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Votre psychothérapeute vous embrigade-t-il (elle) ?

A la lecture d’un article sur le site Psychologie.com, je me laisse embarquer par une réflexion sur l’embrigadement constant de cette approche. Je dis réflexion au sens où, installé face au site, je fais un retour miroir à son contenu.

D’abord, ce que je vois (oui, faut y aller, c’est vrai) : un article produit par une psychothérapeute qui s’en prend au rôle dans lequel on s’enfermerait. Jusque là, bon, on est habitué à cette démarche clientéliste de la psycho à vouloir étiqueter les personnes et les comportements. On arrive en psycho, c’est aussi sûr que sur un bûcher, on est grillé.

Cette fois, c’est le rôle de médiateur qui est épinglé. Attention c’est un rôle qui relève d’une bonne thérapie. Vous suivez une formation à la médiation, vous devenez médiateur, et zou, direct client pour une thérapie. Vous relevez de la même problématique que si vous êtes plutôt tyran, victime ou juge. Et zou.

Ah, et dites-moi, il n’y a pas de rôle pour le psychothérapeute ? Dommage. La psychothérapeute y va de son discours pourtant d’un enfermement sans pareil : « Nous ne sommes pas tous forcément prisonniers d’un rôle, mais nous avons tous intérêt à identifier le groupe auquel nous appartenons, car prendre conscience de nos conditionnements est le premier pas vers la libération de notre vrai moi. » Hé bien qu’elle crée la définition du rôle de psychothérapeute et elle aura certainement fait le premier pas pour s’en libérer. Exemple d’une question ? Faites-vous des grilles ou vous vous oubliez vous-même ?

L’association nationale des médiateurs fait pont neuf

Plusieurs médiateurs professionnels m’ont demandé ce qu’est cette association ANM – association nationale des médiateurs – qui vient de sortir son site internet remodelé et qui leur adresse des mails non désirés comme si cette association avait accès à notre fichier. J’ai bien dû répondre que les adresses mail figurent sur notre annuaire et que cette association s’agitait pour signaler sa satisfaction d’exister.

L’historique présenté par cette association est clair, même s’il n’est pas limpide. Cette association est issue de la formation dispensée par le prêtre Jean-François Six, à l’Institut de Formation à la Médiation. CQFD : le courant spiritualiste est inévitablement là. D’ailleurs, on retrouve la démarche moralisatrice suffisamment explicite dans les pratiques des animateurs de cette association.

L’ANM est liée par le même code de déontologie à la Fédération Nationale des Centres de Médiation, laquelle fédération a été mise en place par des avocats organisés localement en barreaux auxquels des centres de médiation ont été rattachés.

Il y a un an, en février 2011, la CPMN a parrainé un événement organisé en France par l’ANM sur la médiation, ce qui ne signifie rien d’autre qu’un parrainage ponctuel et ce qui n’exclut pas le fait de recommencer comme de ne pas le refaire.

Des membres de la CPMN font le choix d’être aussi membres d’autres associations. Maintenant, je n’ai pas de réponse quant à savoir si le fait d’être membre du CA de la CPMN est contradictoire avec le fait d’être membre d’une autre association de médiation. Peut-être que le CA devrait se prononcer sur le sujet… Ce n’est pas vraiment un propos qui m’emballe. A priori, pour moi, les multiples cotisations sont l’affaire de ceux qui les dépensent.

La CPMN n’est pas une association comme les autres, puisque c’est le seul organisme syndical. Une tentative a été faite d’en créer un concurrent, mais comme le nom d’une tentative l’indique, ce fut un échec.

La CPMN a été leader et continue de l’être sur un grand nombre de points : le code d’éthique et de déontologie -CODEOME, la médiation préalable, la professionnalisation de la médiation, la certification des formations, la compilation des textes officiels et professionnels, la mise en place de l’observatoire WikiMediation, la publication électronique Mediatoroscope… etc.

Il est important que d’autres associations cherchent à se faire une place, quelle que soit l’obédience qui les inspire. Ainsi, tandis que cette association s’anime, le monde de la médiation s’éclaire : on sait qui est qui et où. On identifie mieux le paysage de la médiation, qu’elle soit indépendante, professionnelle, dilettante ou d’amateurs ; qu’il s’agisse d’une tendance spiritualiste, moralisatrice, juridique, psychologique ou un savant mélange de tout ou partie de cela.

La CPMN ne propose pas d’approche de “gestion des conflits” ; elle ne s’appuie pas sur une conception moralisatrice telle que la “bienveillance” ; elle ne promeut pas l’encadrement juridique des accords ; elle propose la continuité de la médiation par delà l’abandon par un médiateur au nom de critères moraux ou d’interprétations juridiques…

Dans ce paysage, la CPMN est donc la seule structure syndicale et la seule organisation non-gouvernementale affirmée ; c’est la seule organisation des médiateurs professionnels a développer la médiation comme une discipline de la qualité relationnelle, dotée de processus structurés visant la résolution des différends.

Voici donc pour éclaircir les choses ce que je peux répondre à votre interrogation. Ceux qui n’en n’avaient pas auront les réponses 😉

Pas d’accord avec Martin Bouygues

Martin Bouygues, le patron de Bouygues Télécom, s’est fendu d’une longue lettre aux parlementaires. Il leur a expliqué que son nouveau concurrent Free l’oblige à prendre des mesures drastiques. Seule l’insolence semble payer. Un courrier aux parlementaires pour prévenir les risques d’être accusé d’avoir une politique managériale à la France Télécom. Tandis que nous supportons tous une entente si elle n’est pas illicite est de type préjudiciable, entre les grands opérateurs de l’accès au réseau de télécommunication, un tour de joué sur la scène médiatique de celui qui crie le premier apparait comme une victime. On plaint le malheureux.

Nous sommes encore nombreux à nous souvenir que les réseaux téléphonique et électrique ont été financés par nos parents et grands parents. Par des habiletés de gestion, les affaires prétendument pas rentables quand elles étaient 100% publiques ont viré au bonus après avoir été privatisées. La plupart des gestionnaires ont juste changé de mobilier et assis dans de nouveaux fauteuils ont su jongler avec la distribution des actions et des déficits pour faire payer par les contribuables (l’État resté actionnaire majoritaire) les investissements et les plus gros frais d’entretien, tandis que le gros actionnariats passent à la caisse des dividendes. Des paillettes pour les petits.

Une action pour justifier une politique RH à la France Télécom ?

Lorsque les méthodes et stratégies, comme les modes de gestion et la politique des ressources humaines sont dénoncés, les salves d’arguments pleuvent pour noyer l’évidence. Martin Bouygues utilise abusivement l’existence de Free pour justifier son système de profit et surtout sa politique dévastatrice de gestion des ressources humaines. Il annonce une baisse d’effectif dans son entreprise, mais il n’annonce pas une baisse des profits. 556 salariés en moins dit-il aux parlementaires. Free aurait fait venir 134000 clients de chez Bouyghes, sur un total de 12 500 000 clients et ça serait la cause de cette décision prise à contre cœur.

Remettons les pendules à l’heure : en revenant seulement à 2008, Bouygues Telecom n’a jamais connu le moindre contre coup d’une crise qui au contraire semble lui bénéficier. Plus les gens sont mal, plus ils ont besoin de resserrer les liens : aujourd’hui, le téléphone portable sert notamment à cela. Le modèle de la télécommunication se porte si bien qu’on cherche encore comment faire payer de plus petits abonnements pour des choses inutiles à un nombre aussi important de gens.

Donc en 2008, Bouyghes a enregistré un chiffre d’affaires en hausse de 6 %, à 5,08 milliards d’euros, et un bénéfice net en hausse de 9 %, à 534 millions. Il visait alors une croissance de son chiffre d’affaires de 2 % en 2009. Il a toujours indiqué que la crise avaient des « conséquences limitées » sur son activité. Autrement dit, pas de conséquences négatives, au contraire.  Les télécoms restent le premier contributeur au résultat du groupe. En 2011, Bouyghes annonce un chiffre d’affaire de 5, 741 milliards d’euros. Tout va bien, c’est le moment de baisser les charges de personnel…

Kerviel, le bouc émissaire d’un système pervers…

La Société Générale aurait été la victime de Jérôme Kerviel, un trader sans scrupule. La presse n’a pas de mots assez peu élogieux pour qualifier cet employé qui interpelle plus qu’un peu la notion de confiance. Mais la demande de la banque est si délirante qu’elle en perd toute crédibilité : 390.000 ans de Smic, soit  4,82 milliards d’euro. La banque a déjà récupéré 1, 7 milliard d’euro grâce à une défiscalisation opportune. L’ardoise reste chargée et accompagnée d’une peine de prison de trois ans ferme et deux avec sursis. A contrario, Jérôme Kerviel se présente comme la victime d’un complot. Sa thèse est que la Société Générale a cherché à lui faire porter le chapeau des subprimes. L’affaire est en appel et la décision sera rendue le 24 octobre.

Dans l’affaire des subprimes, il est reproché à la banque d’avoir menti sur des caractéristiques des prêts auprès des ménages américains emprunteurs. La Société Générale est la seule banque française a être poursuivie par les autorités américaines, pour un montant d’1,3 milliard d’euros. Ça ne fait pas le compte de Kerviel mais ça donne une idée de la mentalité des dirigeants de la banque à la même période.

Que penser de Jérôme Kerviel ?

Suivant les énoncés du jugement de première instance, la presse a la dent dure. Le journal Marianne par exemple adopte la posture de chien de garde d’un système qui a permis le montage de la plus invraisemblable des bidouilleries informatiques. S’il avait fait gagné de l’argent, certainement que ces mêmes plaignants ne se seraient pas manifestés. La finance n’a de morale que si les banques gagnent. Ce n’est pas sans rappeler les procès en sorcellerie. En attendant, face à un avenir très incertain, la faillite personnelle semble être le seul recours à l’ancien trader.

Dans un contexte où il était déjà fortement question de moralisation du système capitaliste, de placer sous haute surveillance la spéculation sur l’argent, une fois que l’on a bien critiqué Kerviel, ses déclarations, son avocat, que penser de ce qu’il a fait ?

Un hacker ?

Jérôme Kerviel serait-il un hacker ? Personne ne semble contester qu’il n’a tiré aucun avantage. Il aurait conduit une opération pour le fun. Rien que pour cela et maintenant, il serait bien embarrassé pour s’expliquer. Un hacker sans discours, mais hacker malgré tout…

Pourtant, s’il sait s’y prendre, c’est probablement maintenant qu’il pourra tirer des avantages, en vendant ses mémoires de trader pirate pour un scénario sans grand suspens. Mais il apparait bien être qu’un instrument, pris dans un tourbillon, un engrenage. D’ailleurs, si sa défense est sans consistance, pitoyable même, incapable de relever les arguments fournis par la partie adverse, l’accusation elle-même ne s’y serait pas trompée.

Un bouc émissaire d’un système pervers ?

Dans son réquisitoire, le procureur de la république fourni les arguments qui permettraient de comprendre que Jérôme Kerviel ne serait pas responsable de ses actes. A priori, il s’agirait d’arguments qui condamnent, mais ils présentent l’accusé comme l’instrument d’un système pervers. Ils décrivent le milieu dans lequel a évolué Jérôme Kerviel, devenant une proie manipulée. Sa volonté aurait été prise dans le tourbillon hypnotique du serpent bancaire :

« On ne peut pas ignorer que les traders essaient de se mesurer entre eux, ni le milieu spécifique des salles des marchés. Jérôme Kerviel a succombé aux marchés, de manière obsessionnelle, à longueur de journée. »

L’accusateur public se rend-il compte qu’il fourni un argument à la défense ? C’est bien cela : succombé… de manière obsessionnelle. Comment imaginer pouvoir résister à cette attirance aussi violente ? Comment résister à une obsession ? C’est le procès de la tentation qui est fait, un procès religieux. Avec un peu de recul, on peut voir ici un montage sectaire, avec son système accusatoire et son bras armé d’un glaive. Le système bancaire porte le germe de ses tentations. Le procureur aurait pu dire la preuve de l’immoralité environnante, le système bancaire a bien fait les subprimes… Mais l’immoralité de l’un justifie-t-il l’immoralité de celui que l’on peut plus facilement poursuivre et détruire ?

D’ailleurs, à en croire cette accusation :

« tous les traders ne font pas des faux pour cacher leurs positions, tous ne prennent pas des positions ouvertes extravagantes (…) »

Tous les anges ne deviennent pas des démons. Dans cette immoralité ambiante, tout ne va pas si mal. Le système judiciaire vient au secours de l’institution bancaire. Elle trouve en lui les travers de l’irresponsabilité et en fait des arguments pour lui attribuer a contrario la responsabilité juridique :

« Ne minimisons pas son comportement pervers et manipulateur ».

Non, il ne le faut surtout pas : comportement pervers et manipulateur. Il ne manque que le bûcher. Enfin, l’accusation s’envole et déclare que :

« Si Jérôme Kerviel est victime de quelqu’un, ce n’est que de lui-même… »

Une victime peut-elle être responsable de sa situation, de sa condition et de ses actes réactionnels ? Les propos de l’accusation sont clairs et fournissent à eux seuls les éléments permettant de disqualifier tout le système dressé contre Jérôme Kerviel.

Arnaque gonflée à l’alcootest… Bientôt la désobéissance civile ?

Pour ne pas être en infraction, nous aurions besoin d’un alcootest en cas d’injonction faite par les représentants de l’ordre. Si nous ne le mettons pas à leur disposition, nous serons passible d’une amende de première classe. Bien sûr, il serait étonnant que la chose en reste là. Nous serons conduit au poste ou dans le fourgon où les représentants de l’État disposeront de quoi tester notre sobriété…

S’agit-il de nous protéger ?

La question que je me pose est “A qui profite le business ?” La précédente équipe présidentielle nous a déjà fait au moins un coup dans ce genre. En 2009, avec les vaccins contre la grippe H1N1, on sait que les amis de Roselyne Bachelot étaient derrière le comptoir. Le problème qu’ils ont tous rencontrés, c’est que peu de français ont accepté de se faire shooter. A posteriori, les crieurs continuent de brandir la menace : “Et si…” A ce compte là, on arrête tous. On ne sort plus, on ne … rien. L’alarme était infondée, il s’agissait d’une spéculation. La tentative de manipulation a échoué. D’évidence, le lobby des laboratoires pharmaceutique avait convaincu la ministre pour conduire tambours battants une campagne pour traire les gogos. Ca n’a pas marché. La dénonciation du système peu paraître brutale, mais la réalité était potentiellement criminelle. Personne ne sait encore dire les conséquences d’une telle médication à la va-vite.

Le professeur Debré a dénoncé à l’époque une escroquerie intellectuelle. Seulement intellectuelle ? Quand on sait que l’Etat a réglé la facture de la commande d’une quantité inutile de vaccins… Une escroquerie tout simplement. Ce quinquennat en a connu plusieurs et on veut restreindre encore les moyens au service de la solidarité ! Dans un pays en crise, les arnaques sont hallucinantes. Selon le Figaro du 6 juin 2010, l’affaire est estimée à 2,5 milliards d’euro.

Régulièrement, il existe des petits malins qui trouvent des systèmes pour faire payer pas beaucoup un maximum de gens. Le plus fort des carambouillages est certainement sur ce principe : prendre peu à beaucoup de gens. Personne ne devrait se plaindre. On nous a fait le coup de la santé et maintenant de la sécurité publique. Trop forts, les arnaqueurs ont réussi à faire passer leur système dans la loi.

D’évidence, un système similaire a été mis en place et dans quelques mois, nous apprendrons qui tire les marrons de cette arnaque aux ballons. Ne faut-il pas déjà penser à mettre en place la désobéissance civile …

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Le professeur Debré notamment :

Le Maroc, le grenier d’un clan

Dans un pays où le revenu annuel par habitant ne dépasse pas les 5000 dollars (chiffres 2009), la fortune du roi est évaluée à 7,5 milliards de dollars (sources Forbes – juillet 2009). Elle est devant celle de l’émir du Qatar et du Koweït. Dans un contexte de crise pour nombre de pays, la fortune du “roi des pauvres” a doublé en cinq ans. En 2008, la dette publique marocaine a augmenté de 10% pour atteindre 20% du PIB, soit 11, 9 milliards d’euros. Le classement Forbes a placé le fils d’Hassan II en tête des riches qui ont le plus augmenté leur fortune d’année en année. Simultanément, le nombre de pauvres est estimé entre 4,5 et 5 millions, soit plus d’un million de foyer.

Le salaire minimum légal  est de 5 euros, soit 55 dirhams, sans que les syndicats ne parviennent à faire respecter cette règle dans ce pays encore féodal. Au même moment le roi touche une rémunération plus élevée que celle du président des Etats Unis. Mohamed VI a fait adopter par son parlement un salaire mensuel de 40000 euros, non imposables comme les revenus de tous les domaines royaux, avec leurs productions agricoles.

Le capitalisme monarchique

Le montant des émoluments, pensions, salaires royaux s’élèvent à 2,5 millions d’euros, qui s’ajoutent à 31 millions d’euros pour les œuvres royales, sans contrôle de qui que ce soit. Il faut ajouter encore 70 millions pour le personnel au service du roi et de sa famille. Pour le parc automobile, il faut encore que le peuple marocain cotise de ses impôts pour que l’État verse au roi 6 millions d’euro. Pour habiller le roi, il faut que l’Etat sorte 2 millions d’euro. Le coût des animaux domestiques royaux est calculé pour un montant d’un million d’euro. Les déplacements et sorties royales sont chiffrées à 38 millions d’euro. Et pour que tout le monde qui accompagne le roi dans ses déplacements soit hébergé, la facture s’élève à 1, 8 million d’euro.

A comparer le budget de l’Elysée dans une période particulièrement dépensière, en 2009, sous Nicolas Sarkozy, qui avait plus que doubler ses revenus présidentiels et considérablement augmenté les dépenses, malgré tout cela, les dépenses du roi du Maroc ont été deux fois supérieures à celle du président français, soit 228 millions d’euros contre 112,6. Cette année là, le PNB du Maroc a été de 90 milliards de dollars tandis que celui de la France a été de 2750 milliards de dollars. Le rapport mondial sur le développement humain, de source onusienne, a classé le royaume chérifien 126ème sur 177 pays.

Depuis l’intronisation de Mohamed VI, fin 1999, l’économie marocaine s’est monarchisée. On s’attendait à de véritable progrès économique et sociaux, mais l’avidité a-t-elle eu raison des intentions initiales ? Où est passée la concurrence ? Elle semble régulée selon le principe d’un seul gagnant : le réseau royal. La formule économique mise en œuvre est que quand il y en  pour deux, c’est qu’il y en aura plus pour lui ; s’il y en a pour tous, c’est encore mieux pour le roi.

Comment faire de l’argent sur les plus pauvres ?

Exemple. Une application de la devise économique a été faite sur les logements sociaux. Le roi possède une trentaine de palais et n’y va jamais que dans deux ou trois, tandis que nombre de Marocain n’ont pas de logis.

Alors qu”il s’agit de répondre aux besoins élémentaires de la population la plus pauvre, la spéculation et la corruption gonflent les profits qui conduisent aux mêmes profiteurs et culmine en haut du minaret. La richesse du Maroc, c’est le grenier (makhzen) du roi. La solidarité affichée passe à la trappe de la voracité clanique. Téléphonie, immobilier, assurances, énergie, banques, transports, distribution, tout est destiné à n’appartenir qu’à ce roi qui joue de plus en plus seul sur son morocopoly. Il a inventé le capitalisme monarchique. Tout comme les droits humains sont passés au crible des calculs d’une rentabilité immédiate, la citoyenneté est une illusion. Les sujets du roi sont des serviteurs, des employés et des clients de l’entreprise royale. Ce monarque le plus absent de la scène politique est un businessman qui possède une entreprise personnelle : le Maroc. Le patriotisme des entrepreneurs et politiciens marocains est mesuré à leur capacité à servir les intérêts du trône alaouite.

Un modèle pire que les pays du printemps arabe ?

Tandis que le voisin Libyen s’est fait lyncher pour moins que ça, le pseudo-descendant de Mahomet spécule avec l’assentiment des politiciens français. Sarkozy et Chirac, ainsi qu’un grand nombre de leurs ministres, tous ont bénéficié des largesses du roi spoliateur, séjournant régulièrement dans des résidences complaisamment mises à leur disposition. Nicolas Sarkozy a ses habitudes dans les résidences chérifiennes. Après sa mise à l’écart par l’électorat français, il a pris refuge une nouvelle fois et pendant trois semaines, dans le pays holding du roi héritier.

Dans un pays où le pouvoir spirituel et la personnification de la morale sont concentrés chez la même personne qui détient les clés de l’économie, comment envisager sérieusement que la liberté puisse être garantie ?

Dans un pays où les règles de la concurrence sont soumises à l’envie et la jalousie du roi et de ses affidés, où l’esprit d’entreprise peut se heurter aux caprices des gens du palais, l’initiative vacille au gré d’une météorologie qui empêche tout investissement sérieux, pour les grandes et les petites entreprises.

Et ce pays obtient des crédits pour mettre en place et développer la libre décision : la médiation. ONG américaines, politiciens et financiers suisses, associations anglaises, un petit monde spéculateur se bouscule pour aider à la mise en place d’un système de médiation dont on sait déjà qu’il servira des intérêts bien entendus.

Peut-être que, prévoyant comme il est, ce monarque spéculateur, a-t-il prévu un parachute doré dans le cas où il serait débarqué…

La couleur des sentiments

Le titre de cette œuvre renvoie aux tressaillements multiformes que nous avons tant de mal à maîtriser. Souvent tenus par la laisse des règles sociales, les sentiments puisent leur force dans nos émotions. Nous les subissons aussi sûrement qu’ils nous agissent. Mais ils sont également générés par nos dissensions internes, nos a priori, nos préjugés, nos retenues, nos non-dits quelles qu’en soient les tournures, nos attirances ou nos rejets.

Le cinéma américains nous a habitué à ces effets sur les glandes lacrymales. Dans la Couleur des sentiments, le jeu nous expédie au début de la télévision. Les appareils ménagers viennent juste de faire leur apparition. La ménagère se fait offrir un aspirateur à son anniversaire. Ce sont les débuts de la robotique. Au pays des exécutions par électrocution et injection létale, les bonnes sont encore noires, mal payées. La discrimination bat son plein au Far West.

Pourtant, face à ces situations que le bon ton réprouve désormais, le mérite revient à une jeune blanche dont la conscience flirte avec la rancœur.Encore une histoire brodée sur le” style Avatar. Si le monde va mal, malgré tout il sera sauvé par l’esprit américain. Tout n’est pas perdu, au contraire. La morale américaine sera la dernière, mais elle sera sauvée.

Revenons à la ra rancœur. La rancœur, parce que la mère de la jeune femme a renvoyé la vieille nounou noire, la rejetant sans plus de considération. Ce n’est donc pas une rancune, ni un remord, mais une rancœur qui sera la véritable héroïne de l’ouvrage et du film éponyme. Car la rancœur est bien ce sentiment qui fait ressentir un malaise lorsqu’on pense à une personne qui aurait selon nous profité de sa position dominante sans que la victime ne puisse pas même réagir. C’est un sentiment fait d’empathie et de sympathie, ou simplement de solidarité. Mais il est aussi fortement emprunt d’un regret de n’avoir pu soi-même être là pour empêcher l’action que nous jugeons injuste.

Ainsi se distingue trois types de regrets, pour autant de conflit en soi :

  • le remord qui est ce sentiment de n’avoir pas fait quelque chose ou au contraire d’avoir fait une chose que nous regrettons ;
  • la rancune qui est ce sentiment que quelqu’un nous a fait ou pas une chose que nous regrettons d’avoir subi sans plus nous affirmé ou pouvoir le faire ;
  • et la rancœur qui est ce sentiment et chargé d’amertume envers une personne, pour ne pas avoir pu l’affronter lorsqu’elle a fait quelque chose (ou pas) à l’égard d’une autre pour qui nous éprouvons de la sympathie.

Tout le film tient dans la mise en scène de la rancœur. Le conflit interne de la jeune femme a un effet puissant. Maîtrisé, il devient un révélateur de l’absurdité sociétale.

Finalement, sans le paraître, il s’agit d’un film d’action, puisqu’il narre comment, par de micros actions, une société peut être conduite à des changements profonds.

The Artist – un film politiquement engagé, muet, à regarder les yeux bandés

La télévision a servi quantité d’émissions sur son propre sujet. Des sociétés de production ont élaboré des programmes sur l’histoire de la télé, les gens de la télé, les enfants des gens de la télé, les critiques de la télé. La complaisance, l’autosatisfaction, et les congratulations entre animateurs ont toujours été au rendez-vous cathodique. Le cinéma, lui, semblait menacé. Il était promis à disparaître avec toutes les chaînes du petit écran et puis non. Et il devait être mis à mal avec les DVD, et puis non. Les devins avaient annoncé le pire avec l’apparition d’internet. La télé et le ciné devaient couler. Et puis non.

Tout a commencé avec une image animée et des sous-titres. De grands coups de gong, un pianiste qui jouait au marteau. C’était le début du cinéma. Il était muet. Vous vous souvenez. Parmi les plus anciens, on a tous vu Charly Chaplin, ou Laurel et Hardy… Il y avait aussi une fille aux grands yeux qui jouait le rôle sois belle et tais toi.

En 2012, un film français, insistons, avec un titre anglais qu’on comprend sans mal, est consacré à Hollywood. La presse française tonne la fierté. Une goutte de nostalgie aurait rempli l’encrier de la critique. Michel Hazanavicius, le scénariste, aurait-il farfouillé dans l’ADN du cinéma pour nous entraîner dans le monde de la bobine ? Le film est en noir et blanc, dans un style petite moustache et robe à frou-frou des années 1930.

Dans les périodes de crise, le monde des paillettes anime la légèreté. Le romantisme sert le scénario avec son moment dramatique. Il ne faudrait voir que cela, comme s’il ne fallait surtout pas regarder l’implicite. L’histoire fonctionne sur une routine américaine. Le film reprend la trame du film musical américain Une Etoile est née primée en 1937 : un film avec plein de clichés qui fonctionne avec des longueurs. Adieu le film célébré comme une œuvre française. Un homme, une femme, un chien, un policier un peu lourd, mais courageux sauveteur, une mémère qui ne frappe pas de son parapluie sur le policier. Le premier est égocentrique, pyromane et alcoolo dans ses moments de déprime. La seconde est dévouée, jolie et attentionnée. Elle aime mais ne le sait pas vraiment et lui non plus. Elle fait son petit bout de femme de chemin. Lui, c’est un coincé du changement, un inadapté de l’évolution technologique, mais au combien sympathique. Elle, c’est un rire cristallin. Et puis il ne faut pas oublier le chauffeur. Il ne faudrait pas regarder l’implicite. Le fidèle employé qui n’a d’ambition que celle de rester fidèle à son patron. Comme le chien à son maître. Le même. Un film qui fonctionne, avec des clichés qu’il fait bon de sortir dans une période de crises.

Tout va bien, c’est Hollywood qui consacre le scénario de la vie publique. Il s’agit d’un film d’un libéralisme politique et économique qui ne peut que faire plaisir aux chantres d’un capitalisme irrespectueux. La solidarité est absente dans le modèle social trimbalé dans ce film. Lorsque l’Artist sombre, plus personne n’est là. Tout le monde est navré. Il est fini. La solidarité est la grande absente. Le patron doit chasser son valet pour le libérer de sa dépendance. Ha, ces salariés avec leur mentalité d’esclave ! D’une morale douteuse, le bon patron compense l’année sans salaire par un licenciement indemnisé avec la belle voiture. Heureusement, dans ce monde d’adversité, d’abandon, d’indifférence, il y a l’amour. Une femme amoureuse. Une femme moderne, entreprenante, fidèle, attentionnée. La Femme. Les ingrédients sont là, difficiles à critiquer, mais bien méprisants pour ce qui fonde le ciment social. On est en Amérique : chacun pour soi et compte sur la chance, pas sur le contrat social. Ce n’est pas le sujet. On est ici dans la légèreté. Il ne faut surtout pas regarder l’implicite. Muet, ce film est à regarder les yeux bandés.

Marine Lepen sur les chemins de la reconversion

Voter Marine Lepen ? L’extrême droite française va devoir se trouver un autre leader. L’héritière du Front National a essuyé deux salves médiatiques en peu de jours. D’abord Nicolas Bedos a sorti son verbe acerbe, de type potache, jonglant avec un style Stéphane Berne et un ton à la Stéphane Guillon.

Le sourire amical que, sur le registre enfants de célébrités, le fils Bedos s’est appliqué à attribuer à la fille Lepen s’est successivement pincé et outré. Les saillies se succédaient en litanie délirante. Au final, la proposition imaginaire qu’il lui a faite, en qualifiant son physique de passablement passable, était plus du secours que de l’indécence.

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Puis, ce n’était pas une première, ce fut Jean-Luc Mélenchon qui s’amusa de Marine Lepen.

Si l’occasion médiatique a été mal exploitée, par l’un et par l’autre en période de débat d’idées, la navrance a été au rendez-vous.

D’évidence, Jean-Luc Mélenchon ne pourra rien retirer de cette émission. Concernant Marine Lepen, paradoxe des limites de conscience de la chef du parti paternel, elle s’est montrée en quête de reconnaissance de celui qu’elle dénonçait. Elle attendait des excuses tout en se hissant sur le monticule illusoire des sondages pour mépriser son interlocuteur. Certes, moins qu’ailleurs en politique, le ridicule ne tue pas.

Marine va devoir penser à une reconversion. La contestation ne manquera pas de s’élever, plus haut encore que la voix actuellement inaudible de Carl Lang, après les élections, ce qui va entraîner pour tous ces politiques un retour à une réalité moins médiatique. Les acteurs de cette comédie seront bien moins sollicités et, par conséquent, la survie de leur leadership sera sous forte perfusion de capacité d’influence.

Nicolas Bedos pourrait bien avoir raison sur un point : Marine Lepen est plus banale que son père, et les raisons de voter pour elle sont aussi peu probantes que pour lui. Mais celui qui pourrait la remplacer ne serait-il pas plus fanatique, devant affirmer plus fortement et vertement son leadership ? A voir…

Il reste à Marine Lepen de revenir au barreau de Paris, où elle pourra exercer tranquillement sa profession d’avocate.

Referendun sur le chômage : salauds de pauvres !

Le discours selon lequel si le pays va mal, ça serait de la faute aux immigrés et aux chômeurs est une rengaine digne du film de Claude Autant Lara, La traversée de Paris, qui faisait pester les trafiquants contre “ces salauds de pauvres”. Ceux qui trafiquent les influences comme l’équipée Bourvil et Gabin trafiquait la charcuterie, crient d’autant plus fort qu’ils veulent détourner l’attention. L’exercice a déjà été fait par Laurent Wauquiez avec sa tirade sur le RSA. Juppé, dont chacun connait l’intégrité, avait lui-même lancé une offensive contre les bénéficiaires du RMI. Xavier Bertrand a ajouté à la copie. Nicolas Sarkozy a repris le sujet, oublieux des affaires qui l’entourent, pour s’en prendre à ceux qui volent les Français. C’est une stratégie connue dans les rapports conflictuels. Les professionnels ne tombent pas dans ce piège. Mais la plupart des gens se font berner : celui qui crie fort attire l’attention et l’autre étant pétrifié, il poursuit son discours accusateur qui détourne les regards de ses propres méfaits. Les bonimenteurs de foire usaient de ce stratagème, ainsi que les joueurs de bonneteau. Ainsi en va-t-il de cette proposition de referendum concernant les demandeurs d’emploi.

Un referendum liberticide

Il paraîtrait que plus de 60 % des français y seraient favorables. Mais à ce que je pointe ci-dessus, s’ajoute le fait qu’il s’agit d’une mesure liberticide. Facile de dire qu’il y a des personnes qui profitent d’un système. Facile quand on est au pouvoir et que l’on a profité de nombre d’abus de bien sociaux, de détournements financiers, de financements illicites pour se faire élire et se maintenir aux postes du pouvoir. L’anneau de Gygé circule chez les héritiers du cercle Pasqua.

Il s’agirait d’une atteinte grave à la liberté et au droit à la protection sociale. Ce type de mesure est totalement démagogique. Commençons par taxer les bénéfices inadmissibles des sociétés de téléphonie, de l’eau, de l’électricité, du gaz… Faisons revenir l’argent des services abusivement privatisés. Faisons revenir l’argent des banques. Les caisses de l’Etat se réapprovisionneront et la solidarité nationale avec les personnes en difficulté ne sera pas à remettre en cause.