Le médiateur et l’andouillerie
Dans le petit monde de la médiation, les vendeurs d’andouilles se sont donnés rendez-vous. Vous savez, ça se passe dans une rue.
Un jour, un vendeur d’andouilles ouvre son andouillerie. Il l’appelle la meilleure andouillerie du quartier. Vient se loger en face de sa boutique un concurrent. Celui-ci baptise sa boutique : la meilleure andouillerie de la ville. Très rapidement, un autre s’installe et baptise son échoppe : la meilleure andouillerie du canton. Et voilà que la rue se peuple de vitrines d’andouilles. De chaque côté, l’envolée sémantique agrandit la surface territoriale. Chacun plus que les autres : de la région, du pays, du continent, du globe… Pour finir, il y a dans cette rue, une toute petite surface, mais le charcutier a désormais pu indiquer : la meilleure andouillerie de la rue.
En médiation, voici les nouveaux arrivés. Vous ne serez pas étonné(e) de trouver sur votre chemin de nombreux instituts et désormais la course est à la même sophistique. Chacun y va de sa revendication territoriale : un institut français, un européen et rassurez-vous, il existe aussi un institut mondial… A quand l’institut universel ? Ne pourrions-nous nous demander où est la blague ? Mais il n’y en avait une et c’est devenu la réalité. Avec ces gens là, la médiation pourrait bien se retrouver à la rue.
L’andouillerie est un bon commerce. Les tenants de ces organismes ont là une voie pour leur reconversion.
Dans cette histoire, j’aime bien l’idée de la chambre et de l’école. Sans revendication territoriale, parce que la médiation n’est pas une affaire de territoire ou de culture. Et ceux qui ont besoin des médiateurs sauront où venir et revenir…