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Et si Einstein s’était trompé ?

Un homme devenu mon grand-père est né le 1er avril 1896. Il retenait que sa vie était comme une blague existentielle. Il ne faisait rien dans l’urgence et ne s’ennuyait pas. Et le temps est passé. Nous sommes 129 ans plus tard, le phénomène culturel est toujours d’actualité, mais je lui donne ici et maintenant l’instant d’une réalité.

Ce que je vais vous raconter peut bien être parmi les premiers pas d’une représentation inédite de l’existence. Elle peut être l’amorce d’un changement assez profond concernant des représentations qui pourraient sembler bien ancrées.

Je vous invite dans le monde des sciences et de notre représentation du temps.

Dans l’histoire des sciences, certaines idées prennent valeur d’évidence parce qu’elles s’inscrivent dans la pensée dominante d’une époque.

Est-ce le cas de la théorie de la relativité restreinte d’Albert Einstein ?

Ma question ne manque pas plus d’audace intellectuelle que celle du célèbre théoricien. Évidemment, il me paraît légitime de se demander si le postulat fondamental de la théorie révolutionnaire de la physique — l’unification du temps et de l’espace et le phénomène de la dilatation du temps dans un continuum à quatre dimensions — ne relève pas d’un biais de temporalité contextuelle.

L’autorité d’un biais cognitif : le biais de la temporalité contextuelle

Ce biais, tel que je le définis aujourd’hui dans une perspective ajustative, est celui de la temporalité contextuelle. Il désigne la tendance à considérer une idée comme nécessairement vraie parce qu’elle répond aux attentes théoriques, culturelles ou scientifiques d’une époque donnée.

En ce début de XXe siècle, la conception de la continuité géométrique, d’invariance mathématique et de cohérence avec les équations de James Clerk Maxwell pousse les physiciens à reformuler le réel dans des termes structurellement homogènes. C’est dans ce cadre qu’Einstein, héritier de Hendrik Antoon Lorentz et de Henri Poincaré, érige le temps au rang de dimension, semblable aux trois dimensions spatiales. Ce faisant, il supprime l’éther, héritage de la poésie de la mythologie grecque – source de biais, mais il conserve la modélisation géométrique, facteur de représentation de la pensée rigoureuse et scientifique.

Les IA mises à contribution

Lorsque je soumets cette idée aux IA, elles sont unanimes. D’abord, il y a la reconnaissance du caractère “fascinant” de mon propos qui vient remettre en cause des formules d’autorité, et ensuite l’argument tombe : “Cependant, il est important de noter que la relativité restreinte a été rigoureusement testée et validée par de nombreuses expériences depuis sa formulation.” Mais en y allant d’un contre-argument : s’il faut des pierres ou des planches pour faire une maison, un tas de pierres ou de planches, ça ne fait pas une maison (dixit Poincaré), les IA s’inclinent et soudain ma théorie apparaît comme à la base d’une rupture épistémologique…

La petite négligence d’Einstein

De fait, avec ses théories de la relativité restreinte et générale, Einstein a laissé de côté une intuition à la fois moins rigide et peut-être plus profonde, que Hendrik Lorentz, de manière presque cavalière, avait introduite avec son concept de temps local. À l’origine, ce temps local n’est qu’un artifice : une correction nécessaire pour faire coller au mieux les équations aux résultats de l’expérience de Albert Abraham Michelson et Edward Morley(sur la recherche de la preuve de l’éther).

Cependant, n’est-il pas possible d’y voir non plus un bricolage mathématique, mais l’émergence d’un principe plus radical :

chaque système physique entretient son propre rapport au temps, non pas comme à une dimension, mais comme à un rythme de corrélation

Les fers du temps ne repassent pas

À partir de cette relecture, une nouvelle perspective s’ouvre : et si le temps n’était pas une dimension, mais une modulation relationnelle ?

Voici la Théorie de l’Ajustativité Générale, #TAG.

Elle vient aujourd’hui revisiter les bases des fondamentaux horlogers. Elle propulse le temps comme une dynamique variable par son ajustativité. Ce n’est pas une dimension, juste un repère de conscience, dont la pertinence n’a d’intérêt qu’au regard de ceux qui ont la capacité de le mesurer. On ne voyage pas dans le temps, on le pointe comme un repère. Il n’est rien d’autre qu’une vague empreinte. Il ne détruit rien, n’use rien, ne répète rien. Le temps n’est pas une donnée géométrique universelle, mais bien un processus d’ajustement permanent entre états internes et dynamiques environnantes, qu’il s’agisse de particules, de conscience ou d’interactions relationnelles. Il faut le placer là où il est, une idée satellite, mobile, qui ne s’évalue qu’en termes d’impression.

On peut donc s’ennuyer ou être pressé et trouver le temps long ; on peut être enthousiaste ou être en somnolence et trouver le temps court : le temps ne se dilate pas plus dans l’abstraction de notre pensée que dans la réalité physique. Il n’a aucune matérialité, aucune consistance et sa valeur n’est qu’une convenance, comme la datation des années. Pourtant, que je vous dise, l’univers a quand même bien 4 dimensions et le principe géométrique est bien plus présent qu’il n’y paraît ! J’y reviendrai…

Une question qui n’est pas sans réponse

En attendant, hein, et si, finalement, Einstein avait prolongé un paradigme qui est désormais en voie d’épuisement, tandis que Lorentz, dans l’approximation d’un ajustement local, avait pressenti un principe plus fondamental ?

Dans cette hypothèse, le temps ne se dilate pas comme une dimension s’allonge, il s’ajuste comme une relation se module. Ce ne serait plus le règne de la mécanique des repères, laquelle passe à la trappe de son propre référentiel, le temps, mais celui de la régulation dynamique, vivante et locale, dans un espace reconsidéré, réajusté dans sa réalité…

Alors, vous en pensez quoi ? Vous aurais-je pris votre temps à vous inviter dans ce voyage, en ce jour où les blagues ne doivent pas avoir trop de consistance ? Et si, en réalité, ce n’était pas du tout une blague ?

Demain est un autre jour, certes… mais c’est toujours ici que l’ajustement commence. Et pour les formules, je verrai demain…

Sources

Lexique

  1. Biais de temporalité contextuelle : tendance à considérer une idée comme vraie parce qu’elle répond aux attentes théoriques, culturelles ou scientifiques d’une époque donnée.
  2. Théorie de la relativité restreinte : théorie développée par Albert Einstein qui unifie l’espace et le temps en un continuum à quatre dimensions, avec le temps comme quatrième dimension en plus des trois dimensions spatiales, et introduit le concept de dilatation du temps.
  3. Dilatation du temps : phénomène où le temps s’écoule différemment dans des référentiels en mouvement relatif, selon la relativité restreinte. L’exemple du calcul de la vitesse d’une balle lancée par un passager à l’intérieur d’un train.
  4. Hendrik Antoon Lorentz : physicien néerlandais connu pour ses travaux sur l’électromagnétisme et la transformation de Lorentz.
  5. Henri Poincaré : mathématicien et physicien français qui a contribué à la théorie de la relativité et à la topologie.
  6. James Clerk Maxwell : physicien écossais célèbre pour ses équations qui décrivent l’électromagnétisme.
  7. Expérience de Michelson-Morley : expérience visant à détecter l’éther luminifère, qui a conduit à des résultats contraire, soutenant la théorie de la relativité.
  8. Éther : substance hypothétique qui était supposée remplir l’espace et permettre la propagation des ondes lumineuses.
  9. Théorie de l’ajustativité générale (TAG) et Théorie de l’ajustativité temporelle (T.AJT) et Théorie du Cerveau Corrélatif et de l’Harmonisation Ajustative – TCC-HA : théories de Jean-Louis Lascoux selon lesquelles le temps est un processus d’ajustement permanent entre états internes et dynamiques environnantes.
  10. Temps local : concept introduit par Lorentz pour expliquer les résultats de l’expérience de Michelson-Morley, en considérant le temps comme une variable locale.
  11. Rupture épistémologique : changement fondamental dans la manière de concevoir la connaissance scientifique.

Le temps venu de fonder une civilisation Monde

Par-delà les ruptures, au rythme du vivant, dans l’intelligence de l’ajustement.

Les tablettes d’argile où s’inscrivait l’épopée de Gilgamesh m’ont fait rêver. L’idée de la conscience a quelque chose d’intriguant. Est-ce un phénomène qui peut n’être que le fruit du cerveau humain ? Dans l’invention de la ligne temporelle, je vois l’histoire de la pensée humaine qui a façonné sur le chemin tortueux de multiples ruptures épistémologiques. Chacune de ces fractures culturelles, à chaque époque a contribué à reconfigurer la perception que certains contemporains ont eu du monde, d’eux-mêmes et du temps et qu’ils se sont appliqués à transmettre.

Le recul nous permet de constater ces ruptures avec les dogmes établis – ruptures avec les apparences, avec les croyances, les certitudes et bien des vérités qui emportent nos convictions. Et pourtant, au cœur même de cette progression, des biais cognitifs persistaient… et tendent encore à déformer notre perception du réel, des relations, de la vie en société, du temps, de l’espace, de la matière, de l’énergie, de la conscience, de l’existence même.

Ruptures antiques : du divin à la conscience

Thalès, Pythagore, Socrate… chacun a contribué a jalonner l’évolution de la pensée. Thalès, en retirant le divin du fonctionnement du monde pour en faire un système observable ; Pythagore, en introduisant le langage des nombres dans la réalité ; Socrate, en posant la conscience morale comme terrain de l’interrogation de soi ; Platon ensuite, avec l’idée d’une âme rationnelle consciente d’elle-même, a ouvert l’espace de la pensée réflexive comme univers intérieur.

Il faudra attendre Copernic, puis Galilée, pour bousculer les fondations cosmologiques. L’humanité n’était plus le centre du monde. L’humain commençait à sortir de son anthropocentrisme.

Plus tard, la rupture mécaniste initiée par Descartes, renforcée par Galilée et Newton, a installé une vision d’un univers déterministe où le temps devenait une variable linéaire et mesurable. La mécanique est devenue lois. Universelles. Intangibles. Et pendant deux siècles, l’idée s’est propagée qu’il est possible que le monde soit prévisible. Le cerveau lui-même a été perçu comme un moteur. Jusqu’à ce que les ruptures du XXe siècle viennent reconfigurer l’architecture mentale collective et nous fasse entrer dans un environnement de communication intense.

Les penseurs du contrat social — Hobbes, Rousseau, Locke, Bentham — ont reconfiguré les liens entre individu et société. Ils ont impulsé la reconnaissance des droits individuels. D’autres penseurs ont tenté de déconstruire les rapports d’autorité : Bakounine, Kropotkine, Louise Michel, ont porté la voix d’une liberté en harmonie avec la responsabilité collective.

La mécanique, illusion de maîtrise ?

Côté sciences, Einstein, avec la relativité, détrône le temps absolu et propose un espace-temps déformable. Bohr, Schrödinger, puis la mécanique quantique ont mis fin à l’idée d’un monde déterminé par avance. Heisenberg introduit l’incertitude, brisant les dernières illusions de prédictivité absolue. Lorentz et Poincaré, déjà, préparaient le terrain d’une réalité relative, où les repères dépendent du mouvement et de l’observation.

Et pourtant, malgré ces découvertes, l’idée de prédiction est restée tenace. Cet héritage enraciné dans les aspirations existentielles, a traversé les époques et les civilisations. Même les modèles éducatifs, économiques, sociaux et psychologiques ont continué à fonctionner sur des logiques linéaires : on prévoit, on anticipe, on projette.

L’humain prédictif : une impasse cognitive ?

Le cerveau lui-même a été pensé comme une machine à récompense, sous l’influence de Pavlov, Skinner, Hebb, Vroom et depuis quelques années renforcée par la théorie de la prédictivité cérébrale, avec Karl Friston et Andy Clark. L’ingéniosité de la pensée humaine est foisonnante.

Chaque rupture, qu’elle soit scientifique, philosophique ou politique, a remis en cause des modèles figés, a proposé une autre façon d’articuler la pensée, le temps, la relation à soi et à l’autre.

Mais que se passerait-il si cette construction était identifiée comme biaisée ? Si notre cerveau ne fonctionnait pas selon des logiques de désir et de gratification différée, mais selon une dynamique d’ajustement immédiat ? C’est ici qu’intervient la rupture audacieuse que je propose.

Deux théories, une seule révolution : celle de l’ajustement

Avec la Théorie du Cerveau Corrélatif et de l’Harmonisation Ajustative (TCC-HA), je montre que le cerveau humain ne prédit pas, mais ajuste. En permanence. Il corrige, il module, il harmonise, sans arrêt. Il ne cherche pas un état futur, il régule une réalité présente.

En parallèle, avec la Théorie de l’AJustement Temporel (TAJT), j’ai démontré que le temps lui-même ne suit pas un déroulement figé. Il s’ajuste. Il se module localement, comme si chaque point de l’univers participait à une symphonie de micro-régulations.

Ces deux approches se rencontrent dans une même matrice : celle de l’harmonisation ajustative. Loin des grands systèmes prédictifs, elles proposent une lecture dynamique, immédiate, vivante. Un changement radical de paradigme.

La TAG, comme socle de cette nouvelle architecture

La Théorie de l’Ajustativité Générale (TAG) articule ces découvertes en un modèle universel d’adaptation dynamique. Elle remet en cause l’idée même de progrès linéaire. Elle ne parle plus de causes et de conséquences, mais de corrélations, d’équilibres transitoires, de satisfaction systémique (ΔS).

Le cœur de ce modèle repose sur trois lois simples mais puissantes : Satisfaction, Harmonie, Équilibre. Elles ne sont pas des idéaux, mais des fonctions intégrées à chaque instant dans nos systèmes cognitifs, biologiques, sociaux et technologiques.

Et maintenant ?

Le moment est venu d’envisager une autre forme de civilisation : une civilisation de l’ajustement plutôt que de la domination, de la régulation plutôt que de la prédiction, de l’entente plutôt que du contrôle.

L’humanité dispose aujourd’hui des outils pour dépasser ses archaïsmes mentaux. Mes théories s’inscrivent dans cette dynamique. Elles ne prétendent pas imposer une vérité, mais offrir un cadre plus fidèle à la réalité observée : celle d’un monde vivant, intelligent, et en perpétuelle réorganisation.

C’est ainsi que naît, par delà les vérités, une nouvelle approche de la réalité. Non pas de la certitude, mais de l’ajustement.

Biais cognitifs persistants : biais de temporalité contextuelle, comme les croyances persistantes en des amis ou ennemis imaginaires, à la nécessité de faire dominer la gestion, les pensées binaires…

Enseignements : fondamentaux et pratiques dispensés par www.epmn.fr

En bref sur l’Officiel de la Médiation => ici !

Professional Mediation and Neurosciences: An Essential Convergence

Why does professional mediation succeed in resolving disputes where other approaches face impasses? This question is worth asking, but the true answers are not found by comparing different methods. Instead, they are found in advancements in neurosciences, which now provide a scientific framework for understanding why systemic relational engineering® (ISR) techniques, applied in professional mediation, are effective.

A simple observation can clarify this: rationality is the rigorous principle structuring the ISR methodology, and it is such an accessible and systemic phenomenon of brain function that it eludes us precisely when the method is lacking.

Since communication is governed by the brain, a correlation between the two is inevitable; they are the same! Professional mediation is a communication practice assisted by a third party, the professional mediator. It is not an alternative dispute resolution method (Lascoux – 2017).

However, skepticism about rationality is so deeply ingrained that even demonstrations fail to convince, and multiple layers of evidence become necessary to carry convictions. Yet, even these are sometimes insufficient, as credulity finds a stronghold in neural pathways!

Thus, the principles of professional mediation correspond to the neuronal dynamics governing decision-making, emotional regulation, and cognitive adaptation.

Brain Plasticity and Adaptation

The human brain is not fixed in its representations. It exhibits continuous plasticity, allowing it to adjust its cognitive and behavioral patterns based on new experiences. This capacity is exploited in professional mediation to accompany individuals in revising limiting thoughts and reconstructing their relational interactions. Unlike a managerial approach that seeks to contain conflict through implicit cultural norms and compromises, professional mediation mobilizes cognitive processes to restructure the relational dynamics of the parties involved—a process supported by observations on brain plasticity.

Emotional Regulation and Decision-Making

Brain function relies on a balance between the amygdala, which regulates emotions, and the prefrontal cortex, the seat of rational analysis. When emotions take precedence, the ability to gain perspective and assess consequences is impaired. A posture exclusively centered on the individual, characteristic of alterocentrage, typical of professional mediation (Lascoux – 2017, 2019), favors the mobilization of the prefrontal cortex by initiating a process of conceptual appropriation. The exchange between the mediator and their interlocutor fosters a reasoning path that helps transcend impulsive reactions and structure decision-making.

Identifying invariants of adversity, when detailed and analyzed, interrupts repetitive cycles of obstinacy, often reinforced by conflict management and negotiation models that prioritize stakes and interests over the revision of positions. Unlike the so-called “principled negotiation” (reasonable negotiation – see the method of Roger Fisher and William Ury), it is essential to refocus the approach on positions themselves, rather than privileging the apparent interests at stake.

Does the Method Have Limits?

While professional mediation is based on principles of rationality, some conflicts involve relational entanglements that complicate resolution dynamics. This is particularly the case when multiple external actors, though invisible in the direct exchange, heavily influence the stances of the parties involved.

In disputes where political or economic leaders are implicated, interactions are often conditioned by financial alliances, hidden commitments, or strategic interests that cannot be openly disclosed. Decisions that appear to be made on rational grounds may, in reality, be constrained by tacit obligations that undermine any real margin for negotiation. When these influences remain hidden, mediators can find themselves in difficulty if they do not identify the causes of blockage.

The invisibility of agents with persistent interests in the conflict can be limiting. Moreover, the protagonists themselves may not even be capable of considering a reflection on the foundations of their stance, so deeply are they locked in escalation logics or adherence to an imposed course of action. Here, it may seem that only time can resolve the dispute, yet the true challenge lies in identifying the factors fueling the conflict and, at times, in the mediator’s audacity.

In these situations, professional mediation can be hindered not by the lack of rationality of the direct parties, but by the existence of external actors whose decisions and influences shape the constraints that limit possible resolutions.

Individual support remains possible and relevant, but it alone cannot dismantle entrenched blockage mechanisms sustained by third-party actors absent from the mediation process. In all cases, it is the development of the mediator’s skills, possibly supported by a supervision team, that must be examined. Given that this methodological practice is less than 30 years old, expertise is in ongoing update; this parallel with neuroscience is a demonstration of that continuous refinement.

A Model Based on the Logic of Interactions

Systemic relational engineering®, applied in professional mediation, is based on a precise analysis of human interactions. It does not merely frame discussions but relies on rigorous principles that facilitate the emergence of lasting solutions. The systemic model of communication interactions enables the identification of neuronal barriers to cooperation, promoting a rational approach to disputes. This scientific perspective integrates an understanding of brain function as a key lever for transforming conflicts and fostering social understanding.

Conclusion

Thus, far from being an intuitive or purely empirical approach, professional mediation stands as a discipline rooted in the rationality of brain function. It is built upon scientific principles that confer observable efficacy, aligning with the latest advancements in neuroscience. The consideration of neuroplasticity and brain regulatory dynamics provides an explanation for its success while opening new perspectives for supporting individuals in conflict situations.

These observations allow us to envision an entirely new theory of brain function, challenging those that currently tend to hold authority. And it is from this approach that we can foresee new research and innovation perspectives, question established paradigms, and consider unprecedented applications in interpersonal relations, social structures, management, governance, and even communication technologies.

Keywords

Cognitive adaptation, Amygdala, Alterocentrage, Conflict, Constraints, Prefrontal cortex, Decision-making, Relational dynamics, Social understanding, Governance, Systemic relational engineering (ISR), Human interaction, Interpretations, Professional mediation, Systemic model, Neuroplasticity, Neurosciences, Brain plasticity, Cognitive process, Emotional regulation, Rationality, Escalation.

Références

La médiation professionnelle, une approche neuroscientifique ?

Et si vous essayiez votre cerveau ?

À la croisée de la rigueur méthodologique et des dynamiques cérébrales, la médiation professionnelle s’impose comme un art de la raison appliquée aux relations humaines. Là où l’émotion domine, où l’incompréhension s’installe, elle trace un chemin structuré vers la clarification et l’ajustement des postures. Mais qu’est-ce qui la rend si puissante ? En plongeant au cœur des mécanismes neuronaux, nous découvrons une résonance inattendue : une méthode qui épouse les processus mêmes qui façonnent notre perception, notre régulation émotionnelle et nos décisions. Comprendre ces liens, c’est ouvrir la porte à une pratique renouvelée de la médiation, où chaque échange devient un levier de transformation.

Rationalité et cognition : un fondement scientifique de la médiation professionnelle

Pourquoi la médiation professionnelle permet-elle de résoudre des différends là où d’autres approches se heurtent à des blocages ? Si la question vaut d’être posée, ce n’est pas en comparant avec les autres méthodes que les vraies réponses se trouvent. Celles-ci se trouvent dans les avancées en neurosciences qui offrent aujourd’hui une opportunité scientifique pour comprendre pourquoi les techniques d’ingénierie systémique relationnelle® (ISR) appliquées en médiation professionnelle sont efficaces.

Un simple constat pourrait permettre de comprendre : la rationalité est le principe rigoureux de structuration de la méthodologie de l’ISR et c’est un phénomène si accessible et systémique du fonctionnement cérébral qu’il nous échappe lorsque la méthode nous fait défaut.

Puisque la communication est une construction cognitive, son organisation suit les mêmes principes de structuration que ceux qui régissent le fonctionnement cérébral. La médiation professionnelle est une pratique de la communication assistée par un tiers, le médiateur professionnel, ce n’est pas une méthode alternative de règlement des différends (Lascoux – 2017).

Mais le scepticisme quant à la rationalité est si fort que sa démonstration ne parvient pas à convaincre et des preuves multiples deviennent nécessaires pour emporter les convictions. Autrement dit, les résistances à la rationalité sont renforcées par des schémas cognitifs préexistants et des biais émotionnels. Et ce n’est pas toujours suffisant tellement la crédulité fait son lit dans les schémas cérébraux !

Ainsi, les principes de la médiation professionnelle ont une correspondance dans les dynamiques neuronales qui gouvernent les processus de prise de décision, de régulation émotionnelle et d’adaptation cognitive.

Plasticité cérébrale et adaptation

Le cerveau humain n’est pas figé dans ses représentations. Il révèle une plasticité constante (OCDE, 2007) qui lui permet d’ajuster ses schémas cognitifs et comportementaux en fonction de nouvelles expériences. Cette capacité est exploitée en médiation professionnelle pour accompagner les personnes dans la révision de leurs pensées limitantes et la reconstruction de leurs interactions relationnelles. Contrairement à une approche gestionnaire qui cherche à contenir le conflit par des implicites culturels et des compromis, la médiation professionnelle mobilise des processus cognitifs, par “l’élévation et la déclinaison conceptuelles”, pour restructurer la dynamique relationnelle des parties impliquées, lesquels s’avèrent confortés par les observations de la plasticité cérébrale.

Même si certains blocages peuvent paraître échapper à la médiation professionnelle en raison d’influences externes, sa structuration cognitive reste un levier clé pour accompagner les parties et favoriser des ajustements relationnels. Aborder les mécanismes qui échappent à l’intentionnalité est une voie très opérationnelle.

Régulation des émotions et prise de décision

Le fonctionnement du cerveau repose sur un équilibre entre l’amygdale, centre de la régulation émotionnelle, et le cortex préfrontal, siège de l’analyse rationnelle. Lorsque les émotions prennent le dessus, les capacités de prise de recul et d’évaluation des conséquences sont altérées. Une posture exclusivement centrée sur la personne, caractéristique de l’altérocentrage, typique de la médiation professionnelle (Lascoux – 2017, 2019), favorise la mobilisation du cortex préfrontal, parce qu’elle engage un processus d’appropriation conceptuelle. L’échange entre le médiateur et son interlocuteur favorise un cheminement qui l’amène à dépasser ses réactions impulsives et de structurer sa prise de décision. L’identification des invariants de l’adversité, détaillés et analysés, permet d’interrompre les boucles répétitives d’entêtement, lesquelles sont souvent renforcées par les approches fondées sur les modèles de ‘gestion des conflits’ et de négociation priorisant les enjeux et les intérêts, au détriment des révisions de positionnements. Contrairement à la méthode de négociation dite ‘raisonnée’ (raisonnable – cf. la méthode de Roger Fisher et William Ury), il est essentiel de recentrer l’approche sur les positionnements eux-mêmes, plutôt que de privilégier les intérêts apparemment en présence.

La médiation professionnelle a-t-elle des limites ?

Si la médiation professionnelle repose sur des principes fondés sur l’usage de la raison, certaines situations de conflit présentent des imbrications relationnelles qui peuvent compliquer la dynamique de résolution. C’est notamment le cas lorsque des acteurs multiples, bien qu’invisibles dans l’échange direct, influencent lourdement les positions des parties en présence.

Ce type de situation se retrouve dans les conflits internationaux où des dirigeants politiques ou économiques externes sont impliqués. Les décisions prises en apparence sur des bases rationnelles peuvent être, en réalité, contraintes par des obligations tacites qui grèvent toute marge de négociation réelle. La corruption est la principale cause de la dénaturation du processus. Les protagonistes ne sont parfois même pas en capacité d’envisager une réflexion sur les fondements de leur posture, sinon par des arguments contradictoires et toujours dans la surenchère, sans crédibilité. Ce type de comportement n’est pas facile à restituer par le médiateur qui se trouve confronté à des manifestations ostentatoires de légitimité. Ici, il peut sembler que seul le temps puisse permettre de venir à bout du différend, or, c’est la difficulté de l’identification des facteurs des conflits. Dans ces situations, la capacité du médiateur (son audace !) à restituer les facteurs bloquants devient déterminante.

Dans ces situations, la médiation professionnelle peut être entravée non par une absence de rationalité des parties directement concernées, mais par l’existence de jeux d’acteurs externes qui conditionnent en amont les décisions et verrouillent les évolutions possibles. L’accompagnement des individus reste possible et pertinent, mais il ne saurait suffire à lui seul à déconstruire des mécaniques de blocage qui sont entretenues par des acteurs tiers, absents du processus de médiation. Dans tous les cas, c’est le développement des compétences du médiateur, éventuellement assisté par une équipe de supervision, qui doit être interrogé. De fait, avec moins de 30 ans d’existence, la pratique méthodologique est récente et l’expertise est en actualisation permanente ; cette mise en parallèle avec les neurosciences en est une démonstration.

Un modèle fondé sur la logique des interactions

L’ingénierie systémique relationnelle®, appliquée en médiation professionnelle, repose sur une analyse précise des interactions humaines. Elle ne se contente pas d’encadrer les discussions, mais s’appuie sur des principes rigoureux qui facilitent l’émergence de solutions durables. Le modèle systémique des interactions en communication permet d’identifier les freins neuronaux à la coopération, favorisant ainsi une approche rationnelle des différends. Cette démarche s’inscrit dans une perspective scientifique où la compréhension du fonctionnement cérébral devient un levier essentiel pour transformer les conflits et promouvoir l’entente sociale.

Il est possible de comprendre ce qui se passe dans le cerveau d’une personne lorsqu’elle énonce ce qui est créateur de son adversité de la part de la partie adverse, et aussi lorsqu’elle comprend ce qui de sa part peut générer la conflictualité de la part de l’autre. Cette prise de conscience repose sur des ajustements neuronaux où l’activité du cortex préfrontal intervient pour analyser, structurer et apaiser les perceptions initiales.

Comprendre ce qui alimente l’adversité, et ce qui dans notre propre posture peut générer du conflit, est un travail qui mobilise des ajustements neuronaux précis. Ces ajustements sont soutenus par plusieurs neurotransmetteurs clés :

  • dopamine : facilite la réévaluation cognitive et la motivation à adopter de nouvelles stratégies.
  • sérotonine : stabilise les émotions et réduit les biais négatifs.
  • ocytocine : favorise la confiance et l’ouverture à l’autre.

Avec les mécanismes activés, c’est une meilleure régulation cognitive et émotionnelle qui ouvre la voie à des réajustements des dynamiques conflictuelles – dont la durabilité reste circonstancielle.

L’intégration de ces données par le cerveau favorise un ajustement progressif des réponses cognitives et émotionnelles, permettant ainsi une meilleure régulation des émotions.

Corrélation entre les réponses émotionnelles et la régulation cognitive en médiation professionnelle

Les réponses en situation de conflit sont liées aux mécanismes neurocognitifs qui sous-tendent la prise de décision et la régulation comportementale. En ingénierie systémique relationnelle (Lascoux – 2017, 2019), les Prêts d’Intention Négative (PIC), Interprétations jugeantes et Contraintes, lorsqu’ils s’accumulent, génèrent un phénomène de surenchère (S3), amplifiant les réactions émotionnelles et réduisant la flexibilité cognitive.

D’un point de vue neuroscientifique, ces dynamiques émotionnelles négatives sont associées à une activation excessive de l’amygdale, structure impliquée dans la détection des menaces et la régulation des réponses défensives (LeDoux, 1996). Une hyperactivation de l’amygdale est corrélée à une diminution des capacités de raisonnement et à une rigidité cognitive accrue (Etkin, Egner & Kalisch, 2011), ce qui se croise aisément avec les phénomènes d’entêtemlent typique de la conflictualité.

À l’inverse, le cortex préfrontal dorsolatéral (CPFDL) joue un rôle fondamental dans l’évaluation rationnelle des situations et le contrôle des impulsions émotionnelles (Miller & Cohen, 2001). Une activation plus marquée du CPFDL est associée à une meilleure régulation émotionnelle, ce que la pratique de la reconnaissance ne peut que produire favorablement, pour la prise de recul et l’élaboration d’une disposition adaptée pour faire baisser la tension.

L’hypothèse centrale est donc que l’intervention méthodologique du médiateur professionnel, par un processus structuré de restitution de sens et d’altérocentrage, permettrait à la fois :

  • une réduction de l’activation de l’amygdale en réponse aux stimuli conflictuels, limitant les réactions impulsives et défensives.
  • une augmentation de l’activation du cortex préfrontal dorsolatéral, facilitant une restructuration cognitive et une prise de décision rationnelle en contexte de conflit.

Cette hypothèse est soutenue par les travaux de Bogdan Draganski sur la plasticité cérébrale, qui ont démontré que des pratiques cognitives soutenues, comme la médiation et la régulation des interactions, peuvent induire des modifications structurelles du cortex préfrontal et améliorer les capacités de gestion émotionnelle (Draganski et al., 2004).

Ainsi, en rétablissant un équilibre fonctionnel entre les structures limbiques et les régions préfrontales, la médiation professionnelle apparaît comme une approche méthodologique susceptible de transformer les dynamiques de conflit en opportunités de réorganisation cognitive et relationnelle.

Ainsi, loin d’être une approche intuitive ou purement empirique, la médiation professionnelle s’impose comme une discipline fondée sur la rationalité du fonctionnement cérébral. Elle repose sur des principes scientifiques qui lui confèrent une efficacité objectivable, en résonance avec les dernières avancées en neurosciences. La prise en compte de la neuroplasticité et de la dynamique régulative du cerveau offre une explication à son succès, tout en ouvrant de nouvelles perspectives pour l’accompagnement des individus en situation de conflit.

Ces observations sont de nature à nous permettre d’envisager une tout autre théorie sur le fonctionnement cérébral que celles qui tendent à faire autorité actuellement. Et c’est à partir de cette approche que nous pouvons entrevoir de nouvelles perspectives de recherche et d’innovation, questionner les paradigmes établis. nous pouvons déjà envisager des applications inédites en matière de relations interpersonnelles, sociales, de management et de gouvernance, voire dans le champ des technologies de communication. La profession de médiateur, formée avec les techniques d’ingénierie relationnelle, fait sortir la médiation de ses improvisations hasardeuses. Il résulte de cette étude une forte invitation à s’approprier les techniques de la médiation professionnelle.

Mots clés : Adaptation cognitive, Amygdale, Altérocentrage, Conflit, Contraintes, Cortex préfrontal, Décision, Dynamique relationnelle, Entente sociale, Gouvernance, Ingénierie systémique relationnelle (ISR), Interaction humaine, Interprétations, Médiation professionnelle, Modèle systémique, Neuroplasticité, Neurosciences, PIC-, Plasticité cérébrale, Prêts d’Intention Négative, Processus cognitif, Régulation émotionnelle, Rationalité, Surenchère

Références

  • The Emotional Brain. Simon & Schuster. LeDoux, J. 1996
  • An Integrative Theory of Prefrontal Cortex Function. Annual Review of Neuroscience, 24(1), 167-202. E. K. Miller & J. D. Cohen 2001
  • Changes in grey matter induced by training—new insights from a longitudinal study using MRI. Nature Neuroscience, 6(8), 844-846, B. Draganski, C. Gaser, V. Busch, G. Schuierer, U. Bogdahn, & A. May, 2004.
  • Comprendre le cerveau : naissance d’une science de l’apprentissage, OCDE, Wu Ting-Fang (2007)
  • Plasticité fonctionnelle du cerveau et apprentissage moteur, medecinesciences.org, coordonné par Julien Doyon (2011)
  • Neurosciences et éducation, dossier coordonné par Pascale Toscani et Sylvain Connac, 2018
  • Emotional regulation and the neural bases of anxiety. Nature Reviews Neuroscience, 12(4), 223-231. Etkin, A., Egner, T., & Kalisch, R. 2011
  • Pratique de la Médiation professionnelle. Lascoux J-L. ESF, 2017
  • Dictionnaire de la médiation. Lascoux J-L. ESF, 2019

L’innovation de l’Ingénierie Systémique Relationnelle

Il y a quelques années, j’ai créé l’ingénierie relationnelle, un modèle novateur qui plaçait la qualité des interactions humaines au centre des pratiques professionnelles et des modes de gouvernance. Mon objectif était d’accompagner les personnes dans la gestion de leurs différends en favorisant la reconnaissance mutuelle et la restitution du sens des propos, tout en dépassant les cadres moralisants ou les logiques de pouvoir.

Cependant, avec le temps et l’évolution de mes recherches, je fais un constat : le concept d’ingénierie relationnelle, bien qu’essentiel, reste limité. Il porte sur l’idée de la relation entre les personnes, en omettant des dimensions plus vastes qui influencent ces interactions. Or, l’être humain ne se limite pas à ses relations. Il est un acteur au sein de systèmes complexes, et lui-même constitue un système relationnel dynamique, influencé par des croyances, des émotions, des normes sociales, des interactions culturelles, mais aussi par des structures organisationnelles et institutionnelles.

À travers mon travail de structuration de la médiation professionnelle, j’ai affiné des techniques favorisant la qualité relationnelle, telles que l’altérocentrage, la restitution de sens, et les modèles transactionnels pour dépasser les blocages émotionnels et cognitifs. J’ai créé en 1987 le modèle SIC, en 2024 les inventaires NEXUS pour la qualité relationnelle et la prévention des RPS, dans une perspective d’entente sociale et de QVT. Mais il est devenu évident que ces approches nécessitent d’être intégrées dans une perspective plus large : celle de l’ingénierie systémique et relationnelle.

Pourquoi l’ingénierie systémique et relationnelle ?

Parce que les personnes humaines ne sont pas isolées dans leurs échanges. Elles sont prises dans des réseaux d’interactions interdépendants, qui englobent leurs relations interpersonnelles, leurs schémas de pensée, leurs croyances, et les systèmes dans lesquels elles évoluent (famille, entreprise, société, institutions, etc.). Ignorer ces systèmes, c’est réduire la portée de la médiation à une simple résolution de conflit ponctuel. Au contraire, en prenant en compte la dimension systémique, nous permettons un travail qui agit sur les structures, les dynamiques organisationnelles et les représentations des individus.

L’ingénierie systémique et relationnelle permet d’intervenir :

  • Sur les individus : en explorant leurs représentations mentales, leurs croyances limitantes, et les blocages émotionnels.
  • Sur les systèmes : en prenant en compte les interactions entre les acteurs, les structures organisationnelles et les dynamiques culturelles.
  • Sur les interactions : en favorisant la reconnaissance mutuelle, la responsabilisation et la création de nouveaux possibles dans les relations humaines.

En passant de l’ingénierie relationnelle à l’ingénierie systémique et relationnelle, j’ouvre le champ de la médiation professionnelle à une approche globale et intégrée, qui reconnaît que les interactions humaines sont influencées par des systèmes multiples.

Cette approche systémique est essentielle pour accompagner les personnes à la fois dans leur réflexion individuelle par rapport aux systèmes qui les façonnent et dans leur participation à la transformation des structures sociales et professionnelles.

Venez à l’EPMN découvrir l’ingénierie systémique et relationnelle. C’est une évolution nécessaire pour répondre aux défis du monde contemporain, où les relations humaines sont influencées par des systèmes de pensée, de représentations émotionnelles, expérientielles et rationnelles pour créer et faire vivre les organisations.

La Théorie de l’Ajustativité Générale – TAG : vers une nouvelle compréhension du monde

On a souvent dit que votre cerveau fonctionne selon des modes prédictifs… et si c’était faux ? En réalité, votre cerveau interagit seulement comme un autodidacte de l’ajustement immédiat.

Depuis bientôt 30 ans, j’ai engagé une réflexion pour mieux comprendre les phénomènes relationnels, sous toutes les formes. Pendant tout ce temps, j’ai établi des liens entre les différents domaines de connaissances. C’est ainsi que j’ai conçu plusieurs modèles. La géométrie m’a servi de moyen de structuration, avec une figure très simple, mais qui l’emporte en complexité, puisqu’elle se définit comme un dodécaèdre-tétraèdre fractal (DT-Fractal®). Grâce à cet instrument, j’ai élaboré des processus, façonné des techniques, développé des outils et des méthodes, initié une profession, celle de médiateur. J’ai imaginé un nouveau paradigme avec un référentiel culturel, celui de la qualité relationnelle et l’ingénierie systémique relationnelle®. Enfin, j’en suis revenu à ma réflexion initiale sur la représentation du temps et de ses imbrications avec la conscience. Au fil de ce cheminement, une évidence s’est imposée : les phénomènes que j’observais relevaient tous d’une dynamique d’ajustement immédiat. Le modèle systémique des interactions en communication est devenu la base de l’ensemble des méthodes, techniques et processus que j’ai conçus qui ont permis à des milliers de personnes de mieux structurer leurs pensées et à un grand nombre de faire face aux phénomènes conflictuels qu’au mieux elles géraient et que désormais elles ont pu résoudre.

Face aux limites des modèles prédictifs, mettez-vous en décalage !

Maintenant, directement inspirées de mes expériences et enseignements, j’ai clarifié des théories. Ces théories sont alignées sur un grand principe, celui de l’ajustement constant. Elles viennent prendre la suite des conceptions associées aux modèles prédictifs, appuyées sur l’anticipation des événements à partir de probabilités et de données passées. Quoique ces modèles ont contribué à faire progresser des pratiques, en réalité, ils ne sont que des échos des conceptions ancrées dans la pensée binaire, très présentes dans les cultures du monde. Certes, la théorie du cerveau bayésien qui découle de la culture probabiliste, a pu permettre de faire des avancées par le principe des vraisemblances, des potentialités, de la mesure des approximations statistiques.

De fait, les modèles prédictifs sont efficaces pour les systèmes fermés et répétitifs, mais ils échouent dès lors que les dynamiques impliquent des incertitudes multiples et des interactions humaines complexes. Ils sont d’autant plus fragiles qu’ils se fondent sur des croyances où la rationalité s’égare totalement. L’exemple de la “gestion des conflits” (je dirais “résolution des différends”) ou les ajustements relationnels nécessitent des régulations immédiates qui ne peuvent pas être anticipées avec précision, est facile. Il en est d’autres plus complexes en physique, biologie, informatique, production d’énergie ou sciences sociales. En matière de décision, le système probabiliste a montré bien des fragilités et de graves limites. La pensée d’Henri Poincaré (1854-1912) a pourtant été claire : “On fait la Science avec des faits comme une maison avec des pierres ; mais une accumulation de faits n’est pas plus une science qu’un tas de pierres n’est une maison.” et inspirante : il faut un ensemble de preuves pour identifier un coupable, mais un ensemble de preuves ne font pas une culpabilité. Pourtant, combien de décisions sont prises au nom des probabilités et du principe de précaution qui les justifie ?

En fait, la modélisation de la prédictivité n’a apporté qu’une touche scientifique à ce qui était affirmé dans l’approche morale ; c’est d’ailleurs son premier défaut qui est lié à un biais cognitif, celui de la temporalité contextuelle, qui fait obstacle à une nouvelle compréhension. Elle s’est infiltrée et ancrée partout. Avec cette universalité, elle est devenue une source de références avec désormais des arguments qui font autorité.

Cependant, c’est une nouvelle conception que je viens proposer face à l’idée de mécanismes prédictifs du cerveau, la Théorie de l’Ajustativité Générale – TAG. Cette approche innovante lève les obstacles. Elle met l’accent sur l’adaptation dynamique, ce qui ouvre de nouvelles perspectives pour expliquer les phénomènes complexes et imprévisibles dans tous les domaines où le modèle prédictif rencontre des limites.

Cette théorie ne se contente pas d’apporter des nuances : elle redéfinit les fondements de notre compréhension du monde. Elle fait reposer les représentations des individus, des relations interpersonnelles, des relations organisationnelles et des interactions cosmiques. Tout cela peut sembler un peu trop, mais n’est-ce pas le cas de la prédictivité qui interfère partout, sans forcément que ce soit clairement énoncé ? C’est donc un modèle entier qui est à repenser.

L’ajustement immédiat : une nouvelle logique adaptative

La TAG repose sur le principe selon lequel les phénomènes complexes émergent de multiples ajustements dynamiques immédiats, plutôt que de modèles linéaires prédictifs.

Les exemples concrets ne manquent pas : un conducteur sur une route de montagne n’anticipe pas à l’avance chaque virage. Il ajuste sa vitesse et sa trajectoire en fonction des conditions visuelles et physiques qu’il perçoit à l’instant présent. La prédictivité, c’est a posteriori. L’adulte qui marche a été un enfant qui a chuté avant que son cerveau sache anticiper et prédire des mouvements. Il a appris. Les joueurs de ping-pong ajustent leurs reprises de balle, revers et smash. Ils mobilisent simultanément leur vision périphérique, leur coordination motrice et leur capacité d’anticipation immédiate. Chaque coup implique une régulation constante de la posture, de la vitesse et de l’angle de frappe, dans une dynamique où l’ajustement en temps réel prime sur toute tentative de prédiction rigide. Chaque mouvement est une réponse aux variables du jeu, intègre l’imprévu et les subtilités stratégiques adverses et illustre le principe d’ajustativité.

L’explication de la prédictivité est celle de l’apprentissage. Ainsi, le cerveau ajuste en permanence ses connexions et ses schémas cognitifs au fur et à mesure qu’il reçoit de nouvelles informations. L’ajustement immédiat repose sur la capacité neuronale à mobiliser simultanément les modalités de traitement de l’information. Cette mobilisation immédiate systémique permet les ajustements dynamiques qui répondent à l’imprévu en temps réel.

Des concepts fondateurs : la TCC-HA et la T.AJT

La TAG s’appuie sur deux modèles clés :

  • La Théorie du Cerveau Corrélatif et de l’Harmonisation Ajustative (TCC-HA), qui explique comment les processus cognitifs s’ajustent dynamiquement en fonction des expériences immédiates, sans recours exclusif à des mémoires de long terme ou à des modèles prédéfinis.
  • La Théorie de l’Ajustement Temporel (T.AJT), qui redéfinit le temps non plus comme une ligne continue et uniforme, mais comme une superposition dynamique d’états temporels en perpétuel ajustement.

Ces concepts apportent une vision nouvelle du cerveau, du temps et des interactions humaines. Ils introduisent une forme de plasticité temporelle comparable à la plasticité neuronale.

Des applications concrètes dans de nombreux domaines : ça va décoller…

La TAG ouvre des perspectives novatrices dans divers champs d’application :

  • Neurosciences : à commencer par le monde neuronal. En reconnaissant que le cerveau ajuste en permanence ses circuits neuronaux, elle renouvelle la compréhension de la plasticité cérébrale et de la cognition adaptative. Cela pourrait expliquer pourquoi certaines personnes réussissent à réguler rapidement leurs émotions ou à s’adapter à des situations inattendues.
  • Physique : le décollage peut prendre une autre forme. La TAG remet en question la perception d’un temps linéaire et uniforme. Elle ouvre des perspectives sur les champs gravitationnels, les interactions énergétiques et les phénomènes quantiques. Plutôt que de modéliser les forces comme des relations fixes, la TAG les conçoit comme des corrélations dynamiques qui s’ajustent en fonction du contexte.
  • Sciences sociales et management: la TAG propose une alternative aux modèles d’organisation linéaires. Elle offre des clés pour intervenir lors de situations de crise. Plutôt que des schémas de gestion des changements et des différends, elle préconise des ajustements relationnels dynamiques.
  • Intelligence artificielle : les algorithmes inspirés de l’ajustement immédiat peuvent rendre les systèmes plus réactifs, notamment dans les contextes à forte incertitude.

Vers une nouvelle ère scientifique

La TAG marque une transition décisive dans notre manière d’appréhender les phénomènes complexes. En mettant l’accent sur l’ajustement immédiat plutôt que sur la prédiction linéaire, elle introduit une nouvelle manière d’expliquer les processus cognitifs, temporels et sociaux. Evidemment, je ne peux qu’être conscient de ce que j’invite à remettre sur la table des opérations scientifiques. Mais cette invitation pourrait bien paraître suffisamment stimulante pour que le scalpel intellectuel de quelques-uns se mette à la dissection et permette d’envisager les vastes actualisations de l’ajustativité.

Ainsi, l’avenir ne sera pas prévu : il sera ajusté. Il peut bien s’agir là d’une révolution épistémologique qui, dans les années à venir, en viendra à redéfinir notre manière de comprendre le monde.

Si vous en souhaitez plus… n’hésitez pas à me l’indiquer… dans tous les cas, en théorie, tout est possible et ça peut se vérifier en pratique.


  1. Etude systémique des interactions en communication https://www.etudesic.com/
  2. EPMN.fr

Faire face à la détérioration relationnelle en entreprise

Vous n’y prêtez pas forcément attention quand une relation se dégrade, mais les conséquences peuvent être dramatiques. Les Médiateurs Professionnels habilités QRT par l’EPMN sont formés à ce référentiel. Ils maitrisent les techniques et outils pour travailler la qualité relationnelle. Ils ne font pas de la “gestion de conflit” : ils identifient les facteurs de la dégradation des relations et savent faire un travail de transfert pédagogique.

La qualité relationnelle est ainsi associée aux pratiques les plus opérationnelles dans le champ des relations humaines. Elle est issue de l’ingénierie relationnelle. C’est une exclusivité des formations de l’EPMN, dont le creuset est le CREISIR…

La qualité relationnelle concerne autant la pédagogie que le management, la culture d’entreprise, l’accompagnement des changements que la conduite des projets, le dialogue social, la responsabilité sociétale, l’éthique, les relations clients-fournisseurs.

Dans la représentation de la culture d’entreprise et de la régulation des comportements, la qualité relationnelle outille des savoir-faire et quand les choses se compliquent, le DMPI est encore une instrumentation interne à l’entreprise.

Les intervenants spécialisés et exclusifs de la QRT sont les Médiateurs Professionnels habilités formateurs par l’EPMN. Ils sont membres de la CPMN ; c’est ainsi une garantie de la performance des professionnels de la QRT.

Le contenu de l’intervention se décline en 6 phases :

  1. 2 jours formation présentielle
  2. 1 jour de retour d’expérience
  3. suivi possible d’Ateliers de pratique APQR
  4. l’étude SIC. Elle est facultative mais facilitatrice avant la formation présentielle. Possible de la faire après la formation, mais elle est plus pédagogique avant. L’étude SIC est un outil qui permet d’aborder la thématique du potentiel de qualité relationnelle…
  5. Memento Qualité Relationnelle au Travail ; c’est le support de cours. Allez, j’envisage une version pour l’école : la QRE !
  6. Distanciel / Elearning : indissociable de la prestation globale. C’est un suivi post formation, avec vidéo, textes et questionnaires de validation des connaissances acquises par thématique.

Votre interlocuteur est exclusivement l’EPMN:

Tel. 05 56 92 97 47

Entente Sociale versus Contrat Social ?

Je vous propose une réflexion sur un changement de paradigme : passer du modèle juridique au modèle de la qualité relationnelle ; passer d’un modèle gestionnaire de l’adversité à un modèle de promotion de l’altérité ; passer du contrat et du contrat social au paradigme de l’entente et de l’entente sociale. Autrement dit aussi, passer d’une représentation des relations fondées sur des mythes : l’homme est bon ou mauvais ; à une représentation des relations fondées sur une réalité : l’homme ne sait pas.

En attendant mon ouvrage Dictionnaire de la médiation professionnelle et de l’ingénierie relationnelle (à paraître en juin chez ESF).

Pourquoi faut-il dépasser le modèle du Contrat et du juridisme ?

Par les observations que j’ai réalisées, j’ai pu constater que l’Entente est indissociable de toute relation établie. J’en ai fait le paradigme de la Médiation Professionnelle et de l’Ingénierie relationnelle. Chacun peut faire le même constat : sans entente, pas de relation de confiance, pas de relation durable, pas d’organisation. L’entente est un préalable à tout contrat.

L’entente puise sa dynamique dans la spontanéité relationnelle. Lorsque l’entente se détériore, la qualité relationnelle l’accompagne. Ce n’est pas le contrat qui se dégrade quand une relation ne va plus, c’est l’entente qui s’est détériorée. Ainsi, c’est une erreur, par une vue de l’esprit qui se trompe, que de chercher à résoudre un différend par l’interprétation du contrat, puisque celui-ci n’a subi aucune dégradation ; il faut en revenir à l’entente.

C’est donc un changement de paradigme.

L’entente est une condition d’un projet, même si elle ne conduit pas nécessairement à un projet. Elle se manifeste dans la vie quotidienne. Elle s’exprime quand, dans la rue, une personne demande à une autre son chemin. L’entente est présente quand nous discutons avec un inconnu et qu’après un moment agréable nous terminons la discussion sans demander à revoir la personne. Elle est dans l’échange avec le commerçant duquel on reçoit un conseil. Elle est en amont d’une volonté implicite ou explicite. L’entente n’en appelle pas aux éléments du droit. Elle est donc aussi au-delà de tout contrat et de l’affectio-societatis. L’entente est l’un des fondamentaux des relations. Elle est un des piliers du sens de la vie, avec l’altérité et l’usage de la raison.

Un nouveau paradigme = une nouvelle profession

Le contrat et, donc, le contrat social n’est qu’une conséquence d’une entente et pour bien vivre en société, ce qu’il convient de garantir n’est pas le référentiel du contrat, mais d’en revenir aux fondamentaux de l’Entente. C’est ainsi que les Médiateurs Professionnels (CPMN) sont en charge de soutenir l’instauration, l’entretien ou la restauration des conditions de l’entente, en vue d’aider les personnes à définir ou redéfinir leur projet relationnel – un conflit n’étant rien d’autre, dans son issue, qu’un projet relationnel clarifié.

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Mots clés : médiation professionnelle, qualité relationnelle, ingénierie relationnelle, #QRT entente et entente sociale.

L’AFNOR s’intéresse à la Médiation professionnelle

Pourquoi le Groupe AFNOR s’intéresse-t-il à la Médiation Professionnelle ?

Lors du Symposium de la Médiation qui s’est tenu à Lille l’année dernière (2017), M. Jean-Philippe CERRUTI, ingénieur Développement pour le groupe AFNOR, est venu dire aux Médiateurs Professionnels, pourquoi l’AFNOR s’intéresse à la médiation professionnelle.

Les mutations sociétales qui s’opèrent en France et dans les pays industrialisés ne peuvent plus être abordées de manière technocratique, souligne M. J-P CERRUTI

Le développement de la médiation professionnelle qui m’a conduit à l’identification des techniques d’ingénierie relationnelle et à définir la qualité relationnelle comme contribution réelle du médiateur professionnel, s’impose comme instrumentation adaptée à la poursuite du travail des ingénieurs AFNOR. L’ensemble des processus qualité sont à enrichir de cette approche à laquelle il apparaissait trop audacieux de s’intéresser voici encore quelques années.

M. J-P CERRUTI s’est exprimé très clairement sur ce sujet. En voici le contenu vidéo de la discussion que j’ai eue avec lui lors de ce symposium :

 

Foire de Paris : L’ingénierie relationnelle au service des visiteurs et exposants

Pour la 7ème année consécutive, les médiateurs professionnels sont à la Foire de Paris. Comme tous les ans, ce sont une trentaine de médiateurs professionnels et de médiateurs en formation qui se relayent pour intervenir sur les litiges, petits ou gros, qui surviennent entre les visiteurs et les exposants. Il est intéressant d’observer la dynamique […] Lire la suite de cet article sur l’Officiel de la Médiation