Niqab pour masquer la débauche politicienne
La force d’un politicien est de parvenir à attirer les média à traiter du sujet qu’il considère comme important. Pendant ce temps, les autres sujets et questions gênantes deviennent secondaires. Habile et minable à la fois. On a vu la guerre civile devenue internationale, en Libye. Une quasi guerre mondiale contre le chef bédouin. Il n’y a rien eu de plus urgent que d’aller en guerre contre ce dictateur bling-bling reçu en grandes pompes la veille à peine par un Nicolas Sarkozy irrespectueux des voix du peuples libyen et français scandalisées. Depuis le début de cette présidence française, l’usage du niqab semble être devenu une banalité politique.
On voit ce même phénomène de cache-nez, avec la présence faussement modeste d’une armée française boutant Gbagbo le dictateur ivoirien pour le remplacer par Ouattara le chef de guerre adoubé par le FMI et de la France nostalgique des colonies.
De manière à peine masquée, la France est en guerre. Le masque est la permission de l’ONU. On a le droit de tuer, de balancer des bombes, de faire des bavures. Ne soyons pas cynique, on fait travailler l’industrie de l’armement. Pour la morale, on dénonce les comportements indignes des autres, comme si la guerre avait quelque chose de digne. Comme si un chef d’État pouvait s’enorgueillir d’avoir inscrit une guerre dans son mandat. Déplorable.
Sous ces couverts, le débat sur la laïcité ayant fait un flop, il reste cette loi lamentable sur l’interdiction de porter des voiles sur la totalité du corps jusqu’à cacher le visage. Au moins, on saura que porter une cagoule devant une banque pourrait constituer une première infraction. Le législateur a fait fort de se mobiliser pour mettre en place ce genre de dispositif qui embarrasse plus les forces de police que ne les dote des moyens dont elles peuvent avoir besoin. Elles se trouvent en effet plutôt démunies quand il s’agit de combattre une authentique délinquance, comme celle portant sur les détournements de fonds publics, les ententes illicites et autres abus de biens sociaux dont un ancien chef de l’État s’est rendu coupable avec nombre de personnes qui continue de sévir.
On sait maintenant que nos députés ont bravé tous les risques moraux pour aboutir à mobiliser les forces de l’ordre public et arrêter enfin deux individus. Deux femmes coupables de prendre leur engagement religieux pour un devoir de jouer aux ombres dans les rues et sur les routes de France. Merci à tous ces imbéciles. Les braves citoyens avaient eu peur. Arrêtées, ces femmes devenues délinquantes par la magie de l’hémicycle ont accepté de se dévoiler devant l’insistance de la force publique.
Illustrations avec des extraits de Commons et d’une Galerie de L’express
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