Auteur: Jean-Louis Lascoux

DSK, l’avenir dans l’ombre de la présidentialité

L’homme était à terre, facile à achever. Le territoire était devenu hostile. Le sujet d’actualité du harcèlement sexuel le rendait démoniaque. La presse se dressait soudainement et devenait quasi unanimement anti-macho. Le monde occidental chatouillait ses hormones féministes. Il y avait de quoi animer un feuilleton pour l’été. Comme le dit mon ami Jean-Bruno, il y a du bon là-dedans, coco. Et puis, les charges contre Dominique Strauss-Khan ne pesaient pas suffisamment lourd. L’accusation a du remballer ses certitudes anticipées.

Depuis le début, cette affaire fleurait le coup foireux. Si les charges avaient été suffisantes, si la crédibilité de la prétendue victime était certaine, rien n’aurait empêché le système américain de continuer à broyer Dominique Strauss-Khan. Il était en situation d’être achevé. Mais l’accusatrice avait la crédibilité des auteurs de mails proposant la fortune aux gogos. Sur l’échelle des mensonges, l’accusatrice a vraisemblablement battu DSK. Il était normal que les choses s’arrêtent enfin. Il est d’ailleurs hallucinant que la critique ne soit pas plus forte contre un système capable de faire plonger un individu dans une telle tourmente.

Combien de victimes le système américain fabrique-t-il ? C’est ce système que Nicolas Sarkozy cherche à mettre en place en France… Le feuilleton Strauss-Khan / Naffisatou Diallo aura démontré la dangerosité de cette conception de l’organisation judiciaire.

Bref. Strauss-Khan est entouré. Va-t-il se ré-inscrire dans le projet qui lui était prêté ? Le moment arrive. Il n’est pas trop tard. De plus, tout est bon pour une candidature à la présidentielle en France. La traversée du désert n’a jamais nuit à un homme déterminé. Quels que soient les événements, c’est l’individu qui fait son parcours.

Les français aiment bien les présidentiables avec une histoire aux basques. Ils aiment bien que celui qui va devenir président,  ait une histoire pénible dans le parcours. Une histoire à raconter. Mitterrand a été le premier à identifié le phénomène. Lui s’était fait une histoire bidon d’attentat. C’était le coup de l’observatoire. L’auteur de l’abeille et l’architecte rêvait d’une situation gaullienne. Le grand Charles avait eu droit à son attentat. Même que les auteurs avaient du répondre de leur acte en justice. Pour Mitterrand, c’était du montage… Pompidou et Giscard, ça ne compte pas. Pour ce qui est de Chirac, il avait ses casseroles. Sarkozy s’est opportunément inventé un parcours de sauveteur, à faire pâlir de rage son mentor Charles Pasqua. De l’indicible. De l’inavouable. Dans la classe politique, on se fabrique des histoires et la presse est tenue d’en faire les ragots.

Comme le disait le poète Laurent Tailhade : “Peu importe les victimes, pourvu que le geste soit beau.

Bonne route Dominique Strauss-Khan…

Et n’oublie pas ces moments pénibles et injustes. Parce que d’évidence, l’affaire à laquelle tu as été soumis tu n’en n’aurais pas voulu…

Kadhafi, la chute et la Libye après … ?

Il aura fallu une mobilisation internationale. Il aura fallu l’armée de l’OTAN. Il aura fallu des livraisons massives d’armes sans précédent pour arriver au bout de l’organisation libyenne. Il aura fallu des mensonges en nombre, servis notamment par le journal Le Monde, et relayés par de nombreux organes de presse, dans le but de convaincre l’opinion publique occidentale du bien fondé de l’intervention militaire. Voici l’État Libyen menacé de démantèlement. Sa reconstruction va dépendre de la capacité des futurs dirigeants à s’appuyer sur les anciennes administrations. Les fondateurs du CNT semblent être de ceux qui seront en place. En ce moment, les avoirs des Kadhafi, des milliards d’euros dispersés dans on ne sait combien de pays, gelés par les gouvernements, dont un bon nombre de représentants ne regrettent qu’une chose : ne pas pouvoir ouvrir eux-mêmes les coffres et partir avec quelques paquets de billets et stocks de lingots, à la manière des porte-valises qui ont servi la cause de la campagne présidentielle de Jacques Chirac, de Charles Pasqua, d’Edouard Balladur et de Nicolas Sarkozy.

L’après Kadhafi n’est pas à inscrire sur le tableau des victoires mais des hontes de notre civilisation. La guerre est une indignité humaine. Une indignité humaine se voile et tandis que les responsables sont au pouvoir, l’Histoire est toujours réécrite. Nous en sommes là. Là pour la Côte d’Ivoire, là pour la Libye, là pour l’Iran, là pour la Syrie et là encore pour la Tunisie, l’Algérie et le Maroc. Là pour la Somalie. Là pour l’Afghanistan. Là. Las…

Obtenir la chute de Kadhafi pouvait passer par bien d’autres moyens que de jeter encore une fois la douleur, la misère et les déchirements. L’après Kadhafi va nécessité de passer par un bilan, accompagné d’un inventaire et suivi d’un projet. Tout ce que les Libyens n’ont pas. Les acteurs actuels du renversement de Kadhafi sont bien moins les Libyens que les bombardements de l’Otan. L’affaire n’a rien à voir avec le débarquement des alliés dans une France soumise au pétainisme et à la collaboration avec les nazis. Incomparable. Il faudrait être nul en Histoire pour se plaire à utiliser cette comparaison. Après les attaques provenant de la mer, l’aviation a joué un rôle décisif dans la chute d’un régime implanté, apprécié et soutenu. Au final, le projet va être celui de ceux qui vont avoir gagné la guerre. Et ce n’est pas le peuple libyen… Le peuple libyen l’apprendra assez tôt et tout philosophe charlatan qui se plait à se rouler dans la fange guerrière préfère évidemment le sacrifice héroïque des autres au sien qui aurait le mérite de le rendre silencieux.

La résistance sur six mois de l’armée et de la population favorable à la Jamahirya mise en place par Mouammar Kadhafi en Libye depuis le 2 mars 1977 témoigne d’une forte intégration du système. Il ne va pas être simple de maintenir le niveau de développement humain dans le pays, reconnu internationalement. Il ne va pas être simple d’effacer le modèle développé par Kadhafi, sans provoquer des nostalgies, des regrets, des rancœurs et donc des rancunes.

L’après Khadafi risque d’être plus compliqué que l’après Zine el-Abidine Ben Ali. Il risque d’être moins simple que l’après Laurent Gbagbo. La différence est dans le projet. Alors, probablement que pour aider la Libye à sortir du chaos dans lequel l’OTAN l’a plongée, il conviendrait d’envisager de la soutenir. Le fantasme occidental n’est certainement pas de faire de la Libye une Allemagne africaine… Alors, pour aider la Libye ?… Et si la dynamique de bonnes intentions est authentique, alors ça devrait être le tour de la Syrie et quand la Corée du Nord ?

Phishing et arnaque sur le net

Ce matin, je reçois un message de phishing alors que je viens juste de changer de fournisseur d’accès internet. Le seul hic, c’est que ce n’est pas celui qui est indiqué sur le message. Non, je ne suis pas client chez Free. Mais ce qui est quand même fort, c’est que la base de données utilisée semble bien être à jour des dernières adresses du bon fournisseur. C’est étonnant. D’où peut provenir l’information ?

Ha, c’est quoi le phishing ? J’en ai déjà parlé précédemment. Une peste sur le net. C’est la pêche aux “gogos”. Une technique qui consiste à solliciter les internautes en leur disant qu’ils doivent venir sur un site, où ils ont un compte ouvert. Il y aurait un problème de sécurité ou une formalité de validation nécessaire. Et hop, l’intrigue, la curiosité, s’il vient, le poisson-gogo est ferré. Appâté, il reste à lui faire mordre à l’hameçon. L’interface bien présentée peut faire le reste.C’est cela le phishing, une déformation du mot fishing, pour pêche ou hameçonnage…

Une pratique de piraterie sur internet qui aboutit à recueillir les coordonnées bancaires ou un mot de passe afin de détourner des informations ou obtenir de l’argent.

Le phishing n’est pas la seule pratique frauduleuse sur le net. Pour s’en défier, la catégorie sur WikiPedia est utile. Celle qui a été longtemps pratiquée est une fraude connue sous le nom de l’arnaque nigérienne ou ivoirienne, parce que les mails sollicitant proviennent le plus souvent de ces pays. Elle est dite fraude 4-1-9 en référence à l’article du code nigérien qui la réprime. Je dirais simplement qu’il s’agit d’une arnaque à la fortune.

Ce qui est rassurant – ou inquiétant selon ce qui peut constituer un ensemble d’a priori dans notre manière de considérer les choses – c’est que les choses n’ont pas changé depuis plus de cinq ans. En effet, j’écrivais le 8 août 2006 un article sur le sujet pour Agoravox

Onze ans sans voiture

Voici une décennie, je décidais de ne plus être encombré par la voiture. Terminé la boite à pv. J’étais libéré des questions de stationnement, des ballades dans les sous-terrains à la recherche de la place, puis à celle de la voiture. Quel niveau déjà ? Dans la foulée d’un changement radical, je découvrais les joies de la marche, des taxis et des transports en communs. Et je décidais de louer des voitures et de ne plus en posséder.

La SNCF décrochait sans rien faire un client fidèle, avec carte d’abonnement et grand voyageur. Les taxis venaient avec leur surtaxe nocturne, de bagage, d’attente en station et leurs sous-entendus suggérant le bon vouloir d’un pourboire. Les taxis les plus désagréables ne sont ni à Bordeaux, ni à Marseille, ni à Lyon, ni à Paris ou à Lille. Ils sont dispersés géographiquement. Mais quand même, d’expérience, il y a plus de taxis profiteurs à Bordeaux et à Marseille. Je plongeais aussi dans les vols réguliers. Fidèle comme une ombre, avec le sentiment d’une absence de choix, aux horaires d’Air-France. Les bas prix d’Easy-Jet m’ont aussi attiré. Toutefois, les retards si nombreux, les attentes interminables ne m’ont pas semblé compenser les écarts tarifaires. Pourtant, la compagnie cocardière a une grille tarifaire des plus absurdes. Les arguments pour les justifier sont tordus comme un cep de vigne, comme un aller simple est plus cher qu’un aller retour… Et parfois, avec le système de paiement American Express, de quoi enrager.

J’aurais ainsi passé onze ans sans que la pollution puisse m’être attribuée individuellement. Onze ans d’une écologie non forcée, assumée, et à peine revendiquée. Parfois seulement, certains pochetrons de l’embouteillage, incapables de faire autrement que de se lancer dans un bouchon, m’ont agacé. A peine. Certes, quelques PV appliqués sur le pare-brise de la voiture de location ont embrumé quelques fins de soirée. En passant devant quelques radars, j’ai du perdre en onze ans l’équivalent d’un permis de conduire. Pas plus.

Après cette période de cure, me voici, ou plutôt revoici automobiliste. A conduire avec sa propre voiture, les choses sont un peu différentes. Il existe une nuance inattendue par exemple entre la limitation de vitesse et les excès de limitation de vitesse. Une nuance à peine perceptible quand on loue. Aussi, il existe une nouvelle attention aux micro-rayures. Par ailleurs, sans les nouveaux systèmes Coyote et autre Avertinoo, il semble impossible de ne pas perdre des points, tant les radars sont placés pour piéger les automobilistes. Le contrôle systématisé fait de chacun de nous un délinquant potentiel. C’est la culture du présumé coupable qui s’applique aussi sur les routes. La polémique récente sur la suppression des panneaux d’avertissement de contrôle de vitesse a remis en évidence cette vieille discussion entre l’action pédagogique et l’action répressive. En réalité, maintenant, des enjeux économiques se font face : soit ce sont les caisses d’un État dont les dépenses sont arbitrairement décidées qui sont remplies, soit ce sont des sociétés privées qui en font leurs choux gras.

Dans des endroits en retrait des moyens de transport, la voiture est indispensable. Elle est tout aussi indispensable lorsqu’il s’agit de traverser la France dans sa largeur. Et c’est à ce moment là, qu’en plus des pv, des radars, de l’augmentation incroyable du prix du carburant, les frais d’autoroute apparaissent.  Mais pas partout. Les usagers des routes de Bretagne en savent quelque chose : pas de péage malgré les tentatives d’appropriation des sociétés d’autoroute, dont les dirigeants rêvent de taxer jusqu’aux accès urbains. Le résultat est un meilleur confort autoroutier, notamment avec des sorties tous les 7 kilomètres au lieu de 23 sur les autoroutes à péages.

Onze ans sans voiture. Mais à ce moment là, j’habitais en centre ville…

Sarkozy, dégage !

A la tête de l’État français, même des plages où tu fricotes devant les paparazzi, après tes ordres, tu mets notre pays en guerre. Le but était initialement de protéger une population civile Libyenne contre Khadafi.

Que s’est-il passé entre vous pour que votre entente cordiale s’effondre ? C’est quoi le non-dit ? Qu’est-ce qui te pousse à la guerre ? Qu’est-ce qui entraîne des parlementaires UMP, socialistes, centristes à soutenir ta frénésie meurtrière, tes stratégies dévastatrices ? La peur de la revanche de Khadafi ?

Les mensonges répétés éclairent les justifications et le dégoût ne peut que saisir les observateurs impartiaux. J’en suis : peu m’importe la vie du chef nomade et la tienne, ce qui vous unit et vous sépare. Les caisses de l’État sont vides pour ceux qui sont dans le besoin,  mais pas pour les guerres de civilisations. Est-ce sur l’espoir d’une dette libyenne que tu spécules ?

En 2001, en France, avec la fin du service guerrier obligatoire, une ère pacificatrice commençait.  On s’était déshabitué d’une politique internationale idiote et assassine. Animé d’égocentrisme, tu attises l’adversité. Anti-communiste primaire, tu relances les affrontements des religions. Avocat de formation, on aurait pu s’attendre à ce que tu privilégies la parole et la négociation. Mais tu es arrivé au taquet de tes compétences. Tu expédies des fanfarons à des souffrances certaines. Les montagnes d’Afghanistan ruissellent du sang de soldats et de civils confiants, et tous imbéciles. Dans les décombres d’Irak et maintenant les déserts de Libye s’amoncellent les cadavres. Chacun s’inscrit désormais dans ta mémoire.

Avec ton arrivée au pouvoir, la régression est générale. Un véritable déclin est amorcé. Il a fallu attendre la proposition d’Eva Joly sur le sens de la fête nationale pour qu’une idée surgisse du monde politique. Mais décidément en même temps que la démarche criminelle, la salissure culturelle, tu excelles dans l’insulte à l’intelligence.

Depuis 15 ans dans la confusion entre tes affaires privées et les affaires publiques, en 2011, tu es encore président, Sarkozy. Crois-tu sortir grandi de ces crimes d’État ? Avec tes comparses placés au gouvernement, tes complices vendeurs d’armes, affréteurs de l’indignité, spécialistes de la cavalerie financière, toi le président de ceux qui gagnent, toi le protecteur des riches, tu es aussi le vilipendeur des plus pauvres.  Héritier du trésor balladurien, t’imagines-tu pouvoir masquer plus longtemps ton mépris de la France d’en bas, ton orgueil criminel et ta prétention sans résultat politique ?

En 2008, tu as annoncé ton anti-slogan de campagne 2012, , au salon de l’agriculture (ça ne s’invente pas), insultant le passant, au jeu de celui qui dit qui est, tu t’es toi-même baptisé.

Tu as voulu devenir quelqu’un. Tu as réussi. Ta chute sociale n’est peut-être pas promise à la fulgurance de ton ascension politique, mais tu es devenu quelqu’un dont un nombre grandissant souhaite qu’il ne soit plus personne.

Maintenant, trésorier de l’affaire Karachi, prends la décision avant d’être poussé dehors.

J’use de mon droit à la libre expression pour que tu ne puisses pas facilement border le lit du fascisme dont tu entretiens le cadavre sous perfusion.

Dégage, Sarkozy, dégage !

Apple en retard sur tout

Le mythe Apple s’effondre à nouveau. J’avais constaté dernièrement combien Apple fonctionne dans un système d’intérêt à sens unique. Tout pour sa pomme. Les pépins pour les autres. Pour ce qui est de pousser, on l’est, mais dehors. Ce n’est plus de la performance, c’est de l’arnaque technologique. Une arnaque organisée en bande capitaliste immorale. Le discours d’Apple s’approprie une éthique où ce qui la concrétise est carrément l’irrespect des consommateurs, comme de l’environnement et du reste.

Apple, le rêve d’en croquer nous utilise comme de naïves Banche-Neige et au coin du bois la vieille sorcière de Steve Jobs nous refile son poison électronique. Câble après câble, on peut toujours brancher. Les outils d’Apple sont bloqués, bridés, empêchés. C’est la technologie la plus agaçante du marché. De plus, tout est payant et si la pomme ne rêve que de devenir une citrouille, à force de se gonfler de prétention, elle va exploser comme la grenouille qui voulait devenir aussi grosse qu’un bœuf.

Je rouspète contre les nouvelles technologies, c’est parce que j’en suis un utilisateur. De plus en plus exigeant pour mieux vivre mes interventions pédagogiques. De plus en plus attentif à mon confort et à la qualité de ce que j’apporte aux participants.

Dans un sursaut pour sauver mon affection pour Apple, j’ai acheté un câble HDMI-HDMI (19 €) et un câble Digital AV Adapter (39€)  pour projeter l’écran de l’Iphone directement sur un écran mural. Les câbles devaient me permettre de connecter l’Iphone que je n’ai pas encore liquidé avec un vidéoprojecteur LG HX300G. Hé bien, pas Safari. Pas de photo. Pas de carte. Rien. Rien. Ah si, ouf, les vidéos sont projetées. L’audio est envoyée sur le vidéoprojecteur. Heureusement, je peux récupérer le son avec la JamBox. Mais pas de photo, pas de web. Alors est-ce que ça marche avec autre chose ? Et puis quoi ? Je retourne à Apple pour faire remballer ce câblage illusoire.

J’arrive au nouvel Apple-Store rue Sainte Catherine, à Bordeaux. Superbe magasin. L’accueil est assuré par des jeunes gens contents de travailler. Ils connaissent l’histoire d’Apple, avec le 128k en 1984, etc… Une entreprise avec sa culture et des vigiles pas discrets, armés de talki-walkie, gros à la ceinture. J’arrive avec mes deux câbles. Je dis que ça ne marche pas. Je donne une formation gratuite à ces jeunes qui ont le réflexe protectionniste de leur boîte vite en rondelles : hé oui, ils savent que leur entreprise bride le système. Ils sont trois et l’un plus informé que les autres me dit sur le ton de la confidence qu’il faut peut-être que je me renseigne pour jailbreaker mon iphone…

Bref, pour obtenir des performances des produits d’Apple, il faut débrider et peut-être que ça marchera. Avant que tout le fruit soit pourri, il faut en tirer ce qu’on peut. Le jus c’est fini. Après le goût du cidre, la prochaine étape, c’est le vinaigre… Apple aura connu une renaissance…

photo de Steve Jobs

Le fichier des gens honnêtes

Le 7 juillet 2011, des députés se sont réunis pour voter en toute tranquillité un projet de loi digne de la perspective fasciste la plus sereinement installée. Voici venir le fichier tel que les nazis l’aurait aimé : tout de chacun sur sa pièce d’identité. Un régal pour les esprits sécuritaires. Le moyen pour faire le tri de la population quand ça prendra à un déliromaniaque négligemment installé au pouvoir.

N’a-t-on pas vu un risque de glissement avec cette chasse aux Roms voici quelques mois ?

Il s’agit du fichier des gens honnêtes, selon l’expression du sénateur UMP François Pillet. On citera, en premier sur ce fichier, les décomplexés : Patrick Balkany, Jean-Christophe Cambadélis, Alain Carignon, Jacques Chirac, Serge Dassault, Alain Juppé, Christine Lagarde, Jacques Mellick, Charles Pasqua, Nicolas Sarkozy, Bernard Tapie, Jean Tiberi, Dominique de Villepin, Éric Woertz… Comme si on avait besoin d’un fichier pour épingler ces gens honnêtes. Évidemment, tout le monde sera en bonne compagnie. Il suffira de croiser tout cela, d’une puce électronique à l’autre, avec les informations ramassées par Google

Alors, les parlementaires seraient-ils en train d’écrire les textes de loi de Matin Brun ?

Sur son blog, Jean-Marc Manach rappelle que le nombre de fichiers policiers a augmenté de 169% depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur, en 2002 : plus de la moitié des 70 fichiers recensés ont été créés sous son autorité. Dans le même temps, le Parlement a voté pas moins de 42 lois sécuritaires. On aurait pu penser qu’à ce train-là, le problème de l’insécurité devrait avoir été au moins partiellement réglé.

Le commerce fait avec l’État sera également sur une puce optionnelle. La première puce, dite régalienne, contiendra les informations sur le titulaire de la carte. Et un député UMP Sébastien Huygues, stupide ou naïf, présente son argumentation dans Libération : «Les deux puces, la régalienne et la commerciale, seront complètement indépendantes l’une de l’autre. La première fonctionnera sans contact, alors que la seconde pourra être insérée dans le lecteur de notre ordinateur personnel. Aucune donnée ne passera de l’une à l’autre

Ainsi, au lieu d’avoir des projets renforçant la volonté révolutionnaire de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, les députés et sénateurs concoctent du contrôle, des restrictions, de l’iniquité et de la division. Ces quelques députés et sénateurs en manque d’identité devraient peut-être penser à se le faire pour eux ce fichier des gens honnêtes…

Google, la violation quotidienne banalisée

De la diversité au monopole commercial

Sur internet, lorsqu’on se lance dans une recherche, l’automatisme Google s’impose de plus en plus. Oubliés les Altavista, Lokace, Ecila, Exalead et autres Ask qui ne savent pas tous lire les requêtes ou donnent dans la dyslexie. On peut rester nostalgique de KartOO. Il y avait dans ce moteur de recherche une visualisation des relations entre les sujets et les sites. C’était puissant. Une présentation trop en finesse.

L’écrasante simplicité

Google a imposé son champ de cyclope au centre de nos écrans, et le géant Microsoft a engagé une procédure pour abus de position dominante. On aura tout vu. Mais l’avenir en réserve d’autres… La bagarre de ces géants du capitalisme, qui s’absorbent, se bouffent, se détruisent, a pour enjeux les milliards de petits centimes que chacun est susceptible de dépenser.

Tout cela reste très paisible et se déroule dans les bureaux. La culture Google se développe. Elle impose ses recherches par mots clés, l’ immensité de liens jaillis d’un système d’une intelligence douteuse, avec des liens publicitaires immédiats. La culture est nivelée. La publicité est devenue la sanction normale, banalisée, de l’accès à une éventuelle culture. L’information est googolisée. Le mot va entrer dans les dictionnaires.

Les gagnants-gagnants au frais des consommateurs et usagers

Les dirigeants de ces boites se sont-ils rencontrés pour discuter de leur business à Paris, aux tuileries, lors de la réunion qui leur a été organisée aux frais de la princesse française ? Ils sont dans de tels délires financiers qu’ils en oublient les fondamentaux de la civilisation humaine. Ils jouent de la négociation gagnant-gagnant, sachant que dans cette pratique les perdants sont les clients, les utilisateurs, les usagers, les consommateurs. Ce sont ceux-là qui paient pour que les deux autres soient gagnants-gagnants.

Tout le monde sous surveillance marketing

En attendant, Google se rend incontournable et enregistre les histoires de vie, pillent les boîtes email, géolocalise, enregistre les goûts dans les moindres détails. Les voitures de Google passent et espionnent tout le monde. Personne n’y échappe. Les observations de la CNIL et ses amendes n’y changent rien.

L’analyse menée sur ces données par la CNIL a permis de constater que GOOGLE avait enregistré, outre des données techniques (identifiants SIID et adresses MAC des points d’accès Wi-Fi), de nombreuses données concernant des particuliers, identifiés ou identifiables (données de connexion à des sites web, mots de passe de messagerie, adresses de courrier électronique, échanges de courriels révélant notamment des informations sensibles sur l’orientation sexuelle ou la santé des personnes).

Si les théoriciens du complot international apparaissent aujourd’hui encore comme des délirants, leurs élucubrations risquent bien d’être les vérités de demain.

Anticiper au service du mieux être

Avant de se lancer dans une crise sécuritaire, il faudrait bien mettre un terme à ces stockages incontrôlés. Il devient indispensable de mettre en place un consortium du futur afin de réguler les activités de ces  sociétés tentaculaires de la surveillance, de l’espionnage et de l’exclusivité commerciale.

Christine Lagarde, une tête à être copine avec qui ?

Christine Lagarde n’a pas du tout apprécié qu’un journaliste puisse l’imaginer copine avec Bernard Tapie. Même si elle n’a pas la tête à ça, en tout cas, Bernard Tapie en a tiré une belle somme d’argent. D’évidence, les arbitres privés ont touché un petit pactole, mais il est de tradition dans ce genre d’affaire d’arroser un maximum. L’affaire des vedettes de Taïwan aurait été un cas isolé ?

Citation : « Vous croyez que j’ai une tête à être copine avec Bernard Tapie ? »

Ça c’est de l’argument de défense. Digne d’une brillante avocate. Les cordonniers ont bon dos. Ne pourrait-elle s’appliquer sa recommandation lorsque son ami Eric Woertz, alors ministre du Budget, été mis en cause dans l’affaire de la milliardaire Liliane Bettencourt :

Citation : « On aurait tout intérêt à clarifier ce qui constitue un conflit d’intérêts. »

Alors, cette élite, elle a la tête à fréquenter qui ? Avec qui pourrait-elle être copine ? Alain Juppé, le meilleur d’entre nous avait dit Jacques Chirac ? Ce va-t-en guerre cherche probablement en Libye l’argent disparu des banques et dans les dépenses publiques. Pour les pauvres de France, pas d’argent. Pour faire la guerre, le budget n’est pas le même. L’ancien exilé au pays des cabanes reste fréquentable. Il en aurait la tête… Il faudrait lui poser la question si elle se voit la tête à fréquenter Luc Ferry

Et Eric Woertz, ancien premier ministrable et trésorier comme Alain Juppé des partis de Chirac, en passant par Nicolas Sarkozy jusqu’à Jean-François Copé ? D’aucuns apprécient cette autre pointure dans les financements occultes. Ancien ministre du travail, il ronge encore son frein sur un parcours judiciaire dont la boue continue d’éclabousser sa bouille hébétée. N’oublions pas ce notable prédécesseur de Nicolas Sarkozy au ministère de l’intérieur, Charles Pasqua, parangon de l’homme d’État le plus habile à se tirer du plus grand nombre d’affaires judiciaires. On l’imagine arrêté au petit matin, mal rasé, menotté… On en imagine d’autres. Une longue chaîne qui discrédite sans vergogne la vie politique française devant laquelle piétine l’héritière de l’épicerie du grand père Lepen.

Maintenant Christine Lagarde est au FMI. Elle avait comme concurrent le chef de la banque centrale du Mexique, Augustin Carstens. Ce n’est pas sans évoquer les turpitudes de l’affaire Florence Cassez pour laquelle des eurodéputés se bougent. Et peu importe la réprobation populaire.

Christine Lagarde, nouvelle intouchable joue à cache-cache avec le système policier et judiciaire français tandis que les brocardeurs de l’administration française pour un petit exercice de math se retrouvent de longues heures au commissariat et menacés d’incarcération. Au même moment, l’avocate montrée en exemple pour une probité sujette à caution, célébrée par une bonne poignée d’avocats parisiens pour son sens de la médiation, va rencontrer son prédécesseur Dominique Strauss-Khan. Tout va bien.

Alors, elle a une tête à êttre copine avec qui, Christine Lagarde ? Au hasard, avec Dominique Straus-Khan. Voici une galerie de photos : Alain Juppé,  John Dillinger, Joseph Vacher… qu’elle dise pour que l’on sache qui doit être fréquenté et qui ne doit pas l’être, au faciès… Elle est si subtile et intelligente Madame Christine Lagarde.

Les clichés sont publiés sur Wikipedia. Les droits d’auteurs sont indiqués sur les pages respectives.

Maroc, de la bouderie touristique à la solidarité politique

Les coups de boutoirs d’une jeunesse en quête de liberté font vaciller le trône du roi du Maroc. Répressions, provocations, assassinats, sévices les plus cruels, emprisonnements, avilissements permanents et tortures ont tenu longtemps les marocains en soumission-résignation. Notre ami le Roi, de Gilles Perrault est toujours d’actualité, une génération après. Il en faut un sacré ras-le-bol pour défier les criminels au pouvoir. Les nouvelles technologies ont apporté un moyen discret d’organisation. Les réseaux sociaux, instrument d’une société de profit, ont été utilisés aux fins de bouleversement. Ce ne sont pas de grandes révolutions. Avec la mondialisation de la société de consommation, les enjeux sont devenus plus difficiles à démêler. Néanmoins, le passage de la liberté d’expression électronique a permis l’évolution de la liberté réelle. Un pas invisible a conduit à de grandes manifestations pédestres.

Les démocraties occidentales ne doivent plus se satisfaire de ces dictatures. On y va en vacances en fermant les yeux sur les conditions de vie déplorables de la plupart des Marocains. Comme si c’était normal. Comme si c’était le sort de certains de mendier. Les responsables des club de vacances mettent en garde contre les risques de toutes sortes. La misère est grande. La liberté est tenue en laisse. La citoyenneté des habitants les renvoie aux statuts méprisés d’immigrés sur Terre. Le parasitisme des dirigeants français donnent encore la destination du Maroc comme respectable. Le pays des droits humains est encore une fois trainé dans la boue. On l’a vu, pour la Tunisie, avec l’exemple Alliot-Marie. Peut-on oublier celui du président Nicolas Sarkozy, et de son prédécesseur prenant ses vacances régaliennes, deux fois en 2008, une fois en 2009 et une en décembre 2010

Les français boudent les destinations d’Afrique du Nord. Mais il faudrait transformer cette bouderie touristique en solidarité politique.

En peu de temps, des mouvements sociaux ont secoué les habitudes. Le pouvoir est difficile à lâcher. Les cas de Laurent Gbagbo et Mouammar Khadafi témoignent combien le sentiment de légitimité se combine avec celui d’indispensabilité vis-à-vis d’une organisation sociale. Ce syndrome atteint tous les dictateurs et ceux qui le sont en devenir.

Les changements proposés par Mohamed VI sont illusoires. Il renforce son pouvoir religieux et ne diminue pas son pouvoir politique. C’est au nom des valeurs sacrées que l’on enferme dans des conditions indignes des personnes pour délit d’opinion au pays du tourisme. Le crime de lèse majesté existe encore : trois ans de prison pour une blague sur Facebook. Il met en place un système de paravents complexes qui ne font que lui donner l’impression d’avoir fait un montage satisfaisant. Mais les mouvements sociaux restent là. Même si les journaux télévisés n’en rendent pas compte, la contestation continue au Maroc.

Ce n’est pas la royauté qui est mise en cause par le peuple Marocain. Le roi devrait s’en tenir à cela. Le principal enjeux est… la liberté de conscience, de laquelle découle l’exercice des autres fragments de la Liberté et du respect des droits de tous.

Photo de Mohamed VI extraite d’un cliché de U. Dettmar/ABr