De Tapie à Cahuzac, Besson en passant par Pasqua et …
Le scandale produit par l’arrogance de Jérôme Cahuzac face à la presse enthousiaste n’a rien de spécial. La différence est l’insistance, voire l’acharnement auraient dit certains, à vouloir présenter Cahuzac comme exceptionnel dans son mensonge, exceptionnel dans son ascension politique, exceptionnel dans sa manière de faire de l’argent.
Formé à la pratique de l’affrontement, conditionné aux jeux de face-à-face, professionnel de la langue de bois, que pouvait-il sortir d’autre que la posture qu’il a adopté ? La situation a ressemblé a une battue. On a pu imaginer un animal aux abois. S’agirait-il de l’incompétence de ses conseillers en communication ? Faut-il accuser sa prétention à s’imaginer intouchable parce que protégé de manière transversale par des politiciens de droite et de gauche ?
Des menteurs en politique, ce n’est pas nouveau. Jacques Chirac et Charles Pasqua avait formulé la chose en 1988 en citant : les promesses n’engagent que ceux qui y croient.
Tandis que Nicolas Sarkozy, Eric Woerth, Claude Guéant sont sous les feux de la rampe médiatico-judiciaire, le cas Cahuzac connu pourtant pour ses amitiés UMP, présenté comme homme de François Hollande, est bien arrivé pour renvoyer l’ascenseur dans l’autre camp.
Ce qui est différent ici, c’est le contexte, c’est l’ambiance. Ce qui est différent, c’est le moment et l’insistance, le martelage mensonger, l’impossible posture à tenir et pourtant la sérénité affichée du menteur même une fois retourné. Qu’a-t-il de si différent de Bernard Tapie, Christine Lagarde, voire de tous ces politiciens qui ont confondu les caisses de l’Etat ou des collectivités avec leur porte-feuille ?
Qui se souvient encore de l’affaire Besson, qui en pleine campagne saute d’un camp à l’autre ? Quand même, non on n’oserait pas y voir une stratégie. Besson a-t-il été un piège ? Il est assez inimaginable qu’il pourrait y avoir une stratégie de même type que celle qu’on a pu voir avec Eric Besson. Inimaginable cause d’un mensonge si hautement tenu pour exploser en plein vol d’une carrière si bien menée sans plus d’embarras pour son auteur. Jérôme Cahuzac était-il un autre Besson qui attendait de faire son office ? Les portes sont ouvertes sur l’avenir.
Le mensonge est souvent une maladresse, une surenchère d’inconfort qui, quand il éclate, devient une arrogance. Utilisé dans l’environnement du pouvoir, c’est une stratégie, au sens ou stratégie signifie “moyen de manœuvrer” pour combattre. C’est une pratique à défaut de savoir faire autrement de manière plus transparente, affirmée, claire et honnête. Il y a toujours dans le mensonge même stratégique quelque chose de pathétique, voire pitoyable, a fortiori et quand bien même le menteur en ressort avec la reconnaissance de ses paires., dans un camp ou dans un autre.
Cela dit, il faut quand même bien considérer les choses : Jérôme Cahuzac n’a jamais été un socialiste très convaincant. Alors ?
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.