôme Kerviel est victime de quelqu’un, ce n’est que de lui-même… »

Une victime peut-elle être responsable de sa situation, de sa condition et de ses actes réactionnels ? Les propos de l’accusation sont clairs et fournissent à eux seuls les éléments permettant de disqualifier tout le système dressé contre Jérôme Kerviel.

Arnaque gonflée à l’alcootest… Bientôt la désobéissance civile ?

Pour ne pas être en infraction, nous aurions besoin d’un alcootest en cas d’injonction faite par les représentants de l’ordre. Si nous ne le mettons pas à leur disposition, nous serons passible d’une amende de première classe. Bien sûr, il serait étonnant que la chose en reste là. Nous serons conduit au poste ou dans le fourgon où les représentants de l’État disposeront de quoi tester notre sobriété…

S’agit-il de nous protéger ?

La question que je me pose est “A qui profite le business ?” La précédente équipe présidentielle nous a déjà fait au moins un coup dans ce genre. En 2009, avec les vaccins contre la grippe H1N1, on sait que les amis de Roselyne Bachelot étaient derrière le comptoir. Le problème qu’ils ont tous rencontrés, c’est que peu de français ont accepté de se faire shooter. A posteriori, les crieurs continuent de brandir la menace : “Et si…” A ce compte là, on arrête tous. On ne sort plus, on ne … rien. L’alarme était infondée, il s’agissait d’une spéculation. La tentative de manipulation a échoué. D’évidence, le lobby des laboratoires pharmaceutique avait convaincu la ministre pour conduire tambours battants une campagne pour traire les gogos. Ca n’a pas marché. La dénonciation du système peu paraître brutale, mais la réalité était potentiellement criminelle. Personne ne sait encore dire les conséquences d’une telle médication à la va-vite.

Le professeur Debré a dénoncé à l’époque une escroquerie intellectuelle. Seulement intellectuelle ? Quand on sait que l’Etat a réglé la facture de la commande d’une quantité inutile de vaccins… Une escroquerie tout simplement. Ce quinquennat en a connu plusieurs et on veut restreindre encore les moyens au service de la solidarité ! Dans un pays en crise, les arnaques sont hallucinantes. Selon le Figaro du 6 juin 2010, l’affaire est estimée à 2,5 milliards d’euro.

Régulièrement, il existe des petits malins qui trouvent des systèmes pour faire payer pas beaucoup un maximum de gens. Le plus fort des carambouillages est certainement sur ce principe : prendre peu à beaucoup de gens. Personne ne devrait se plaindre. On nous a fait le coup de la santé et maintenant de la sécurité publique. Trop forts, les arnaqueurs ont réussi à faire passer leur système dans la loi.

D’évidence, un système similaire a été mis en place et dans quelques mois, nous apprendrons qui tire les marrons de cette arnaque aux ballons. Ne faut-il pas déjà penser à mettre en place la désobéissance civile …

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Le professeur Debré notamment :

Inculture et égocentrisme de campagne

Voici quelques jours Claude Guéant a fait un étalage d’inculture dans sa conception de la civilisation. Dans le creux de son cynisme, il a exhibé une xénophobie de circonstance en vue des élections présidentielles. Dans la foulée, le président sortant, Nicolas Sarkozy, affiche son autosuffisance à la une des kiosques à journaux, sur les publicités de son journal de campagne, le Figaro.

Faut-il être imbu pour ne pas constater le sens de ce que l’on communique dans une pareille perspective ? Le candidat président qui fait campagne sans se déclarer si bien qu’il fait payer ses interventions aux contribuables, affiche une position physique des plus prétentieuses. Voyons cela. Si l’on adopte la position du penseur de Rodin, inévitablement, la posture nous impose une orientation de la pensée vers le sens de la vie, voire sa finalité. Prenons celle que présente Nicolas Sarkozy et immédiatement l’idée qui s’impose en soi est l’auto-référence. La personne dans cette position ne pense pas aux autres. Elle ne pense qu’à elle. Elle a introduit son pouce droit dans sa main gauche. Un compte à peine caché. Mais quoi qu’il en soit, pour elle, il n’y a qu’elle qui compte. Elle compte : un. Sans aucun doute, son compte est bon. Pourrait-il être meilleur ? A voir si d’autres s’en charge, mais elle se présente, ne laissant en réalité aucun autre choix : c’est elle qui décide. Elle montre une position de retrait vis-à-vis d’autrui. Personne d’autre ne compte pour elle. C’est elle qui dit. Elle qui raconte, quitte à se la raconter, car cette position est bien moins une marque d’introspection que d’une assurance d’autosuffisance.

Ainsi, l’affiche est plus claire que les mots qui l’accompagnent. Ce n’est toujours pas un programme politique pour les autres qui est proposé par Nicolas Sarkozy. C’est un programme selon sa conception des choses. Il ne tient pas compte de la réalité de ceux qui sont susceptibles d’attendre quelque chose de la direction du pays.

A suivre donc ce nouveau conte de campagne…

 

Pour un réseau social libre : quelques idées

Inventer un nouveau réseau pour contrer la spéculation sauvage

Les réseaux sociaux se sont développés avec la réalisation du fantasme des relations. Rester ou entrer en contact. Démultiplier ou simplifier la mise en relation. Diffuser des informations. La télé réalité à la portée de tous. L’exhibition. Se faire connaître. Le désir de se montrer, de s’étaler en public, de s’épancher. Communiquer. Certains se connectent avec le monde, d’autres ont la conviction que le monde se connecte avec eux. Dans tous les cas, les informations sont stockées sur des disques durs à la merci de toutes les spéculations. Chaque journal intime est accessible à tous. Les propriétaires des systèmes signent des chartes éthique avec d’autant plus de fanfaronnade que leurs engagements, dès le départ, ne valent pas plus que la fraternité vue d’un bûcher de l’inquisition.

Mettre en place un réseau social responsable, libre et éthique

Il faut développer un réseau social souple, accessible et dynamique. Un réseau qui permette à chacun d’aller et venir sans être pisté. Pour cela, il convient de définir des règles simples, fondées sur la nétiquette, l’éthique de l’Internet historique. Ce système expérimenté aurait pour effet marginal de contrer les systèmes orweliens en cours d’expansion. Il favoriserait le développement de communautés respectueuses avec des garanties éthiques. Le système wordpress présente un certain potentiel, mais l’application n’est pas ancore suffisamment performante. Dans cette perspective, il faut que le réseau social libre puisse notamment :

  • garantir l’anonymat à chacun
  • créer des passerelles facilement modifiables entre les réseaux. Seuls les utilisateurs pourraient établir des liens avec un ou plusieurs membres d’autres communautés ;
  • la rupture de liens ne laisserait pas plus de trace
  • que l’on puisse se mettre en ligne et se mettre hors-ligne en retirant les informations qui nous concernent sans que l’on puisse en trouver les traces de passage ;
  • que l’on puisse créer ou non une fiche présence et son retrait provoquerait automatiquement son effacement partout, et immédiat par une anonymisation des informations, via l’introduction automatique de caractères de brouillage et de pixels de floutage
  • une désignation de veilleurs dans la communauté qui garantissent l’éthique du système.

Une application libre de droit pourrait être téléchargée. Elle aurait pour fonction de se connecter à souhait avec la communauté, sans laisser ses traces sur des serveurs où la compilation et les indiscrétions multiples sont faites au nom de l’intérêt… de toutes les spéculations.

Une difficulté technique à surmonter porte sur la gestion des bandes passantes. Toutefois, les garanties d’un tel système peuvent être suffisamment nombreuses pour qu’il existe un véritable potentiel de développement.

Médiateur professionnel : cinq revendications

Le 8 décembre 2001, le premier syndicat de médiateurs été créé par des anciens de la formation que j’avais créée deux ans plus tôt. Après avoir fait un tour des associations existantes dans le monde de la médiation, aucun des professionnels du droit et des ressources humaines intéressés par la médiation ne voulaient rejoindre l’une de ces associations animées par la bonne volonté mais sans aucun professionnalisme. L’enjeu était là et quoique le syndicat qui s’est alors créé a influencé de manière profonde le monde de la médiation, l’amateurisme n’a pas quitté le monde associatif. C’est pourquoi l’exigence et la position revendicative de la Chambre Professionnelle se justifient encore.

L’idée de la trentaine de professionnels est désormais animée par plus des 160 participants aux rencontres de 2011. Elle était de lancer le professionnalisme dans la monde de la médiation. Un professionnalisme qui devait positionner la médiation dans la prestation de services. Un positionnement rigoureux qui s’est traduit par l’élaboration du premier Code d’éthique et de déontologie de la médiation professionnelle, le CODEOME, imité dans de manières réductrices, et dont la rigueur témoigne de l’exigence professionnelle et du respect de la relation client.

Dix ans plus tard, la première chambre syndicale des médiateurs professionnels affirme un positionnement d’autorité dans cette profession en émergence. Elle trace cinq axes de revendications :

  1. La promotion des droits humains partout dans les pays souhaitant mettre en place la médiation
  2. La promotion de l’égalité des droits
  3. Le recours systématique à la médiation, préalablement à toute action judiciaire
  4. Le respect de l’indépendance des médiateurs professionnels par les Etats et toutes les instances exerçant une autorité politique, sociale et économique
  5. Exiger la consultation de notre organisation syndicale représentative de la médiation professionnelle, à chaque fois que le législateur ou le gouvernement conçoit un projet impliquant la médiation dans quel domaine que ce soit

Que les amis de la médiation, organisés en associations et en fédération associative se joignent à ces positionnements pour permettre l’exercice sérieux d’une profession désormais légitime.

Le communiqué de la CPMN qui est venu clore la journée des rencontres 2011, où 160 personnes se sont réunies à Paris, dans les locaux de l’INHA, a souligné un point essentiel : celui de l’intérêt de cette profession pour la société civile :

Les médiateurs professionnels proposent leurs services aux personnes et aux organisations, entreprises, institutions et administrations, qui font de la qualité relationnelle un repère éthique. Ils s’adressent aux décisionnaires, individus et prescripteurs qui souhaitent recourir à une pratique apaisante pour résoudre les différends qui jalonnent la vie personnelle et professionnelle, plutôt que d’entretenir des relations d’affrontement, de déchirement, voire de destruction.

Allégeance aux armes : de la promesse suicidaire à l’indignité politique

Jean-François Copé fait une proposition de fanatique : l’allégeance aux armes. Lorsque le pays va mal, lorsque les dirigeants sont de plus en plus corrompus, lorsque les réponses ne peuvent plus convaincre, l’un des discours le plus développé est celui de la violence légale. La peine de mort est ainsi brandie par des politiciens comme réponse aux sentiments d’insécurité qu’ils favorisent. Les champions de la logorrhée sécuritaire se comptent désormais de plus en plus nombreux dans les rangs du parti présidentiel.

Jean-François Copé a même réussi à déboussoler la plus extrémiste d’entre les gens de droite. Marine Lepen, prise au dépourvu a rejeté cette idée d’allégeance aux armes, alors qu’on aurait pu penser qu’elle aurait claironné avec Copé. Elle a critiqué cette idée en dénonçant l’américanisation de la France conduite par la politique de l’UMP.

Dans une société qui se doit d’évoluer vers des démarches pacificatrices, il serait évidemment pertinent de promouvoir une démarche culturelle, non une allégeance. Allez exiger de ceux qui viennent demander la naturalisation française quelque chose que les citoyens de droit ne feront pas : se soumettre à un serment suicidaire, est totalement inéquitable.

Que je sois clair : je ne ferai pas allégeance aux armes. J’ai refusé de faire l’armée. Je n’ai pas fait l’armée. J’ai été insoumis et je resterai dans le refus d’une allégeance stupide. S’équiper d’une arme c’est déjà envisager de s’en servir. Faire allégeance aux armes, c’est déjà imaginer tuer et mourir avec ces armes. C’est l’imagination d’un crime et d’un suicide. C’est contraire au sens de la vie. C’est inique de demander cela à quiconque. C’est criminel. De plus, imaginer envoyer quelqu’un d’autre à sa place pour aller tuer et se faire tuer, c’est indigne.

Et pourquoi ne pas exiger des personnes qui veulent devenir Françaises de s’engager à pirater un avion au nom de la France et de jouer aux kamikazes avec les passagers, au nom de la France. Voilà une belle application de l’allégeance aux armes.

Jean-François Copé, c’est de l’indignité politique ! Et c’est lui qui se dit médiateur ? Mais il n’a rien compris. Cessons d’être complaisant ! De toute évidence, il n’a pas terminé sa formation…

Apple en retard sur tout

Le mythe Apple s’effondre à nouveau. J’avais constaté dernièrement combien Apple fonctionne dans un système d’intérêt à sens unique. Tout pour sa pomme. Les pépins pour les autres. Pour ce qui est de pousser, on l’est, mais dehors. Ce n’est plus de la performance, c’est de l’arnaque technologique. Une arnaque organisée en bande capitaliste immorale. Le discours d’Apple s’approprie une éthique où ce qui la concrétise est carrément l’irrespect des consommateurs, comme de l’environnement et du reste.

Apple, le rêve d’en croquer nous utilise comme de naïves Banche-Neige et au coin du bois la vieille sorcière de Steve Jobs nous refile son poison électronique. Câble après câble, on peut toujours brancher. Les outils d’Apple sont bloqués, bridés, empêchés. C’est la technologie la plus agaçante du marché. De plus, tout est payant et si la pomme ne rêve que de devenir une citrouille, à force de se gonfler de prétention, elle va exploser comme la grenouille qui voulait devenir aussi grosse qu’un bœuf.

Je rouspète contre les nouvelles technologies, c’est parce que j’en suis un utilisateur. De plus en plus exigeant pour mieux vivre mes interventions pédagogiques. De plus en plus attentif à mon confort et à la qualité de ce que j’apporte aux participants.

Dans un sursaut pour sauver mon affection pour Apple, j’ai acheté un câble HDMI-HDMI (19 €) et un câble Digital AV Adapter (39€)  pour projeter l’écran de l’Iphone directement sur un écran mural. Les câbles devaient me permettre de connecter l’Iphone que je n’ai pas encore liquidé avec un vidéoprojecteur LG HX300G. Hé bien, pas Safari. Pas de photo. Pas de carte. Rien. Rien. Ah si, ouf, les vidéos sont projetées. L’audio est envoyée sur le vidéoprojecteur. Heureusement, je peux récupérer le son avec la JamBox. Mais pas de photo, pas de web. Alors est-ce que ça marche avec autre chose ? Et puis quoi ? Je retourne à Apple pour faire remballer ce câblage illusoire.

J’arrive au nouvel Apple-Store rue Sainte Catherine, à Bordeaux. Superbe magasin. L’accueil est assuré par des jeunes gens contents de travailler. Ils connaissent l’histoire d’Apple, avec le 128k en 1984, etc… Une entreprise avec sa culture et des vigiles pas discrets, armés de talki-walkie, gros à la ceinture. J’arrive avec mes deux câbles. Je dis que ça ne marche pas. Je donne une formation gratuite à ces jeunes qui ont le réflexe protectionniste de leur boîte vite en rondelles : hé oui, ils savent que leur entreprise bride le système. Ils sont trois et l’un plus informé que les autres me dit sur le ton de la confidence qu’il faut peut-être que je me renseigne pour jailbreaker mon iphone…

Bref, pour obtenir des performances des produits d’Apple, il faut débrider et peut-être que ça marchera. Avant que tout le fruit soit pourri, il faut en tirer ce qu’on peut. Le jus c’est fini. Après le goût du cidre, la prochaine étape, c’est le vinaigre… Apple aura connu une renaissance…

photo de Steve Jobs

Le fichier des gens honnêtes

Le 7 juillet 2011, des députés se sont réunis pour voter en toute tranquillité un projet de loi digne de la perspective fasciste la plus sereinement installée. Voici venir le fichier tel que les nazis l’aurait aimé : tout de chacun sur sa pièce d’identité. Un régal pour les esprits sécuritaires. Le moyen pour faire le tri de la population quand ça prendra à un déliromaniaque négligemment installé au pouvoir.

N’a-t-on pas vu un risque de glissement avec cette chasse aux Roms voici quelques mois ?

Il s’agit du fichier des gens honnêtes, selon l’expression du sénateur UMP François Pillet. On citera, en premier sur ce fichier, les décomplexés : Patrick Balkany, Jean-Christophe Cambadélis, Alain Carignon, Jacques Chirac, Serge Dassault, Alain Juppé, Christine Lagarde, Jacques Mellick, Charles Pasqua, Nicolas Sarkozy, Bernard Tapie, Jean Tiberi, Dominique de Villepin, Éric Woertz… Comme si on avait besoin d’un fichier pour épingler ces gens honnêtes. Évidemment, tout le monde sera en bonne compagnie. Il suffira de croiser tout cela, d’une puce électronique à l’autre, avec les informations ramassées par Google

Alors, les parlementaires seraient-ils en train d’écrire les textes de loi de Matin Brun ?

Sur son blog, Jean-Marc Manach rappelle que le nombre de fichiers policiers a augmenté de 169% depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur, en 2002 : plus de la moitié des 70 fichiers recensés ont été créés sous son autorité. Dans le même temps, le Parlement a voté pas moins de 42 lois sécuritaires. On aurait pu penser qu’à ce train-là, le problème de l’insécurité devrait avoir été au moins partiellement réglé.

Le commerce fait avec l’État sera également sur une puce optionnelle. La première puce, dite régalienne, contiendra les informations sur le titulaire de la carte. Et un député UMP Sébastien Huygues, stupide ou naïf, présente son argumentation dans Libération : «Les deux puces, la régalienne et la commerciale, seront complètement indépendantes l’une de l’autre. La première fonctionnera sans contact, alors que la seconde pourra être insérée dans le lecteur de notre ordinateur personnel. Aucune donnée ne passera de l’une à l’autre

Ainsi, au lieu d’avoir des projets renforçant la volonté révolutionnaire de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, les députés et sénateurs concoctent du contrôle, des restrictions, de l’iniquité et de la division. Ces quelques députés et sénateurs en manque d’identité devraient peut-être penser à se le faire pour eux ce fichier des gens honnêtes…

Laïcité et liberté religieuse

Affirmer la liberté de croire peut paraitre légitime. Mettre dans un texte de loi la liberté religieuse pourrait sembler en plein accord avec le respect d’un droit. Mais il s’agit en fait d’une erreur de raisonnement. Il s’agit d’une extrapolation émotionnelle de l’idée de liberté.

Codifier la liberté religieuse serait inéquitable et promoteur des démarches sectaires. Pourquoi affirmer et légiférer plus sur le droit à la liberté spirituelle que le droit de ne pas avoir de vie spirituelle ? Pourquoi plus poser légalement un droit sur l’exercice et la liberté religieuse que sur le contraire ?

Comme de nombreux prédécesseurs laïques l’ont déjà souligné, l’enjeu porte sur la liberté de conscience, soit de croire ou de ne pas croire. Chacun est en droit de pratiquer ou non. Il est libre d’en penser et dire ce qu’il veut, sans pouvoir contraindre qui que ce soit pour quelle raison que ce soit à pratiquer un culte quelconque. La liberté de croire s’affirme au travers de celle de ne pas croire. C’est par elle que s’amorce la liberté d’opinion, la liberté d’expression, la liberté de décision.

Le dernier débat sur la laïcité a été le débat le plus pauvre intellectuellement depuis plusieurs décennies. Il a pourtant impliqué un grand nombre de parlementaires. Son objectif n’étant pas clair, il ne pouvait en ressortir quelque chose de brillant. S’il fallait y croire pour le relever, seuls les animateurs ont pratiqué. Mais ils n’étaient manifestement pas à la hauteur d’une élévation quelconque. Le débat s’est clos dans un flop et nul n’en a plus entendu parler.

Dominique Strauss-Khan, le chien et le flacon…

Vous êtes venu(e) pour du croustillant. En voici. C’est du classique, mais ça promet d’avoir de l’odeur.

Aux journalistes et à tous ceux qui se roulent dans la fange humaine, à ces photovoyeurs et journaleux qui bloquent les entrées des immeubles face à la résidence où est retenu l’ancien directeur du FMI, voici un texte qui les renvoie à leur pratique. Un poème bien servi qui concerne aussi ceux qui ont à condamner les uns ou les autres. Ils sont hissés sur leurs talons d’accusateur public. Ils dressent leur index de pervers. Bigleux du mental, ils ne parviennent pas à voir que leur intérêt trahit leurs propres turpitudes et tares diverses. Ils sont comme ces curés entourés de sculptures de petits garçons dénudés, mignons chérubins qui représentent leur attirance sexuelle et désir de chaire à corrompre plus que les créatures mythiques et autres innocences mystiques.

Regardez-les venir, ils se précipitent ou se dandinent, tels les Ruquier et Lepen

Le chien et le flacon, de Charles Baudelaire

“- Mon beau chien, mon bon chien, mon cher toutou, approchez et venez respirer un excellent parfum acheté chez le meilleur parfumeur de la ville.” Et le chien, en frétillant de la queue, ce qui est, je crois, chez ces pauvres êtres, le signe correspondant du rire et du sourire, s’approche et pose curieusement son nez humide sur le flacon débouché ; puis, reculant soudainement avec effroi, il aboie contre moi, en manière de reproche.
“- Ah! misérable chien, si je vous avais offert un paquet d’excréments, vous l’auriez flairé avec délices et peut-être dévoré. Ainsi, vous-même, indigne compagnon de ma triste vie, vous ressemblez au public, à qui il ne faut jamais présenter des parfums délicats qui l’exaspèrent, mais des ordures soigneusement choisies.”

Extrait de “Le Spleen de Paris”, Repris en 1864 sous le titre Petits poèmes en prose.