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La couleur des sentiments

Le titre de cette œuvre renvoie aux tressaillements multiformes que nous avons tant de mal à maîtriser. Souvent tenus par la laisse des règles sociales, les sentiments puisent leur force dans nos émotions. Nous les subissons aussi sûrement qu’ils nous agissent. Mais ils sont également générés par nos dissensions internes, nos a priori, nos préjugés, nos retenues, nos non-dits quelles qu’en soient les tournures, nos attirances ou nos rejets.

Le cinéma américains nous a habitué à ces effets sur les glandes lacrymales. Dans la Couleur des sentiments, le jeu nous expédie au début de la télévision. Les appareils ménagers viennent juste de faire leur apparition. La ménagère se fait offrir un aspirateur à son anniversaire. Ce sont les débuts de la robotique. Au pays des exécutions par électrocution et injection létale, les bonnes sont encore noires, mal payées. La discrimination bat son plein au Far West.

Pourtant, face à ces situations que le bon ton réprouve désormais, le mérite revient à une jeune blanche dont la conscience flirte avec la rancœur.Encore une histoire brodée sur le” style Avatar. Si le monde va mal, malgré tout il sera sauvé par l’esprit américain. Tout n’est pas perdu, au contraire. La morale américaine sera la dernière, mais elle sera sauvée.

Revenons à la ra rancœur. La rancœur, parce que la mère de la jeune femme a renvoyé la vieille nounou noire, la rejetant sans plus de considération. Ce n’est donc pas une rancune, ni un remord, mais une rancœur qui sera la véritable héroïne de l’ouvrage et du film éponyme. Car la rancœur est bien ce sentiment qui fait ressentir un malaise lorsqu’on pense à une personne qui aurait selon nous profité de sa position dominante sans que la victime ne puisse pas même réagir. C’est un sentiment fait d’empathie et de sympathie, ou simplement de solidarité. Mais il est aussi fortement emprunt d’un regret de n’avoir pu soi-même être là pour empêcher l’action que nous jugeons injuste.

Ainsi se distingue trois types de regrets, pour autant de conflit en soi :

  • le remord qui est ce sentiment de n’avoir pas fait quelque chose ou au contraire d’avoir fait une chose que nous regrettons ;
  • la rancune qui est ce sentiment que quelqu’un nous a fait ou pas une chose que nous regrettons d’avoir subi sans plus nous affirmé ou pouvoir le faire ;
  • et la rancœur qui est ce sentiment et chargé d’amertume envers une personne, pour ne pas avoir pu l’affronter lorsqu’elle a fait quelque chose (ou pas) à l’égard d’une autre pour qui nous éprouvons de la sympathie.

Tout le film tient dans la mise en scène de la rancœur. Le conflit interne de la jeune femme a un effet puissant. Maîtrisé, il devient un révélateur de l’absurdité sociétale.

Finalement, sans le paraître, il s’agit d’un film d’action, puisqu’il narre comment, par de micros actions, une société peut être conduite à des changements profonds.

The Artist – un film politiquement engagé, muet, à regarder les yeux bandés

La télévision a servi quantité d’émissions sur son propre sujet. Des sociétés de production ont élaboré des programmes sur l’histoire de la télé, les gens de la télé, les enfants des gens de la télé, les critiques de la télé. La complaisance, l’autosatisfaction, et les congratulations entre animateurs ont toujours été au rendez-vous cathodique. Le cinéma, lui, semblait menacé. Il était promis à disparaître avec toutes les chaînes du petit écran et puis non. Et il devait être mis à mal avec les DVD, et puis non. Les devins avaient annoncé le pire avec l’apparition d’internet. La télé et le ciné devaient couler. Et puis non.

Tout a commencé avec une image animée et des sous-titres. De grands coups de gong, un pianiste qui jouait au marteau. C’était le début du cinéma. Il était muet. Vous vous souvenez. Parmi les plus anciens, on a tous vu Charly Chaplin, ou Laurel et Hardy… Il y avait aussi une fille aux grands yeux qui jouait le rôle sois belle et tais toi.

En 2012, un film français, insistons, avec un titre anglais qu’on comprend sans mal, est consacré à Hollywood. La presse française tonne la fierté. Une goutte de nostalgie aurait rempli l’encrier de la critique. Michel Hazanavicius, le scénariste, aurait-il farfouillé dans l’ADN du cinéma pour nous entraîner dans le monde de la bobine ? Le film est en noir et blanc, dans un style petite moustache et robe à frou-frou des années 1930.

Dans les périodes de crise, le monde des paillettes anime la légèreté. Le romantisme sert le scénario avec son moment dramatique. Il ne faudrait voir que cela, comme s’il ne fallait surtout pas regarder l’implicite. L’histoire fonctionne sur une routine américaine. Le film reprend la trame du film musical américain Une Etoile est née primée en 1937 : un film avec plein de clichés qui fonctionne avec des longueurs. Adieu le film célébré comme une œuvre française. Un homme, une femme, un chien, un policier un peu lourd, mais courageux sauveteur, une mémère qui ne frappe pas de son parapluie sur le policier. Le premier est égocentrique, pyromane et alcoolo dans ses moments de déprime. La seconde est dévouée, jolie et attentionnée. Elle aime mais ne le sait pas vraiment et lui non plus. Elle fait son petit bout de femme de chemin. Lui, c’est un coincé du changement, un inadapté de l’évolution technologique, mais au combien sympathique. Elle, c’est un rire cristallin. Et puis il ne faut pas oublier le chauffeur. Il ne faudrait pas regarder l’implicite. Le fidèle employé qui n’a d’ambition que celle de rester fidèle à son patron. Comme le chien à son maître. Le même. Un film qui fonctionne, avec des clichés qu’il fait bon de sortir dans une période de crises.

Tout va bien, c’est Hollywood qui consacre le scénario de la vie publique. Il s’agit d’un film d’un libéralisme politique et économique qui ne peut que faire plaisir aux chantres d’un capitalisme irrespectueux. La solidarité est absente dans le modèle social trimbalé dans ce film. Lorsque l’Artist sombre, plus personne n’est là. Tout le monde est navré. Il est fini. La solidarité est la grande absente. Le patron doit chasser son valet pour le libérer de sa dépendance. Ha, ces salariés avec leur mentalité d’esclave ! D’une morale douteuse, le bon patron compense l’année sans salaire par un licenciement indemnisé avec la belle voiture. Heureusement, dans ce monde d’adversité, d’abandon, d’indifférence, il y a l’amour. Une femme amoureuse. Une femme moderne, entreprenante, fidèle, attentionnée. La Femme. Les ingrédients sont là, difficiles à critiquer, mais bien méprisants pour ce qui fonde le ciment social. On est en Amérique : chacun pour soi et compte sur la chance, pas sur le contrat social. Ce n’est pas le sujet. On est ici dans la légèreté. Il ne faut surtout pas regarder l’implicite. Muet, ce film est à regarder les yeux bandés.

La race des humains…

Une pièce de théâtre se joue en ce moment à la Comédie des Champs Élysées à Paris, Race. Elle met en scène une préoccupation typiquement américaine du rapport à la couleur de la peau, avec les jeux d’autorité, de position sociale et de tendance à contrecarrer les habitudes de conception.

Un jour viendra le tour des oubliés de ces discussions : les descendants des indiens autochtones… Pour l’instant, on aborde les questions qui sont finalement les plus faciles.

La pièce Race tendrait à faire réfléchir. Présentée comme ayant une thématique transversale, son propos s’appliquerait à toutes les formes de discrimination. Encore faut-il qu’elle rencontre le bon public. Rencontrer des personnes convaincues est un minimum pour faire un peu recette. Vu l’esthétique de Sara Martins, elle peut déjà rencontrer un premier public…

Le sujet est dans la ligne de la controverse de Valladolid et de 12 hommes en colère.

 

Google, la violation quotidienne banalisée

De la diversité au monopole commercial

Sur internet, lorsqu’on se lance dans une recherche, l’automatisme Google s’impose de plus en plus. Oubliés les Altavista, Lokace, Ecila, Exalead et autres Ask qui ne savent pas tous lire les requêtes ou donnent dans la dyslexie. On peut rester nostalgique de KartOO. Il y avait dans ce moteur de recherche une visualisation des relations entre les sujets et les sites. C’était puissant. Une présentation trop en finesse.

L’écrasante simplicité

Google a imposé son champ de cyclope au centre de nos écrans, et le géant Microsoft a engagé une procédure pour abus de position dominante. On aura tout vu. Mais l’avenir en réserve d’autres… La bagarre de ces géants du capitalisme, qui s’absorbent, se bouffent, se détruisent, a pour enjeux les milliards de petits centimes que chacun est susceptible de dépenser.

Tout cela reste très paisible et se déroule dans les bureaux. La culture Google se développe. Elle impose ses recherches par mots clés, l’ immensité de liens jaillis d’un système d’une intelligence douteuse, avec des liens publicitaires immédiats. La culture est nivelée. La publicité est devenue la sanction normale, banalisée, de l’accès à une éventuelle culture. L’information est googolisée. Le mot va entrer dans les dictionnaires.

Les gagnants-gagnants au frais des consommateurs et usagers

Les dirigeants de ces boites se sont-ils rencontrés pour discuter de leur business à Paris, aux tuileries, lors de la réunion qui leur a été organisée aux frais de la princesse française ? Ils sont dans de tels délires financiers qu’ils en oublient les fondamentaux de la civilisation humaine. Ils jouent de la négociation gagnant-gagnant, sachant que dans cette pratique les perdants sont les clients, les utilisateurs, les usagers, les consommateurs. Ce sont ceux-là qui paient pour que les deux autres soient gagnants-gagnants.

Tout le monde sous surveillance marketing

En attendant, Google se rend incontournable et enregistre les histoires de vie, pillent les boîtes email, géolocalise, enregistre les goûts dans les moindres détails. Les voitures de Google passent et espionnent tout le monde. Personne n’y échappe. Les observations de la CNIL et ses amendes n’y changent rien.

L’analyse menée sur ces données par la CNIL a permis de constater que GOOGLE avait enregistré, outre des données techniques (identifiants SIID et adresses MAC des points d’accès Wi-Fi), de nombreuses données concernant des particuliers, identifiés ou identifiables (données de connexion à des sites web, mots de passe de messagerie, adresses de courrier électronique, échanges de courriels révélant notamment des informations sensibles sur l’orientation sexuelle ou la santé des personnes).

Si les théoriciens du complot international apparaissent aujourd’hui encore comme des délirants, leurs élucubrations risquent bien d’être les vérités de demain.

Anticiper au service du mieux être

Avant de se lancer dans une crise sécuritaire, il faudrait bien mettre un terme à ces stockages incontrôlés. Il devient indispensable de mettre en place un consortium du futur afin de réguler les activités de ces  sociétés tentaculaires de la surveillance, de l’espionnage et de l’exclusivité commerciale.

Laïcité et liberté religieuse

Affirmer la liberté de croire peut paraitre légitime. Mettre dans un texte de loi la liberté religieuse pourrait sembler en plein accord avec le respect d’un droit. Mais il s’agit en fait d’une erreur de raisonnement. Il s’agit d’une extrapolation émotionnelle de l’idée de liberté.

Codifier la liberté religieuse serait inéquitable et promoteur des démarches sectaires. Pourquoi affirmer et légiférer plus sur le droit à la liberté spirituelle que le droit de ne pas avoir de vie spirituelle ? Pourquoi plus poser légalement un droit sur l’exercice et la liberté religieuse que sur le contraire ?

Comme de nombreux prédécesseurs laïques l’ont déjà souligné, l’enjeu porte sur la liberté de conscience, soit de croire ou de ne pas croire. Chacun est en droit de pratiquer ou non. Il est libre d’en penser et dire ce qu’il veut, sans pouvoir contraindre qui que ce soit pour quelle raison que ce soit à pratiquer un culte quelconque. La liberté de croire s’affirme au travers de celle de ne pas croire. C’est par elle que s’amorce la liberté d’opinion, la liberté d’expression, la liberté de décision.

Le dernier débat sur la laïcité a été le débat le plus pauvre intellectuellement depuis plusieurs décennies. Il a pourtant impliqué un grand nombre de parlementaires. Son objectif n’étant pas clair, il ne pouvait en ressortir quelque chose de brillant. S’il fallait y croire pour le relever, seuls les animateurs ont pratiqué. Mais ils n’étaient manifestement pas à la hauteur d’une élévation quelconque. Le débat s’est clos dans un flop et nul n’en a plus entendu parler.

Un bonnet d’âne pour Luc Ferry

Luc Ferry a été ministre de l’éducation nationale. Il ne parvient pas à décrocher, c’est tout. La rémunération lui apparaît normale. Il serait diffamatoire de dire qu’il parasite l’institution où il ne fait rien pour percevoir la modique rémunération de 4.500 € par mois. Donc, ne le disons pas. Il touche moins que Tapie, alors, pourquoi en faire autant ? Personne n’empêchera de le penser très fort et en nombre. Ça suffit d’accuser les pauvres de percevoir le RSA et autres indemnités. Le parasitisme des dirigeants et de leurs courtisans serait normal. Matignon rembourserait et Luc s’en tirerait les poches pleines et l’air offusqué.

Autre chose. Luc Ferry serait-il un délateur ? Non, ce serait diffamatoire de dire cela. Il faudrait dire : un ministre de l’époque de Jacques Chirac, ayant occupé des responsabilités liées à l’éducation, proche de la jeunesse, serait selon des sources certaines mais inavouables, une sorte de délateur. Des dignitaires déchus des gouvernements arabes pourraient-ils en témoigner ? On ne sait pas vraiment. Peut-être. Il faudrait les interroger, si c’est encore possible. Mais seraient-ils sincères ceux-là ? Un doute est permis. Donc, l’affirmation déductible de la première question n’est pas forcément invraisemblable.

Luc Ferry serait-il une sorte de corbeau de la classe politique ? Un scribouillard téléguidé, manipulé, qui attend sa récompense une fois la tornade médiatique passée ? Sait-il seulement ce pourquoi il touche en plus une indemnité de 1500 € ? Il déclare n’importe quoi. On pourrait s’amuser encore avec les hypothèses, en tirer des probabilités, faire des conclusions…

En tout cas, avec la classe des philosophes du siècle, entre Bernard Henri Lévy et Luc Ferry, il n’y a pas de quoi jaser.

Restons simple, et attribuons à ce pauvre Luc Ferry le bonnet qui lui convient. De mémoire, ça ne devrait pas être le premier ministre de l’éducation nationale à mériter un tel bonnet, mais à celui-ci, on pourrait accrocher un pompon.

Je vais abandonner l’Iphone

L’idée de prendre un Iphone s’est imposée à moi pour des raisons professionnelles. De l’équipe, j’étais le seul à ne pas en avoir. Et j’avais tendance à oublier les câbles de mon appareil. En voyageant, j’accumulais ici et là des connectiques que j’oubliais encore. Le remède s’est imposé lorsque je vis de plus en plus de voyageurs avec un Iphone. Avec la solidarité communautaire, je pourrais recharger mes accus sans chercher partout jusqu’au désespoir.

Il faut dire que je pestais contre les grosses prises électriques, les transformateurs démesurés que le dernier haut parleur portatif sans fil, bluetooth,  Jambox ridiculise définitivement. Je faisais partie de ceux qui attendaient la manifestation d’une intelligence terrestre pour standardiser la connectique électrique. C’est pas encore gagné pour tout, mais les choses ont bien avancé pour les téléphones. Il est possible d’avoir son téléphone à plat et de trouver le moyen de le recharger. Il suffit de demander. Les connectiques se sont standardisées avec les prises USB encore mal exploitées.

Mais voilà, il reste que maintenant j’ai un Iphone

Mais voilà, j’ai un Iphone. Et paradoxe des paradoxes, la standardisation n’a pas été suivie par Apple. La pomme est un peu passée. Elle sèche et se ride. Le fruit à cidre à moitié croqué fait bande à part avec sa connectique détestable. Il nous contraint. Alors aussi sec, je vois les autres désavantages : l’apple-Store, Itune (quelle horreur !), est vraiment lourde. Le bluetooth reste limité à Apple, sans issue. Les développeurs innovent en permanence et proposent pour certains des applications géniales et pratiques, mais le système Apple est fermé. En plus le nombre d’applications qui déprécient le travail des autres est si important que le tri est pénible à faire. La compatibilité du matériel est souvent douteuse.

Alors, Iphone, c’est bientôt fini. Surtout depuis que j’ai vu le dernier né de Sony-Ericson. Xperia arc, avec Android tactile. Ouah ! Ça réconcilierait n’importe quel anti-matérialiste avec les plaisirs terrestres. Il est fluide, d’une navigation très esthétique, soignée. Son principe subtile et facile. Le système des discussions SMS est aussi à la suite. Et tout le reste est sympa avec l’avantage colossale  de pouvoir être rechargé avec n’importe quelle prise. Ah, oui, les photos, c’est du 8 Mg pixels. Et un reproche. Un seul : il n’y a pas de caméra frontale.

En tout cas, pour le travail en salle de formation, avec les équipements actuels, c’est aujourd’hui le plus pratique et compatible avec tous les matériels.

Une médiation contre la guerre mondiale en Libye

Dans un pays où la dictature semble se vautrer depuis plusieurs décennies, le colonel Kadhafi doit faire face à la plus forte adversité qu’un dirigeant ne pouvait imaginer. Pourtant, son pays a été classé par les Nations-Unis, selon les critères IDH (Indice de développement humain) établi par le Programme des Nations unies pour le développement, comme le pays le plus développé d’Afrique.

La Libye est le pays d’Afrique dont la réserve de pétrole est la plus importante, la moins couteuse à produire et l’une des plus rapides à fournir aux distributeurs occidentaux. La richesse de ce pays le place parmi les 50 pays les plus prospères de la planète.

Le FMI n’avait que des louanges pour les progrès et l’évolution de ce pays riche, notamment de son pétrole. Il a mentionné dans son dernier rapport (15 février 2011) des encouragements à « continuer d’améliorer l’économie », compte tenu de l’« ambitieux agenda de réformes » mis en place par Kadhafi. Serait-ce une divergence entre la France et le FMI ? Il aurait existé un différend entre le président français, Nicolas Sarkozy, et l’ex-directeur du FMI, Dominique Strauss-Khan, concernant le dirigeant Lybien Mouammar Kadhafi ? Que croire ? Que déduire ? Que Kadhafi reçoit des bombes en retour de ses engagements non tenus (Express, 22/02/2011) pris lors de sa réception en France ?

Protéger les civils ? Ils meurent sous les bombes, dans les déserts et en Méditerranée

En tout cas, si un instant on se place côté Libyen, c’est la guerre mondiale là-bas. Et qu’est-ce qui justifie au juste ce déclenchement fanatique ? Quels sont les intérêts de cette guerre ? Ne s’agissait-il pas de protéger les civils ? Aujourd’hui, les civils meurent sous les bombes, dans les déserts, dans des naufrages. Les accusations vont dans tous les sens et la France est animée d’un furieux sentiment d’hostilité et d’un fanatisme assassin, tandis qu’hier encore son premier magistrat serrait la main de celui qu’il qualifie maintenant de l’ennemi à abattre. Tandis qu’il contraignait, au nom des intérêts supérieurs de l’Etat, Bernard Kouchner à serrer lui aussi la main du dictateur Libyen.

Cette guerre devait être éclair. Elle s’enlise. Est-il vraisemblable d’imaginer une fin comme celle de Gbagbo ? Les probabilités sont infimes. Et il faut bien être inconscient pour ne pas envisager l’évidence que cette guerre peut sortir des frontières dans laquelle elle est pour le moment tenue. Les responsables de ce délire meurtrier pourront toujours dénoncer le terrorisme aveugle…

Il faut impérativement organiser une médiation pour mettre un terme à ces atrocités.

Cultes et cultures, après la liberté, les tunisiens se font botter le cul

Branle bas de combat en Tunisie

Business news de Tunisie (26 mai 2011) rapporte que trois avocats ont demandé le rétablissement de la censure. Cités par Gnet, Maîtres Ahmed Hassana, Monoôm Turki et Imed Saydia, ont plaidé le 23 mai au nom de la morale musulmane. Le tribunal d’instance a entendu leurs arguments et interdit les sites pornographiques. Sans masque, c’est le retour au régime précédent. La censure revient par la porte de derrière. In fine, la révolution tunisienne n’aura été que numérique. Elle a juste consisté à faire valser une petite bande des profiteurs et à utiliser Slim Amamou, bloggeur sous le pseudo Slim 404, devenu Ministre de la Jeunesse d’un instant. Car aussi sec, après l’annonce du rétablissement de la censure le 23 mai, le jeune homme a démissionné (twitter 09h29).

Le bouquet de jasmin de la révolution tunisienne serait-il fané ?

On prend les fleurs et zou, au feu des immolés ? L’insulte est tranquille. Au nom du système judiciaire, le nouveau régime s’annonce cyniquement soucieux du respects des libertés.

Avec cette histoire d’interdiction précipitée d’accès à des images et des vidéos réservées à des adultes, c’est par le cul, faut-il le dire, que les Tunisiens se font tirer… l’oreille, au nom d’une pensée unique. Le tribunal de première instance a prononcé son jugement en référé et l’Agence Tunisienne d’Internet ATI doit l’exécuter. Samedi 28 au matin, les sites incriminés étaient encore accessibles, indique Citylocalnews.

Des forums font l’étalage des arguments de tous. Depuis la disparition de la censure de l’internet tunisien, rappelle le site Business News de Tunisie,” pas moins de 7 sites pornographiques ont fait leur apparition parmi les 100 premiers sites web les plus visités en Tunisie. Cinq de ces sites figurent d’ailleurs au top 50“.

L’ambiance n’est pas à la confiance

Simultanément, le gouvernement de la dictature en bouture s’accommoderait d’une absence de préparation des élections. Les combats des mois passés, les sacrifices qui ont fait se lever les endormis, les souvenirs des martyrs, tel Mohamed Bouazizi, s’usent face à la télé réalité. Cédant sous la pression, le Premier ministre tunisien, Béji Caïd Essebsi, a annoncé ce 27 mai que les élections gagneraient à être reportées. Mais les partisans d’un régime totalitaire sont nombreux et de différentes teintes. Ils pourraient bien trouver dans ce délai le temps de s’entendre…

Avec cette décision judiciaire en toile de fond, c’est bien d’une entente entre partisans d’un régime dur que les Tunisiens ont à se défier. Voient-ils les bottes que les cordonniers fabriquent déjà ?

Dominique Strauss-Khan, le chien et le flacon…

Vous êtes venu(e) pour du croustillant. En voici. C’est du classique, mais ça promet d’avoir de l’odeur.

Aux journalistes et à tous ceux qui se roulent dans la fange humaine, à ces photovoyeurs et journaleux qui bloquent les entrées des immeubles face à la résidence où est retenu l’ancien directeur du FMI, voici un texte qui les renvoie à leur pratique. Un poème bien servi qui concerne aussi ceux qui ont à condamner les uns ou les autres. Ils sont hissés sur leurs talons d’accusateur public. Ils dressent leur index de pervers. Bigleux du mental, ils ne parviennent pas à voir que leur intérêt trahit leurs propres turpitudes et tares diverses. Ils sont comme ces curés entourés de sculptures de petits garçons dénudés, mignons chérubins qui représentent leur attirance sexuelle et désir de chaire à corrompre plus que les créatures mythiques et autres innocences mystiques.

Regardez-les venir, ils se précipitent ou se dandinent, tels les Ruquier et Lepen

Le chien et le flacon, de Charles Baudelaire

“- Mon beau chien, mon bon chien, mon cher toutou, approchez et venez respirer un excellent parfum acheté chez le meilleur parfumeur de la ville.” Et le chien, en frétillant de la queue, ce qui est, je crois, chez ces pauvres êtres, le signe correspondant du rire et du sourire, s’approche et pose curieusement son nez humide sur le flacon débouché ; puis, reculant soudainement avec effroi, il aboie contre moi, en manière de reproche.
“- Ah! misérable chien, si je vous avais offert un paquet d’excréments, vous l’auriez flairé avec délices et peut-être dévoré. Ainsi, vous-même, indigne compagnon de ma triste vie, vous ressemblez au public, à qui il ne faut jamais présenter des parfums délicats qui l’exaspèrent, mais des ordures soigneusement choisies.”

Extrait de “Le Spleen de Paris”, Repris en 1864 sous le titre Petits poèmes en prose.