Auteur - Jean-Louis Lascoux

La nation française a besoin des médiateurs professionnels

Communiqué de la Chambre Professionnelle de la Médiation et de la Négociation

Lyon, Conseil d’administration du 26 mai 2016

En ce printemps 2016, la France subit des affrontements. Elle est sous l’emprise d’un rapport de contraintes entre le gouvernement et une partie de la société civile animée par des organisations syndicales. La discussion porte notamment sur le choix de l’équipe gouvernementale de faire passer, selon des modalités d’urgence, la loi sur la modification du code du travail en recourant à l’article 49.3 de la constitution. Cette pratique est souvent vécue par ses contestataires, au dire même du président de la république, comme « une brutalité et un déni de démocratie.» Le rapport conflictuel est subi par la population. Il risque d’engendrer une situation de blocage portant préjudice à la vie économique et à la qualité de vie de tous. Les médiateurs professionnels, dont le champ d’intervention est de favoriser le rétablissement de la qualité relationnelle dans les relations dégradées, en appellent aux responsables impliqués pour créer le dialogue indispensable afin de permettre à ces derniers de trouver les solutions qu’ils seraient en mesure de définir dans un contexte apaisé. Les médiateurs professionnels offrent leur intercession afin de permettre à chacun de trouver les meilleurs positionnements favorables à un accord dont l’intérêt est de reprendre la conduite du projet démocratique au service de la nation.
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Le droit et le travers

Le monde du droit est celui d'une fiction, un univers étroit où un non-fait devient un objet de spéculation autour d'un trou béant pris pour un lieu ou le plein est le vide. Jean Giraudoux a écrit sur le sujet :

... le droit est la plus puissante des écoles de l'imagination. Jamais poète n'a interprété la nature aussi librement qu'un juriste la réalité. La guerre de Troie n'aura pas lieu (1935)

Jean Giraudoux

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Le corbeau et le rossignol

Le corbeau et le rossignol Le corbeau et le rossignol Un corbeau invita sur sa branche Un rossignol qui donnait de la voix. Heureux de se découvrir cette alliance, Le rossignol chanta sans défiance. Mon chant séduit par delà ces forêts, Dit le gros bec, croassant sans arrêt : J’investis, j’orchestre, je prolifère. Avec moi, tu feras des affaires. Mon chant est précis, le timbre subtil, Répondit le petit, d’une note habile. J’invente, j’initie et j’inspire : J’offre la nouveauté, je suis l’avenir. Agacé, le corbeau prend ombrage, Et les partitions comme le fromage, Il s’en veut faire le propriétaire Et cherche à réduire l’autre à se taire. Rossignol émet un air de rage. Il fait tant qu’il pousse à l’arbitrage. Un âne promène ici son harnachement, Il saurait dire quel est le meilleur chant. Cependant, dans un élan de raison, Rossignol en appelle à la médiation. Une corneille désignée jette l’éponge, Incompétente face à l’émotion qui ronge. Les oreilles dressées, l’âne saurait juger. Au plus gros, il donne la légitimité Et le plus petit est disqualifié : C’est le corbeau, affirme l’équidé. Alors, le rossignol est abattu. Parce que, dit l’âne, tu as perdu. Non, dit le rossignol, c’est catastrophique, En plus, d’être jugé par une bourrique.
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