Auteur: Jean-Louis Lascoux

Grippes : ceux qui vivent de la fabrication des vaccins se portent bien…

A en croire l’AFP, les déclarations du laboratoire suisse Novartis, dont les vaccins sont suspectés un peu partout dans le monde, considère que ce n’est rien de voir sa distribution des vaccins antigripaux suspendue au Canada : l’impact serait de peu d’importance.

La décision de suspension de la distribution des vaccins saisonniers antigrippaux de Novartis a été prise après la découverte d’amas de matières blanches dans les lots.

Le Canada n’est pas le premier pays à prendre cette mesure considérée comme négligeable par le géant : la France, l’Italie, l’ Allemagne, l’Autriche et même la Suisse l’ont déjà fait.

La recommandation est faite à tous les professionnels de la santé en possession des vaccins de ne pas les utiliser.

Compliance – film de manipulation

Le mot “compliance” en anglais signifie la conformité et évoque la malléabilité pour se conformer. D’où ce titre pour un film sur la manipulation agaçante pour le spectateur qui se sent inévitablement pris en otage, à moins qu’il y trouve lui-même une complaisance.

L’histoire

La journée commence par quelques contrariétés anodines pour Sandra, gérante d’un fast-food. Tandis que la journée est lancée, elle reçoit un appel d’un policier qui porte des accusations de vol sur une jeune employée. L’appel va transformer Sandra en auxiliaire de la voix du policier. La jeune caissière va se soumettre à ses injonctions, puis d’autres membres du personnel vont se prêter au jeu de la voix, se passant le combiné sans jamais raccrocher ou demander le numéro de téléphone de leur interlocuteur. La jeune femme va se déshabiller jusqu’à être violée.

Fiction ou réalité

Le film est présenté comme tiré d’événements vrais. Il paraîtrait qu’aux Etats Unis un homme aurait passé une soixantaine de coups de fil dans trente Etats différents pour manipuler de cette façon des personnes et leur faire faire des choses de ce genre. Quoiqu’il en soit, le scénario a tout lieu d’agacer. Il est évocateur de multiples situations, de la manipulation la plus simple à la prolifération des rumeurs.

Un sujet politique et social

De la crédulité humaine, à la soumission déjà traitée dans “I comme Icare“, où l’expérience de Milgram est présentée sous les yeux d’Yves Montant, en passant par les manipulations politiques dénoncées par Hannah Arendt (Du mensonge à la violence), le rythme du film, lourd, lent, voir assommant, donne le temps de penser.

En tant que spectateur, il faut ne pas être là pour ne pas savoir où le scénariste nous entraîne. Le viol est à la clé. Il suffit d’attendre. Les ficelles de la manipulation sont grosses. Elles sont tellement énormes en tant que spectateur qu’on peut se demander comment c’est possible. Mais. Mais voilà, ce n’est pas impossible. C’est vraisemblable. C’est sorti du réel.

Cela dit, le film est trop long, les scènes d’un réalisme cru . Non seulement l’ambiance est glauque, mais le scénario est d’une pesanteur sans intérêt. A partir avant la fin.

La tournée de la médiation détournée

Le groupement européen des magistrats pour la médiation, dit GEMME a organisé les IIIème Assises Internationales de la Médiation Judiciaire, l’ANM a mis en place son nouveau look internet avec un pont plein de gens tandis que le précédent était dépeuplé. J’ai eu l’occasion de m’exprimer à ce sujet sur le médiatoroscope => et ici. Des lecteurs insistent : pourquoi ne pas fédérer tout ce monde de la médiation ? J’ai été tenté l’an dernier par cette idée, et même en 2007, lorsque j’ai pris la suite de Marc Lecordier à la présidence de la CPMN (ex-UNAM-csm). Maintenant, avec le refus d’adhésion des membres de la CPMN à une autre organisation, à mon sens aussi, il est indispensable qu’il  ait plusieurs courants qui s’expriment sur un sujet. Si l’un de ces courants est fondu avec les autres, c’est la confusion qui commence avec une pensée unique qui tendrait à imposer une conception.

Imaginons que ce soit l’idéologie du GEMME, IFOMENE, FNCM, CMAP, ANM et consorts qui obtienne une position dominante. dans ce cas, la médiation serait connotée juridiquement, et moralement. En gros elle aurait une tendance idéologique et religieuse.

Imaginons que ce soit la CPMN qui impose sa vision, alors la médiation serait uniquement rationnelle, avec une connotation de recherche scientifique sur la qualité et la détérioration relationnelle. La médiation des conflits serait professionnelle avant tout et l’amateurisme serait moins ouvert. Des retraités s’ennuieraient de ne pouvoir revendiquer de la sagesse naturelle. Les frustrations seraient nombreuses (même si les clients étaient plus satisfaits, soyons tout aussi clair).

J’ignore ce qui durablement est le mieux. J’ai fait un choix en initiant et développant la médiation professionnelle.

Je suis pour que la médiation professionnelle s’améliore et ne sombre pas dans les turpitudes si faciles de l’incompétence grandissante. Certains jouent de leurs multiples statuts, étant juges ici et conciliateurs là. Il faut que les médiateurs professionnels respectent le Code d’éthique et de déontologie des médiateurs de la CPMN, le CODEOME. Et la CPMN n’est pas ouverte aux manipulations diverses, aux abus et à la duplicité. La CPMN est précisément ouverte aux médiateurs professionnels, formés à une même technique, sachant s’adapter et non s’enfoncer dans la complaisance d’une incompétence qui revient vite. La CPMN est pour les médiateurs professionnels en quête d’amélioration permanente, et c’est sa force.

Dans l’histoire d’une organisation, il  a toujours des détournements. Un médiateur professionnel avec qui je déjeunais tout récemment m’a fait une synthèse de ce qui se passe lorsqu’une organisation fonctionne : il  a le temps des créateurs, m’a-t-il dit, et il  a celui des prédateurs. On ne va pas se plaindre : la CPMN fait grossir les yeux et affûter les appétits. En conséquence, ce n’est pas plus le temps des fusions que celui des confusions.

Votre psychothérapeute vous embrigade-t-il (elle) ?

A la lecture d’un article sur le site Psychologie.com, je me laisse embarquer par une réflexion sur l’embrigadement constant de cette approche. Je dis réflexion au sens où, installé face au site, je fais un retour miroir à son contenu.

D’abord, ce que je vois (oui, faut y aller, c’est vrai) : un article produit par une psychothérapeute qui s’en prend au rôle dans lequel on s’enfermerait. Jusque là, bon, on est habitué à cette démarche clientéliste de la psycho à vouloir étiqueter les personnes et les comportements. On arrive en psycho, c’est aussi sûr que sur un bûcher, on est grillé.

Cette fois, c’est le rôle de médiateur qui est épinglé. Attention c’est un rôle qui relève d’une bonne thérapie. Vous suivez une formation à la médiation, vous devenez médiateur, et zou, direct client pour une thérapie. Vous relevez de la même problématique que si vous êtes plutôt tyran, victime ou juge. Et zou.

Ah, et dites-moi, il n’y a pas de rôle pour le psychothérapeute ? Dommage. La psychothérapeute y va de son discours pourtant d’un enfermement sans pareil : « Nous ne sommes pas tous forcément prisonniers d’un rôle, mais nous avons tous intérêt à identifier le groupe auquel nous appartenons, car prendre conscience de nos conditionnements est le premier pas vers la libération de notre vrai moi. » Hé bien qu’elle crée la définition du rôle de psychothérapeute et elle aura certainement fait le premier pas pour s’en libérer. Exemple d’une question ? Faites-vous des grilles ou vous vous oubliez vous-même ?

L’association nationale des médiateurs fait pont neuf

Plusieurs médiateurs professionnels m’ont demandé ce qu’est cette association ANM – association nationale des médiateurs – qui vient de sortir son site internet remodelé et qui leur adresse des mails non désirés comme si cette association avait accès à notre fichier. J’ai bien dû répondre que les adresses mail figurent sur notre annuaire et que cette association s’agitait pour signaler sa satisfaction d’exister.

L’historique présenté par cette association est clair, même s’il n’est pas limpide. Cette association est issue de la formation dispensée par le prêtre Jean-François Six, à l’Institut de Formation à la Médiation. CQFD : le courant spiritualiste est inévitablement là. D’ailleurs, on retrouve la démarche moralisatrice suffisamment explicite dans les pratiques des animateurs de cette association.

L’ANM est liée par le même code de déontologie à la Fédération Nationale des Centres de Médiation, laquelle fédération a été mise en place par des avocats organisés localement en barreaux auxquels des centres de médiation ont été rattachés.

Il y a un an, en février 2011, la CPMN a parrainé un événement organisé en France par l’ANM sur la médiation, ce qui ne signifie rien d’autre qu’un parrainage ponctuel et ce qui n’exclut pas le fait de recommencer comme de ne pas le refaire.

Des membres de la CPMN font le choix d’être aussi membres d’autres associations. Maintenant, je n’ai pas de réponse quant à savoir si le fait d’être membre du CA de la CPMN est contradictoire avec le fait d’être membre d’une autre association de médiation. Peut-être que le CA devrait se prononcer sur le sujet… Ce n’est pas vraiment un propos qui m’emballe. A priori, pour moi, les multiples cotisations sont l’affaire de ceux qui les dépensent.

La CPMN n’est pas une association comme les autres, puisque c’est le seul organisme syndical. Une tentative a été faite d’en créer un concurrent, mais comme le nom d’une tentative l’indique, ce fut un échec.

La CPMN a été leader et continue de l’être sur un grand nombre de points : le code d’éthique et de déontologie -CODEOME, la médiation préalable, la professionnalisation de la médiation, la certification des formations, la compilation des textes officiels et professionnels, la mise en place de l’observatoire WikiMediation, la publication électronique Mediatoroscope… etc.

Il est important que d’autres associations cherchent à se faire une place, quelle que soit l’obédience qui les inspire. Ainsi, tandis que cette association s’anime, le monde de la médiation s’éclaire : on sait qui est qui et où. On identifie mieux le paysage de la médiation, qu’elle soit indépendante, professionnelle, dilettante ou d’amateurs ; qu’il s’agisse d’une tendance spiritualiste, moralisatrice, juridique, psychologique ou un savant mélange de tout ou partie de cela.

La CPMN ne propose pas d’approche de “gestion des conflits” ; elle ne s’appuie pas sur une conception moralisatrice telle que la “bienveillance” ; elle ne promeut pas l’encadrement juridique des accords ; elle propose la continuité de la médiation par delà l’abandon par un médiateur au nom de critères moraux ou d’interprétations juridiques…

Dans ce paysage, la CPMN est donc la seule structure syndicale et la seule organisation non-gouvernementale affirmée ; c’est la seule organisation des médiateurs professionnels a développer la médiation comme une discipline de la qualité relationnelle, dotée de processus structurés visant la résolution des différends.

Voici donc pour éclaircir les choses ce que je peux répondre à votre interrogation. Ceux qui n’en n’avaient pas auront les réponses 😉

Pas d’accord avec Martin Bouygues

Martin Bouygues, le patron de Bouygues Télécom, s’est fendu d’une longue lettre aux parlementaires. Il leur a expliqué que son nouveau concurrent Free l’oblige à prendre des mesures drastiques. Seule l’insolence semble payer. Un courrier aux parlementaires pour prévenir les risques d’être accusé d’avoir une politique managériale à la France Télécom. Tandis que nous supportons tous une entente si elle n’est pas illicite est de type préjudiciable, entre les grands opérateurs de l’accès au réseau de télécommunication, un tour de joué sur la scène médiatique de celui qui crie le premier apparait comme une victime. On plaint le malheureux.

Nous sommes encore nombreux à nous souvenir que les réseaux téléphonique et électrique ont été financés par nos parents et grands parents. Par des habiletés de gestion, les affaires prétendument pas rentables quand elles étaient 100% publiques ont viré au bonus après avoir été privatisées. La plupart des gestionnaires ont juste changé de mobilier et assis dans de nouveaux fauteuils ont su jongler avec la distribution des actions et des déficits pour faire payer par les contribuables (l’État resté actionnaire majoritaire) les investissements et les plus gros frais d’entretien, tandis que le gros actionnariats passent à la caisse des dividendes. Des paillettes pour les petits.

Une action pour justifier une politique RH à la France Télécom ?

Lorsque les méthodes et stratégies, comme les modes de gestion et la politique des ressources humaines sont dénoncés, les salves d’arguments pleuvent pour noyer l’évidence. Martin Bouygues utilise abusivement l’existence de Free pour justifier son système de profit et surtout sa politique dévastatrice de gestion des ressources humaines. Il annonce une baisse d’effectif dans son entreprise, mais il n’annonce pas une baisse des profits. 556 salariés en moins dit-il aux parlementaires. Free aurait fait venir 134000 clients de chez Bouyghes, sur un total de 12 500 000 clients et ça serait la cause de cette décision prise à contre cœur.

Remettons les pendules à l’heure : en revenant seulement à 2008, Bouygues Telecom n’a jamais connu le moindre contre coup d’une crise qui au contraire semble lui bénéficier. Plus les gens sont mal, plus ils ont besoin de resserrer les liens : aujourd’hui, le téléphone portable sert notamment à cela. Le modèle de la télécommunication se porte si bien qu’on cherche encore comment faire payer de plus petits abonnements pour des choses inutiles à un nombre aussi important de gens.

Donc en 2008, Bouyghes a enregistré un chiffre d’affaires en hausse de 6 %, à 5,08 milliards d’euros, et un bénéfice net en hausse de 9 %, à 534 millions. Il visait alors une croissance de son chiffre d’affaires de 2 % en 2009. Il a toujours indiqué que la crise avaient des « conséquences limitées » sur son activité. Autrement dit, pas de conséquences négatives, au contraire.  Les télécoms restent le premier contributeur au résultat du groupe. En 2011, Bouyghes annonce un chiffre d’affaire de 5, 741 milliards d’euros. Tout va bien, c’est le moment de baisser les charges de personnel…

Kerviel, le bouc émissaire d’un système pervers…

La Société Générale aurait été la victime de Jérôme Kerviel, un trader sans scrupule. La presse n’a pas de mots assez peu élogieux pour qualifier cet employé qui interpelle plus qu’un peu la notion de confiance. Mais la demande de la banque est si délirante qu’elle en perd toute crédibilité : 390.000 ans de Smic, soit  4,82 milliards d’euro. La banque a déjà récupéré 1, 7 milliard d’euro grâce à une défiscalisation opportune. L’ardoise reste chargée et accompagnée d’une peine de prison de trois ans ferme et deux avec sursis. A contrario, Jérôme Kerviel se présente comme la victime d’un complot. Sa thèse est que la Société Générale a cherché à lui faire porter le chapeau des subprimes. L’affaire est en appel et la décision sera rendue le 24 octobre.

Dans l’affaire des subprimes, il est reproché à la banque d’avoir menti sur des caractéristiques des prêts auprès des ménages américains emprunteurs. La Société Générale est la seule banque française a être poursuivie par les autorités américaines, pour un montant d’1,3 milliard d’euros. Ça ne fait pas le compte de Kerviel mais ça donne une idée de la mentalité des dirigeants de la banque à la même période.

Que penser de Jérôme Kerviel ?

Suivant les énoncés du jugement de première instance, la presse a la dent dure. Le journal Marianne par exemple adopte la posture de chien de garde d’un système qui a permis le montage de la plus invraisemblable des bidouilleries informatiques. S’il avait fait gagné de l’argent, certainement que ces mêmes plaignants ne se seraient pas manifestés. La finance n’a de morale que si les banques gagnent. Ce n’est pas sans rappeler les procès en sorcellerie. En attendant, face à un avenir très incertain, la faillite personnelle semble être le seul recours à l’ancien trader.

Dans un contexte où il était déjà fortement question de moralisation du système capitaliste, de placer sous haute surveillance la spéculation sur l’argent, une fois que l’on a bien critiqué Kerviel, ses déclarations, son avocat, que penser de ce qu’il a fait ?

Un hacker ?

Jérôme Kerviel serait-il un hacker ? Personne ne semble contester qu’il n’a tiré aucun avantage. Il aurait conduit une opération pour le fun. Rien que pour cela et maintenant, il serait bien embarrassé pour s’expliquer. Un hacker sans discours, mais hacker malgré tout…

Pourtant, s’il sait s’y prendre, c’est probablement maintenant qu’il pourra tirer des avantages, en vendant ses mémoires de trader pirate pour un scénario sans grand suspens. Mais il apparait bien être qu’un instrument, pris dans un tourbillon, un engrenage. D’ailleurs, si sa défense est sans consistance, pitoyable même, incapable de relever les arguments fournis par la partie adverse, l’accusation elle-même ne s’y serait pas trompée.

Un bouc émissaire d’un système pervers ?

Dans son réquisitoire, le procureur de la république fourni les arguments qui permettraient de comprendre que Jérôme Kerviel ne serait pas responsable de ses actes. A priori, il s’agirait d’arguments qui condamnent, mais ils présentent l’accusé comme l’instrument d’un système pervers. Ils décrivent le milieu dans lequel a évolué Jérôme Kerviel, devenant une proie manipulée. Sa volonté aurait été prise dans le tourbillon hypnotique du serpent bancaire :

« On ne peut pas ignorer que les traders essaient de se mesurer entre eux, ni le milieu spécifique des salles des marchés. Jérôme Kerviel a succombé aux marchés, de manière obsessionnelle, à longueur de journée. »

L’accusateur public se rend-il compte qu’il fourni un argument à la défense ? C’est bien cela : succombé… de manière obsessionnelle. Comment imaginer pouvoir résister à cette attirance aussi violente ? Comment résister à une obsession ? C’est le procès de la tentation qui est fait, un procès religieux. Avec un peu de recul, on peut voir ici un montage sectaire, avec son système accusatoire et son bras armé d’un glaive. Le système bancaire porte le germe de ses tentations. Le procureur aurait pu dire la preuve de l’immoralité environnante, le système bancaire a bien fait les subprimes… Mais l’immoralité de l’un justifie-t-il l’immoralité de celui que l’on peut plus facilement poursuivre et détruire ?

D’ailleurs, à en croire cette accusation :

« tous les traders ne font pas des faux pour cacher leurs positions, tous ne prennent pas des positions ouvertes extravagantes (…) »

Tous les anges ne deviennent pas des démons. Dans cette immoralité ambiante, tout ne va pas si mal. Le système judiciaire vient au secours de l’institution bancaire. Elle trouve en lui les travers de l’irresponsabilité et en fait des arguments pour lui attribuer a contrario la responsabilité juridique :

« Ne minimisons pas son comportement pervers et manipulateur ».

Non, il ne le faut surtout pas : comportement pervers et manipulateur. Il ne manque que le bûcher. Enfin, l’accusation s’envole et déclare que :

« Si Jérôme Kerviel est victime de quelqu’un, ce n’est que de lui-même… »

Une victime peut-elle être responsable de sa situation, de sa condition et de ses actes réactionnels ? Les propos de l’accusation sont clairs et fournissent à eux seuls les éléments permettant de disqualifier tout le système dressé contre Jérôme Kerviel.

Arnaque gonflée à l’alcootest… Bientôt la désobéissance civile ?

Pour ne pas être en infraction, nous aurions besoin d’un alcootest en cas d’injonction faite par les représentants de l’ordre. Si nous ne le mettons pas à leur disposition, nous serons passible d’une amende de première classe. Bien sûr, il serait étonnant que la chose en reste là. Nous serons conduit au poste ou dans le fourgon où les représentants de l’État disposeront de quoi tester notre sobriété…

S’agit-il de nous protéger ?

La question que je me pose est “A qui profite le business ?” La précédente équipe présidentielle nous a déjà fait au moins un coup dans ce genre. En 2009, avec les vaccins contre la grippe H1N1, on sait que les amis de Roselyne Bachelot étaient derrière le comptoir. Le problème qu’ils ont tous rencontrés, c’est que peu de français ont accepté de se faire shooter. A posteriori, les crieurs continuent de brandir la menace : “Et si…” A ce compte là, on arrête tous. On ne sort plus, on ne … rien. L’alarme était infondée, il s’agissait d’une spéculation. La tentative de manipulation a échoué. D’évidence, le lobby des laboratoires pharmaceutique avait convaincu la ministre pour conduire tambours battants une campagne pour traire les gogos. Ca n’a pas marché. La dénonciation du système peu paraître brutale, mais la réalité était potentiellement criminelle. Personne ne sait encore dire les conséquences d’une telle médication à la va-vite.

Le professeur Debré a dénoncé à l’époque une escroquerie intellectuelle. Seulement intellectuelle ? Quand on sait que l’Etat a réglé la facture de la commande d’une quantité inutile de vaccins… Une escroquerie tout simplement. Ce quinquennat en a connu plusieurs et on veut restreindre encore les moyens au service de la solidarité ! Dans un pays en crise, les arnaques sont hallucinantes. Selon le Figaro du 6 juin 2010, l’affaire est estimée à 2,5 milliards d’euro.

Régulièrement, il existe des petits malins qui trouvent des systèmes pour faire payer pas beaucoup un maximum de gens. Le plus fort des carambouillages est certainement sur ce principe : prendre peu à beaucoup de gens. Personne ne devrait se plaindre. On nous a fait le coup de la santé et maintenant de la sécurité publique. Trop forts, les arnaqueurs ont réussi à faire passer leur système dans la loi.

D’évidence, un système similaire a été mis en place et dans quelques mois, nous apprendrons qui tire les marrons de cette arnaque aux ballons. Ne faut-il pas déjà penser à mettre en place la désobéissance civile …

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Le professeur Debré notamment :

Le Maroc, le grenier d’un clan

Dans un pays où le revenu annuel par habitant ne dépasse pas les 5000 dollars (chiffres 2009), la fortune du roi est évaluée à 7,5 milliards de dollars (sources Forbes – juillet 2009). Elle est devant celle de l’émir du Qatar et du Koweït. Dans un contexte de crise pour nombre de pays, la fortune du “roi des pauvres” a doublé en cinq ans. En 2008, la dette publique marocaine a augmenté de 10% pour atteindre 20% du PIB, soit 11, 9 milliards d’euros. Le classement Forbes a placé le fils d’Hassan II en tête des riches qui ont le plus augmenté leur fortune d’année en année. Simultanément, le nombre de pauvres est estimé entre 4,5 et 5 millions, soit plus d’un million de foyer.

Le salaire minimum légal  est de 5 euros, soit 55 dirhams, sans que les syndicats ne parviennent à faire respecter cette règle dans ce pays encore féodal. Au même moment le roi touche une rémunération plus élevée que celle du président des Etats Unis. Mohamed VI a fait adopter par son parlement un salaire mensuel de 40000 euros, non imposables comme les revenus de tous les domaines royaux, avec leurs productions agricoles.

Le capitalisme monarchique

Le montant des émoluments, pensions, salaires royaux s’élèvent à 2,5 millions d’euros, qui s’ajoutent à 31 millions d’euros pour les œuvres royales, sans contrôle de qui que ce soit. Il faut ajouter encore 70 millions pour le personnel au service du roi et de sa famille. Pour le parc automobile, il faut encore que le peuple marocain cotise de ses impôts pour que l’État verse au roi 6 millions d’euro. Pour habiller le roi, il faut que l’Etat sorte 2 millions d’euro. Le coût des animaux domestiques royaux est calculé pour un montant d’un million d’euro. Les déplacements et sorties royales sont chiffrées à 38 millions d’euro. Et pour que tout le monde qui accompagne le roi dans ses déplacements soit hébergé, la facture s’élève à 1, 8 million d’euro.

A comparer le budget de l’Elysée dans une période particulièrement dépensière, en 2009, sous Nicolas Sarkozy, qui avait plus que doubler ses revenus présidentiels et considérablement augmenté les dépenses, malgré tout cela, les dépenses du roi du Maroc ont été deux fois supérieures à celle du président français, soit 228 millions d’euros contre 112,6. Cette année là, le PNB du Maroc a été de 90 milliards de dollars tandis que celui de la France a été de 2750 milliards de dollars. Le rapport mondial sur le développement humain, de source onusienne, a classé le royaume chérifien 126ème sur 177 pays.

Depuis l’intronisation de Mohamed VI, fin 1999, l’économie marocaine s’est monarchisée. On s’attendait à de véritable progrès économique et sociaux, mais l’avidité a-t-elle eu raison des intentions initiales ? Où est passée la concurrence ? Elle semble régulée selon le principe d’un seul gagnant : le réseau royal. La formule économique mise en œuvre est que quand il y en  pour deux, c’est qu’il y en aura plus pour lui ; s’il y en a pour tous, c’est encore mieux pour le roi.

Comment faire de l’argent sur les plus pauvres ?

Exemple. Une application de la devise économique a été faite sur les logements sociaux. Le roi possède une trentaine de palais et n’y va jamais que dans deux ou trois, tandis que nombre de Marocain n’ont pas de logis.

Alors qu”il s’agit de répondre aux besoins élémentaires de la population la plus pauvre, la spéculation et la corruption gonflent les profits qui conduisent aux mêmes profiteurs et culmine en haut du minaret. La richesse du Maroc, c’est le grenier (makhzen) du roi. La solidarité affichée passe à la trappe de la voracité clanique. Téléphonie, immobilier, assurances, énergie, banques, transports, distribution, tout est destiné à n’appartenir qu’à ce roi qui joue de plus en plus seul sur son morocopoly. Il a inventé le capitalisme monarchique. Tout comme les droits humains sont passés au crible des calculs d’une rentabilité immédiate, la citoyenneté est une illusion. Les sujets du roi sont des serviteurs, des employés et des clients de l’entreprise royale. Ce monarque le plus absent de la scène politique est un businessman qui possède une entreprise personnelle : le Maroc. Le patriotisme des entrepreneurs et politiciens marocains est mesuré à leur capacité à servir les intérêts du trône alaouite.

Un modèle pire que les pays du printemps arabe ?

Tandis que le voisin Libyen s’est fait lyncher pour moins que ça, le pseudo-descendant de Mahomet spécule avec l’assentiment des politiciens français. Sarkozy et Chirac, ainsi qu’un grand nombre de leurs ministres, tous ont bénéficié des largesses du roi spoliateur, séjournant régulièrement dans des résidences complaisamment mises à leur disposition. Nicolas Sarkozy a ses habitudes dans les résidences chérifiennes. Après sa mise à l’écart par l’électorat français, il a pris refuge une nouvelle fois et pendant trois semaines, dans le pays holding du roi héritier.

Dans un pays où le pouvoir spirituel et la personnification de la morale sont concentrés chez la même personne qui détient les clés de l’économie, comment envisager sérieusement que la liberté puisse être garantie ?

Dans un pays où les règles de la concurrence sont soumises à l’envie et la jalousie du roi et de ses affidés, où l’esprit d’entreprise peut se heurter aux caprices des gens du palais, l’initiative vacille au gré d’une météorologie qui empêche tout investissement sérieux, pour les grandes et les petites entreprises.

Et ce pays obtient des crédits pour mettre en place et développer la libre décision : la médiation. ONG américaines, politiciens et financiers suisses, associations anglaises, un petit monde spéculateur se bouscule pour aider à la mise en place d’un système de médiation dont on sait déjà qu’il servira des intérêts bien entendus.

Peut-être que, prévoyant comme il est, ce monarque spéculateur, a-t-il prévu un parachute doré dans le cas où il serait débarqué…

La carte secrète de Nicolas Sarkozy pour rester à la présidence de la république

Les personnes qui m’entourent savent que je suis un chantre de la liberté. Une liberté qui puise sa légitimité au travers de la fugitivité de l’existence. Une liberté qui se pense dans une recherche constante de responsabilité sociale et d’engagement vers la promotion de l’égalité des droits. Je suis pour une organisation sociale respectueuse. Je me retrouve dans ce bien commun, un héritier et un transmetteur.

Faut-il aider Nicolas Sarkozy dans son projet ?

Les enjeux des élections présidentielles ne sont pas là où une grande partie des électeurs les placent. Ils pensent à leur situation, ils pensent à leurs conditions de vie et parfois à celles de leurs concitoyens. Chacun va concentrer une conception de la France dans un bulletin qu’il va offrir à un candidat. C’est un système démocratique qu’une partie de la population dénonce comme illusoire. Cette partie là, quoique souvent partisane et même engagée, ne prend pas le chemin des urnes. Elle refuse de s’impliquer dans une pratique  qui ne permet pas d’avoir une gouvernance de qualité. Leurs critiques sont quasiment les mêmes que celles des philosophes de l’antiquité grecque.

Le candidat Nicolas Sarkozy a demandé qu’on l’aide, lui. Il a répété que parce qu’on l’aiderait, nous aiderions la France. Il s’agit d’un cas typique de confusion identitaire très souvent observé chez les dirigeants Africains et ceux qui se positionnent comme pères d’une nation.

Le projet de Nicolas Sarkozy est un projet personnel, un jeu, pas un projet pour la France, pas un projet pour un peuple. Il a un projet égocentré, qui flatte l’élitisme. Il n’a pas une proposition de soutien aux plus démunis, or c’est le devoir des forts que de soutenir ceux qui se trouvent en position de faiblesse.

Ainsi, si vous vous voulez aller mieux dans votre vie, mettez ce qui est fort en vous au service de ce qui est faible en vous. Si vous renforcez vos points forts, vous négligez les points faibles qui doivent se débrouiller entre eux. Cette même loi vaut pour une organisation sociale : une société fonctionne bien quand le fort se met au service du faible. Il s’agit même d’une stratégie globale pour garantir des conditions de sécurité. L’autre pratique développe l’insécurité et c’est précisément celle choisie par Nicolas Sarkozy.

La mafia installée doit-elle rester au pouvoir ?

Nicolas Sarkozy a réussi à faire d’un parti politique un regroupement sectarisé dont l’objectif devrait relever de la Mivilude. Avec le programme de Nicolas Sarkozy, c’est ceux qui gagnent et ceux qui veulent gagner qui se regroupent pour gagner mieux, gagner plus, comme dans une grande arnaque pyramidale.

En 2012, avant d’aller déposer un bulletin, les affaires de corruption sortent des palais de Justice. L’entourage de Nicolas Sarkozy est condamné, en dépit de toutes les influences pour tenter de nettoyer les parquets. Il apparaît de plus en plus incertain que l’actuel président puisse échapper à des poursuites judiciaires s’il n’est pas réélu. Il devra chercher un pays qui ne fait pas d’extradition pour délit financier. Pour lui, le cadeau du week-end n’est pas de pouvoir diriger une politique de sauvetage d’un Etat duquel il participe à gérer la faillite depuis plus de dix ans.

Pour Nicolas Sarkozy le cadeau est le renouvellement de son immunité. C’est la condition pour qu’il n’ait pas a subir ce que Jacques Chirac lui a laissé comme cadeau avant de sombrer dans un tourbillon cérébral.

Pourquoi et comment détourner les attentions

Un étau judiciaire se resserre autour de lui pour des malversations dont les montants dépassent l’imagination des contribuables qui donnent leur confiance. Certains des proches de Nicolas Sarkozy sont en prison pour abus de faiblesse, d’autres ont été condamnés pour abus de biens sociaux. Un entourage très proche, fait de complicités diverses dont plusieurs ont bénéficié des distinctions républicaines continue de sévir. Les services personnels sont confondus avec les services à la nation. Les malversations sont honorées. D’autres comparses sont poursuivis pour avoir spéculés sur la santé de milliers de personnes. D’autres ont bénéficié des largesses financières volées sur les fonds publics. Les affaires sont nombreuses. Nicolas Sarkozy a besoin d’être réélu pour bénéficier de la protection associée au mandat présidentiel.

A voir tout cela, on pourrait se demander comment des électeurs peuvent conserver leur confiance à une personne qui s’inscrit dans la lignée d’Alexandre Stavisky, un escroc qui a conduit à des scandales aux multiples répercutions. Pour séduire et détourner les attentions, un programme politique d’agité habille le projet mafieux d’une bande scélérate.

Les ambitieux ne peuvent que se retrouver dans les espoirs jaillissant d’une corne remplie de paillettes. L’abondance est réservée à un cercle restreint de ceux qui se protègent mutuellement. Le vent des paroles bourdonne dans les oreilles et les naïfs pensent que des choses se fond tandis que les caisses sont vidées et qu’on leur dit de faire encore des efforts pour les remplir.

Agresser et se plaindre que c’est l’autre qui le fait

Ainsi, la première chose est de présenter un programme et de dire qu’il est bon mais pas compris. A cause de qui ? A cause de ceux qui ne savent pas l’expliquer alors que c’est leur travail. Ici il faut dénoncer les journalistes. Et c’est là que se cache la deuxième technique. Après le programme, la manière de parler.

Dire que l’on vient de haut et que l’on est si mal accueilli que le travail est rendu encore plus difficile. C’est un jeu dangereux, mais qui peut être flatteur quand on joue à l’élite qui descend voir le peuple.

En principal, c’est la technique de la plainte. Ce n’est pas tant la victimisation dont son contradicteur principal lui a fait le retour lors du débat télévisé de l’entre deux tours, c’est la technique de la plainte. La plainte pour attirer l’attention. Il sait que quelqu’un qui se plaint est plus écouté que celui qui est accusé et se mure dans le silence. Il sait que la plainte est porteuse de l’attention sécuritaire. Les coachs qui l’ont formé dans la fin des années 1980 alors qu’il faisait ses armes dans les hauts-de-Seine, lui ont enseigné les techniques sophistiques. Depuis, il s’est perfectionné…

La dernière carte pour conserver le pouvoir

Le Parisien du samedi 5 mai, rapporte la déclaration de Nicolas Sarkozy à ses partisans. Elle ressemble à une menace. Il saura quoi faire en cas de situation difficile : « N’ayez pas peur… Ça risque d’être une égalité parfaite, ce sera très très serré. Les résultats risquent d’être contestés, comme pour Bush en Floride. » Chacun sait que Bush a su comploter pour repasser. D’évidence Nicolas Sarkozy a préparé cette ultime carte. Il a prévenu jeudi soir à Toulon : « On aura la plus belle victoire qui soit : celle qu’on a refusé de nous donner et que nous avons imposé ! »

La ressource possible est simple. LePoint.fr rapporte les propos d’un ministre : « Il y a beaucoup de demandes de procuration. »

L’idéal serait en effet que les résultats ne puissent pas être garantis le dimanche soir. Si tel pouvait être le cas ou qu’un doute puisse être glissé, le tour pourra être joué.

Nicolas Sarkozy est un boulanger politique. Il devrait quand même se souvenir qu’en France, ceux qui se sont déguisés en boulanger ont été rattrapés