L’hallali sur la Libye, un alibi pour le gouvernement français
Voici quelques mois, Mouammar Kadhafi était fréquentable pour être accueilli par Nicolas Sarkozy, en 2007, toute argenterie sortie, tentes plantées dans les beaux jardins élyséens. Ceux qui avaient trouvé cette réception par un représentant du peuple français indigne étaient menacés de répression par la préfecture de police, sur demande de l’Élysée. Que croire, le discours d’hier, affirmant que Kadhafi était digne d’être reçu en France ou celui que sert aujourd’hui un président de la république, Nicolas Sarkozy, dont le comportement semble véhiculer l’hystérie des va-t-en guerre ?
Les dernières semaines des événements de la politique gouvernementale en France devenaient catastrophiques. Jamais un président français n’a été aussi vite décridibiliser par ses actions et son entourage. On trouve pêle-mêle les profits personnels de la famille Alliot-Marie, la mise en cause d‘Eric Woertz dans l’affaire Béttencourt qui implique aussi Nicolas Sarkozy, l’affaire avec Dominique de Villepin, les sondages bidonnés de l’Élysée, le premier ministre qui va en vacances offertes par le dictateur Moubarak, le président lui-même qui séjourne à la résidence du roi Mohammed VI de Jnane Lekbir, à environ 3 km de Marrakech sur la route de Meknès… Sans oublier le financement de la campagne présidentielle de Balladur qui implique aussi Nicolas Sarkozy.
Bref, ce que nous venons à découvrir et ce qui va venir. Les héritiers de Pasqua et de Chirac sont au pouvoir et, comme le maître, ils se font naturellement remarquer et organisent leur système de protection.
Il fallait un évènement fort. Quelque chose de marquant. Quelque chose qui frappe l’imagination, pousse à écarquiller les yeux, sidère, détourne l’attention. Quelque chose qui conduise à focaliser. Quelque chose qui entraîne tout le monde. Quelque chose qui fasse l’adhésion. Peu importe le sacrifice.
Car en effet, la question, la vraie, la seule, la question à laquelle il conviendrait de répondre est celle qui apporterait l’information sur ce qui a pu se passer entre Nicolas Sarkozy et Mouammar Kadhafi. Oui, car un conflit de cette envergure n’est pas soudain. Si Nicolas Sarkozy était vraiment épris des droits humains, ça se saurait. Il se serait tourné en premier vers les méfaits de la Russie… Bon, admettons que ce soit trop ancien. N’était-il pas prêt à envoyer quelques missiles sur le Mexique au nom de l’innocence proclamée de Florence Cassez et de la succession du Mexique à la présidence du G20 ? Trop loin, probablement. Alors pourquoi pas sur Laurent Bagbo ? Les conditions sont aussi clairement réunies. Hé bien non. Alors, que ne s’est-il pas passé entre Sarkozy et Bagbo et qui s’est produit entre Kadhafi et Sarkozy ? Les contrats promis par Kadhafi, plusieurs millions d’euro d’armement en échange d’une centrale nucléaire n’auraient-ils pas été honorés ? Il devrait bien y avoir de cela… Fallait-il rapidement discréditer le Libyen qui avance désormais avec des pétards mouillés de financements occultes de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy ? L’astuce pourrait consister à crier en premier à l’agression et à savoir jouer de la voix victimaire.
S’il ne s’était rien passé entre les deux hommes, alors la réponse serait ailleurs. Elle serait dans un besoin stratégico-politique de Nicolas Sarkozy, qui entraîne tout le monde autour de lui, sauf Angela Merkel, habituée à un Sarkozy auquel elle ne fait guère confiance. Kadhafi en ferait les frais.
Commentaires (2)
[…] ont secoué les habitudes. Le pouvoir est difficile à lâcher. Les cas de Laurent Gbagbo et Mouammar Khadafi témoignent combien le sentiment de légitimité se combine avec celui d’indispensabilité […]
[…] montrent le sort pitoyable que ces abrutis en goguette ont réservé à leur dictateur, il y a peu si fréquentable. L’engeance humaine la plus dépravée a pu s’exprimer en toute tranquillité. […]