Auteur - Jean-Louis Lascoux

3 mystifications en formation managériale : Maslow, Karpman, Kubler-Ross

Dans le domaine des formations managériales, certaines représentations sont admises comme allant de soi. Elles sont enseignées et relayées, parfois sans discernement, tant par les consultants que par les enseignants issus des grandes écoles. Ces modèles bénéficient d’un crédit intellectuel largement usurpé, faute d’évaluation critique rigoureuse.

Ayant moi-même contribué à diffuser certains de ces concepts, je mesure aujourd’hui combien leur usage s’est opéré sans réelle vérification méthodologique. Quelques formateurs prudents soulignaient leur statut non scientifique, mais l’ensemble repose sur un flou théorique entretenu par une tolérance excessive à l’égard de l’imprécision. Le rejet de la rationalité argumentée, souvent au nom de l’« ouverture d’esprit », a laissé place à une forme d’éclectisme permissif dans lequel toute critique méthodique est disqualifiée.

Je propose ici une analyse de trois modèles particulièrement problématiques.

1. La courbe du deuil (Elisabeth Kübler-Ross)

Initialement conçue pour décrire les réactions psychologiques de personnes confrontées à l’annonce d’une maladie incurable, cette courbe a été transposée, sans fondement, aux situations de changement en entreprise. Cette généralisation abusive repose sur un glissement conceptuel majeur : assimiler une annonce de décès à un changement organisationnel. En cela, elle constitue une rationalisation a posteriori de la résistance au changement.

La critique principale tient à l’absence de validité empirique dans cette transposition. Il n’existe aucun protocole de vérification démontrant que les étapes supposées du deuil s’appliquent aux transformations professionnelles. L’argument devient alors circulaire : toute réticence est interprétée comme un signe d’entrée dans la “courbe du deuil”, justifiant dès lors des pratiques managériales normatives voire manipulatrices.

2. La pyramide des besoins (Abraham Maslow)

Présentée comme une hiérarchisation universelle des besoins humains, cette pyramide repose sur une modélisation ethnocentrée, fortement influencée par un contexte socioculturel particulier, en l’occurrence celui de l’Amérique protestante du XXe siècle.

Or, les besoins humains ne suivent pas nécessairement une hiérarchie linéaire. Leur ressenti, leur ordre d’apparition et leur interaction varient fortement selon les cultures, les situations et les individus. De nombreuses études anthropologiques et sociologiques l’ont démontré. La représentation pyramidale fige des processus adaptatifs complexes dans un modèle simplificateur, devenu obsolète et trompeur, y compris dans son pays d’origine.

3. Le triangle dramatique (Stephen Karpman)

Ce modèle postule l’existence de rôles fixes — victime, persécuteur, sauveur — dans les interactions conflictuelles. Il est largement utilisé dans les formations en communication et en prévention des risques psychosociaux, souvent sans mise en perspective critique.

Pourtant, ce modèle repose sur une lecture essentialiste et psychologisante des comportements relationnels, sans base empirique solide. Il simplifie à l’extrême la dynamique des interactions et favorise des interprétations projectives, sujettes à de nombreux biais. L’assignation de rôles préétablis, sur la base d’indices comportementaux flous, conduit à des dérives interprétatives et à une méfiance systémique, peu compatible avec une approche rigoureuse de la relation humaine.

Conclusion

Ces trois modèles partagent plusieurs traits communs :

  • Une absence de validation scientifique probante.

  • Une facilité de diffusion liée à leur apparente simplicité.

  • Une fonction normative masquée sous des prétentions explicatives.

Ils relèvent davantage de constructions idéologiques que d’outils méthodologiques, sinon de biais de temporalité contextuelle. Leur usage massif en formation managériale devrait être reconsidéré à l’aune de critères de validité, de falsifiabilité et de transférabilité contextuelle. En l’état, leur perpétuation contribue à une confusion entre savoirs établis et croyances populaires.

http://youtu.be/C6se-k0G_TA Ces trois leurres présentées comme des vérités dans la plupart des formations au management sont des hontes intellectuelles. Elles sont absurdes, et mêmes ridicules. Maintenant que l'on a un peu avancé dans la qualité du raisonnement. il serait temps que les consultants et formateurs s'actualisent et cessent de les véhiculer.
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Elections municipales : quels candidats choisir ?

Lorsque j'avais une dizaine d'années, j'entendais mes aînés proclamer "Tout est politique. Acheter du pain, c'est politique. Quand tu vas dormir et l'heure à laquelle tu te lèves, c'est politique." Si la politique est partout, alors elle peut avoir diverses expressions. Encore faut-il en comprendre ses enjeux, ses implications, et d'abord la signification du mot politique. Tout est politique quand on comprend que même l'apolitisme est une manière de faire ramper les ramifications d'une pensée normative, de laisser dominer ceux pour qui les pouvoirs sont les moyens d'obtenir autant de soumissions.   La politique, c'est participer ou laisser décider, au moment d'une élection ou/et à tout moment d'un mandat La politique réside dans la manière de concevoir le lien social. Elle implique le rapport à la décision, à la conduite de la vie des autres, de la sienne, à considérer le présent, le récit des expériences, de l'Histoire, à définir les projets, à regarder l'avenir, à proposer ou imposer, à obtenir les petites résignations et les grandes allégeances. La politique, c'est la manière dont on peut envisager la promotion du lien social, de son établissement à son entretien, avec la complexité des engagements et des désengagements, de l'enseignement aux enfants à la formation continue des adultes et de l'intervention de tiers lorsque les choses se détériorent. La politique, c'est une affaire de médiation. C'est l'historique implication des philosophes de la cité grecque dans la conduite de la cité. La politique est en lien étroit avec la manière de vivre en société. Si être élu, c'est obtenir de pleins pouvoirs, c'est d'évidence une toute autre politique que si, être élu, c'est animer la cité en restant à l'écoute des citoyens. Une alternative politique : conduire à des soumissions ou favoriser des adhésions Ainsi, la culture de la médiation engage chacun sur une nouvelle manière de l'exercice de l'autorité. Il ne s'agit pas de prendre les décisions à la place des citoyens, mais d'accompagner la mise en place de projets communs. Pour ceux qui n'en n'ont pas la formation, c'est un exercice impossible à maintenir. Il faut donc commencer par développer ces nouveaux savoirs qui font plus que décentraliser les systèmes de décisions, plus que de déléguer les fonctions et les rôles ; il s'agit de changer un mode représentatif par un mode participatif ; c'est un travail en profondeur sur les rapports à l'éducation. Attention aux chants des sirènes de l'extrême droite  Ils sont nombreux parmi les électeurs et les candidats à être dans une grande fragilité. Ils sont nombreux à aimer les icônes. Ils sont nombreux à s'enthousiasmer lorsque ceux qui les dirigent avec de petits partages, obtiennent les résultats de leur servitude (La Boétie). Les risques sont de favoriser le retour d'un système politique fondé sur l'exclusion, la domination, la mise à l'index et la délation, en faisant croire que c'est une voie pour que ceux qui méritent ne soient plus déçus. Non seulement, ce sont des raisonnements absurdes, mais c'est une peste politique. Dans le même genre d'idée, en son temps, beaucoup avaient cru avec sincérité que le maréchal Pétain était un bon choix et ce fut une catastrophe. Dans tous les cas, face aux chahuts et aux aléas de la vie sociale, dans un pays qui n'a jamais été aussi riche depuis le temps que les civilisations existent, les citoyens doivent être vigilants à ne pas se laisser charmer par les discours qui endorment les consciences. La voix d'Homère rappelle à tous que les sirènes ont des paroles qui séduisent, et que pour les entendre sans s'y laisser prendre, il faut souvent adopter de fortes mesures de résistance. Dans tous les cas, ceux qui s'embarquent ne se rendent pas compte de la cause qu'ils servent et de celle qu'ils détruisent. Les choix des systèmes autoritaires sont de cette nature, ils empêchent la poursuite d'un projet commun fondé sur la solidarité et la garantie des libertés. Attention donc à cette nouvelle parure avec laquelle l'extrême droite française se maquille.
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Qui ne sont pas « médiateurs professionnels » ?

Lorsque j'ai initié l'usage de "médiateur professionnel" et de "médiation professionnelle", ils ont été nombreux dans le microcosme de la médiation des conflits à dénigrer ces deux notions. Pour eux, le médiateur ne pouvait pas être un professionnel, non. Pour eux, être médiateur ça devait rester une activité annexe à celle de conseil ou d'arbitre ; pour eux, la médiation, c'était (et pour beaucoup c'est toujours) un mi chemin entre la morale et le droit ; avec un peu de psychologie, le médiateur doit arriver à ce que ses interlocuteurs deviennent raisonnables. Selon eux, la médiation, c'est fait pour ramener les personnes sur les chemins de la conformité. Pour eux, la médiation, c'est une mission, à la rigueur une activité de retraités, ou de fonctionnaires bons offices, ou de personnes travaillant dans un organisme subventionné, sous tutelle de l'Etat ou d'une para-administration. En tout cas, l'idée de la "médiation professionnelle" leur apparaissait (et encore...) une usurpation. Elle ne devait pas faire de chemin du tout. Pour eux, médiateur professionnel, c'était abusif, voire un non-sens. J'ai défendu l'idée par la preuve : "un médiateur, une mission, un résultat". J'ai démontré que l'on sait où conduit un conflit et où une médiation professionnelle peut conduire aussi. J'ai imposé une vision scientifique de la résolution des différends. Ca a vraiment commencé en 1999, lorsque j'ai écrit mon bouquin "Pratique de la médiation professionnelle" (ESF). Alors, à ce moment là, comme j'ai insisté, les concurrents de l'EPMN, la seule école de médiation professionnelle, ont concédé qu'on pouvait dire "professionnel de la médiation", mais pas "médiateur professionnel". Selon eux, on pouvait parler de "professionnalisation de la médiation", mais pas de "médiation professionnelle". Les plus ardents défenseurs de la non médiation professionnelle étaient dans le monde du droit. Ils voyaient émerger une profession sur le terrain du règlement des conflits. Mais pas seulement, des psychologues aussi, et beaucoup de personnes du milieu confessionnel. Et j'ai poursuivi. J'ai façonné la médiation professionnelle. J'en ai fait une discipline. J'ai suivi l'évidente vécue en entreprise : la médiation était professionnelle et médiateur devenait une profession à part... une profession à part entière. Dans la médiation professionnelle, pas de psychologie, rien qui ne puisse être démontré, attesté, pas de droit, pas de sociologie, pas d'argument statistique, pas de morale, pas de recours à la conformisation. En médiation professionnelle, une approche rigoureuse, méthodique, rationnelle, précise, transmissible, une pratique d'aide à la structuration de la pensée, des processus de soutien du libre arbitre par la réflexion et d'accompagnement de projets. Alors, ils sont venus surfer sur la vague, parasiter le concept avec leur incompétence. Certains sont venus se former à l'EPMN. Ils pompent l'éthique, la déontologie, quelques techniques qu'ils peinent à reproduire, maquillent l'altérocentrage et les processus structurés. Mais incapables d'assimiler la rigueur, ils sont partis en s'appropriant quelques concepts en les vidant de leur contenu. Ils dispensent aujourd'hui des formations avec des contenus relevant de la psychologie et même des pires inepties, détournant la notion de médiation professionnelle de sa rigueur éthique et déontologique qu'ils n'ont pas pu supporter. Alors pour vous permettre de faire le tri, les organisations fondatrices de la médiation professionnelle viennent de publier le tableau officiel des médiateurs professionnels. Et en tout cas, n'hésitez pas à venir à l'EPMN, à Bordeaux, au lieu de vous embringuer dans une formation de bateleur. Les médiateurs professionnels savent comment conduire leurs processus, ils savent aider les personnes à trouver leur issue, à choisir leurs solutions. En tant que membres de la CPMN, ils sont les seuls à préserver la libre décision des parties, à promouvoir le droit à la médiation. Avec les médiateurs professionnels, je vous remercie de votre confiance.
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De la manif pour tous à l’opposition au droit à la médiation

Le mouvement de la Manifpourtous a fait reporter le projet de loi famille. Victoire ! Mais les manifestants savent-ils vraiment contre quoi ils ont manifesté ? Les slogans étaient réchauffés, les mots d'ordre étaient faux, la cause n'avait rien à voir avec le but affiché, tout était bidonné et pourtant, marionnettes dont le porte-voix était le ragot, les leaders ont réussi leur coup. Pourquoi ? Comment ? Trop forts ! La grande manipulation Le mot d'ordre lancé par les leaders de ce mouvement était de se rassembler contre la "familiophobie" du gouvernement. La mobilisation se faisait au moyen de rumeurs lancées sur le net selon lesquelles :
  • le ministre de l'éducation voulait faire enseigner la "théorie du genre", ce dont il n'a jamais été question
  • la procréation médicalement assistée (PMA) était dans le projet de loi, ce qui est totalement faux
  • la gestation pour autrui (GPA) serait mise en place, ce qui n'était pas non plus dans les textes
Alors quoi ? Pourquoi tant de bruit ? Pour le plaisir de venir contrecarrer quelque chose qui n'était pas prévu ? Non, bien sûr. Il suffit de s'intéresser au contenu réel de ce texte et on trouve ce dont les leaders traditionalistes ne voulaient pas. Les leaders apparents du mouvement de la manif pour tous et leurs copains... Ludovine de La Rochère, née Mégret d'Étigny de Sérilly, est présidente de La Manif pour tous, chargée de communication à la Fondation créée par Jérôme-Lejeune, décédé en 1994, docteur honoris causa de l'Opus Dei dont il était membre, connu aussi pour ses positions antiavortement. Elle a été secrétaire générale de la revue Commentaire, laquelle serait la « seule revue intellectuelle de droite qui compte vraiment », selon Olivier Corpet, alors président fondateur de l'Institut mémoires de l’édition contemporaine. Elle a également été chargée de communication de la Conférence des évêques de France, avant de l'être pour la fondation Jérôme Lejeune qui continue à la salarier pour qu'elle ait tout le temps nécessaire à son action militante. Frigide Barjot, pseudonyme de Virginie Tellenne, dont le sens même du calembour n'est pas autre chose qu'une négation de la féminité et suggérant l'excision. Comique logée pendant des années aux frais des contribuables parisiens, elle se proclame attachée de presse de Jésus, se déclare contre la distribution des préservatifs, même en prévention du sida, contre l'IVG et commet une chanson qui en dit long sur ses préconisations sexuelles, son exhibitionnisme militant autant sur le cynisme de ses théories : "Fais-moi l'amour avec deux doigts", soutenue par Thierry Ardison. Bruno Tellenne, frère de l'animateur de télé Karl Zéro (Marc Télenne), est le conjoint de Frigide Barjot. Il utilise un pseudonyme Basile de Koch, pour "bacille de Koch". Sa mère est animatrice de la chaîne de télévision catholique : KTO. Pasticheur, il est coauteur d'un livre défendant les théories de droite extrême "la Préférence nationale, réponse à l'immigration", chez Albin Michel, dirigé par Jean-Yves Le Gallou, membre du Front national, paru en 1985 et signé du Club de l'Horloge, cercle politique ultradroitier. On comprend mieux les intérêts servis et comment une médiatisation aussi forte a été apportée au projet délirant de personnes qui utilisent des pseudo ridicules. Le couple était la médiatisation et désormais, ça risque de faire long feu puisque les relais ne seront plus là. Enfin, c'est quoi toutes ces organisations qui sont mobilisées ? Rien, "coquilles vides". Mais ! Mais poches pleines : la majorité des associations revendiquées dans le collectif sont des associations inexistantes ou créées par les mêmes personnes, une habitude dans ce petit monde associatif du détournement qu'en d'autre temps on appelait des "faux-nez". La réponse à la question mais d'où vient l'argent des organisateurs semblent pouvoir être de ces associations proches de l'Eglise catholique : Alliance VITA, Familles de France, Associations familiales catholiques, et de la mouvance National Organization for Marriage. Tiens donc, on y trouve des associations de la vieille garde de la droite politique subventionnées par l'Union nationales des associations familiales (UNAF)... Qu'y avait-il réellement dans le texte que le gouvernement n'a finalement pas maintenu ? Le contenu de ce texte peut sembler anodin par rapport à ce qui était hurlé. Il pourrait sembler bizarre que pour un contenu sans rapport avec les protestations, une pareille mobilisation ait pu être mise en place. Mais il en allait de bien d'autre chose. Le  jeu mis en place par les intégristes à la tête du mouvement répondait à un risque tout aussi important mais indicible. Le fonctionnement global des dirigeants de ces mouvements, Opus dei en tête, est de contester l'individualité et de défaire les droits de l'homme (ils parlent de droitdel'hommisme). Oui, rien que cela. Pour eux, la vie est une soumission à une autorité, jusqu'au soutien à des systèmes dictatoriaux, quitte à réclamer le droit à la démocratie pour faire passer leurs idées. La fin justifie les moyens, on en rigole, les promesses n'engagent que ceux qui y croient. L'autorité commence par une représentation mystique (dieu) pour se répercuter par ceux qui se revendiquent, dans le cadre d'une organisation spécifique de l'ordre établi depuis deux milles ans, les représentants de cette autorité. Alors, oui, c'est de la liberté individuelle dont il s'agissait, et à plusieurs titres :
  • modification de l'autorité parentale
  • création du statut de beaux-parents
  • médiation obligatoire lors de la judiciarisation des conséquences d'une séparation
  • lutte contre les châtiments corporels
  • pré-majorité à 16 ans
  • réforme de l'adoption
  • facilité d'accès aux informations sur ses origines
Ainsi, pas de PMA ni de GPA. En revanche, des réformes sur les rapports à l'autorité, qui impliquent une sorte de droit d'ingérence dans les modes éducatifs, telle l'usage de la violence dans les rapports parents/enfants, la modification d'une représentation sur le lien exclusif du sang pour l'autorité parentale, la possibilité pour les adolescent de s'extraire encore plus tôt de la soumission aux parents. Globalement, il y va d'une évolution du rapport à la soumission dans le contexte familial (autorité parentale, statuts de beaux-parents), d'une extension de la libre décision appliquée aux adolescents (pré-méjorité), de la non-soumission à la décision arbitraire d'autrui (châtiments corporels, cacher les informations sur ses origines) et de la libre décision assistée par médiateur pour étendre le libre arbitre par delà les rapports conflictuels, au lieu de la soumission souvent illusoire (appel, cassation, organisation d'insolvabilité, désobéissance, nouvelle procédure...) à une autorité judiciaire. Les vrais perdants dans le retrait de la loi famille par le gouvernement La principale perdante dans cette affaire, c'est la médiation appliquée dans les contextes familiaux devenus invivables par les parties. Oui, le résultat de cette manif a été de faire balayer un processus d'aide à l'apaisement, par une libre décision. Oui, le principal perdant est le citoyen qui va devoir continué à se soumettre à la décision d'un juge tandis qu'il aurait eu la possibilité d'être assisté pour pouvoir de manière pérenne mettre un terme à des conflits qui lui pourrissent la vie. Oui, c'est le sens du combat qu'ont mené les catholiques intégristes, avec le soutien de nombreuses personnes, dans l'ombre tel par exemple Fabrice Vert, magistrat de la cour d'appel de Paris, qui est allé de sa diatribe dans la Gazette du Palais, contre la médiation obligatoire, autrement dit contre le droit à la médiation. Son article intitulé opportunément "La tentation de la médiation obligatoire" n'apporte aucun argument pro domo. Selon l'auteur, qui présente des résultats navrant, à se demander pourquoi lui avoir confié une mission qu'il n'a pas su maîtriser, il y aurait au Ministère de la Justice un groupe de travail sur la médiation obligatoire. Faux : aux dires mêmes du président de ce groupe, Marc Juston, le groupe de travail planchait sur les mesures d'accompagnement de la co-parentalité. La tempête médiatique des municipales passée, il faudra bien revenir sur ce projet indispensable à l'adaptation des institutions et des moeurs : la médiation obligatoire sous la nouvelle forme sémantique, plus juste, le droit à la médiation. Ne perdons quand même pas trop de temps avec ces pantomimes, c'est déjà en marche par d'autres voies... Pour le moment, les grands perdants de cette manifestation, ce sont les familles en souffrance ! Mais voilà, qui aime bien châtie bien, n'est-ce pas...
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Faire du flouze sur le net : le blues du trader !

graphique pour pigeon traderJe reçois une invitation pour devenir trader pour 100 euro de mise : gagner de l'argent en jouant avec de l'argent. Pas l'argent des autres, non, le mien. C'est d'autres qui imagines jouer avec mon argent tandis que je serais censé jouer avec. Je jette ça à la poubelle. Et puis non, tiens, je vais aller voir ce que c'est. Une vidéo. Un certain Eric, voix d'adolescent, cherche à me convaincre de jouer avec les fluctuations d'un marché invisible : style, ça monte, ça descend. Des témoignages tous plus élogieux servent de potiches autour de la vidéo. Une chance sur deux, comme au casino avec les numéros rouges/noires, passe/manque, pairs/impairs. Il fait une démonstration minable, martingale en moins. Chances simples, comme à pile ou face, quoi. Comment ça se présente ? Des graphiques en montagnes russes qui progressent vers une démonstration à 15.000 euro/ jour (350 euro le 1/4 d'h.). Trop fort. Aller, il y a plein de dents de scies et il faut deviner la tendance. C'est le jeu. Ils l'ont appelé à leur sauce "option binaire". Je consulte la réputation du site sur internet. Oups ! Réputation épouvantable. Il s'agit de Betonspot : cassé de chez cassé. Après avoir lu une critique dissuasive sur le site qui prétendait m'enrichir, me voilà sur un autre recommandé par le critique averti : Anyoption. Proposition similaire. La réputation faite me conduirait à penser que si je mise ici plutôt que là et que je perds, ça sera normal, mais pas malhonnête. Dans l'autre cas, si je perdais, ça serait aussi normal, mais malhonnête. Vous voyez la différence, bien sûr. Quant à moi, je fais mes statistiques : dans le premier cas, on a une chance sur deux de gagner, dans le second on a un risque sur deux de perdre. C'est évident que ce n'est pas pareil. On se fout de nous, mais dans un cas c'est sous contrôle, comme avec la Française des jeux, pas dans le second. Où donc se trouve la case pigeon ? AMF J'ai pu constater aussi que l'Autorité des Marchés Financiers (AMF) publie une liste de méchants. Ce qui m'interroge, c'est la capacité de contrôle, de suivi, de pistage de tout notre système politico-règlementaire. La présence en continue de ces sites sur le net a quelque chose de curieux, c'est comme si des escrocs notoires avaient pignon sur rue. Non, ce n'est pas possible... On ne trouve pas le moyen d'estampiller de manière visible tous les sites repérés comme pratiquant l'escroquerie "url sur toile". C'est que ça doit être difficile, à n'en pas douter. Enfin... en attendant le nettoyage, ne plongez pas dans ces pièges.
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L’entreprise n’est pas un lieu de médicalisation ni de thérapie

Les difficultés relationnelles et les comportements manageriaux vécus comme inacceptables peuvent avoir des réponses différentes. Leur médicalisation et leur entrée dans une nosographie de la psychologie combinées à leur encadrement par le droit, tendent à connoter les causes des souffrances relationnelles (maladie, déviance, intentionnalité coupable). Spécialistes de ces problématiques, initiateurs de la qualité relationnelle et de processus structurés de résolution des différends, les médiateurs professionnels apportent une réponse la mieux intégrée au monde de l'entreprise. Cette réponse correspond à des pratiques associées à la responsabilité sociale des entreprises. Elle est liée à l'exigence éthique dont les entrepreneurs sont naturellement porteur. La vidéo ci-dessous présente le DMPI : Dispositif de Médiation Professionnelle Interne, que les médiateurs professionnels (CPMN) sont les seuls habilités à mettre en place. http://youtu.be/MFg362O-YIQ
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Entre les idéologies de la justice et la philosophie de la médiation

Idéologie encore Lisons ces deux segments de phrases :
  • Lorsqu’un individu lambda se décide à saisir la justice…
  • Lorsqu’un citoyen fait appel au système judiciaire…
Est-ce la même chose ? L’expression « individu lambda » équivaut-elle au statut de « citoyen » et le terme de « justice » équivaut-il à l’expression « système judicaire » ? Idéologie bien sûr Ce n’est pas simple de se défaire de ses croyances individuelles et pour une civilisation entière de se défaire de ses mythes. Le discours sur la justice est non seulement une idéologie mais un leurre spiritualiste provenant de l’entretien d’un mythe lié à l’exercice d’une bienveillante autorité transcendantale. Alors au lieu de cela, face à toute proposition de progrès, on vient dénoncer une utopie. La médiation professionnelle serait une utopie, le droit à la médiation serait une utopie, l’amiabilisation des différends exposés en justice serait une utopie. Pourquoi risquer s’attaquer de la cave au grenier à nos a priori ? Ayant animé pendant des années des cercles de créativité dans les entreprises, c’était la première chose à laquelle j’invitais les participants pour un résultat toujours opérationnel. Il n’existe pas d’individu lambda en matière de judiciarisation. C’est une mystification sociologique. Le siècle dernier a été porteur de la consécration de la popularisation de « l’individu moyen ». Par affection latine, il en ressort souvent « lambda ». Les pourcentages alimentent le baratin. Idéologie toujours Jadis, on pouvait reprocher aux personnes de ne rien comprendre ; on pouvait fataliser sur la servilité : l’instruction obligatoire n’existait pas. On pouvait manipulait l’ignorance d’autant plus aisément qu’elle se roulait dans la crédulité. En offrant le droit à l’instruction, avec l’instruction obligatoire, on a étendu l’exercice de la liberté. Certes, la crédulité existe encore et c’est là que certains manipulent à l’envi les bonnes gens. Le droit d’apprendre les fondamentaux des connaissances humaines, d’y avoir accès, a connu de nombreux adversaires. La dictature napoléonienne, si adulée par un grand nombre, a participé à sa régression. Les systèmes autoritaires font toujours leurs choux gras de l’étendue abyssale de l’ignorance humaine laquelle, grâce à nos aïeux, s’est réduite. Néanmoins, la servitude exerce sur beaucoup de personnes une attraction au nom des autres, et c’est ainsi que les systèmes autoritaires sont légitimés. Ainsi, Jean-Philippe, qui me faites le plaisir d’être mon contradicteur sur le forum d'AGORAVOX, vous faites partie de ces promoteurs posés d’un système protecteur des représentations au service de la servitude humaine. Pourquoi pas ? Qu’est-ce qu’on a à faire des droits des autres, alors que ceux dont on dispose nous satisfont ? Qu’est-ce qu’on a à faire de l’illettrisme et de la famine, tandis qu’on sait lire et qu’on a les moyens de réveillonner tous les jours ? Vous dites : la « justice française est en mauvais état … l’Etat n’a plus les moyens … les juridictions de proximité n’existent plus mais continuent de fonctionner… preuve de la dégradation … » et la médiation serait un moyen qu’on viendrait « fourguer ». Ce que nous pouvons constater c’est que ce qui conduit les personnes au système judiciaire, c’est comme vous le dites : le même manque d’imagination dont vous faites preuve au nom de tout le monde. On va au juge quand on ne sait plus faire autrement. On a recours à un tiers contraignant quand on a atteint ses propres limites. Quand un conflit est résolu, ce que j’entends de la part des anciens protagonistes, c’est « Si j’avais su ! », ce qui témoigne avec constance d’une conscience rétrospective des conséquences de cette regrettable ignorance. Les « médiateurs professionnels » interagissent là. Ils apportent des moyens de connaissance, de réflexion et de décision. Vous, lorsque vous arrivez au taquet de votre imagination, vous supposez que les autres doivent y arriver aussi. C’est alors que vous justifiez le recours au système de substitution, avec ses voies privatives de la libre décision ; et c’est alors que je vous dis « Aidons les citoyens à réfléchir pour qu’ils préservent leur libre arbitre. ». Notez bien que la discussion tourne autour de l’idée que vous vous faites de l’individu lambda et que je me fais de cette personne citoyenne empêtrée dans une relation conflictuelle. L’utopie que vous mettez à l’index est un processus de créativité très performant appliqué aux relations conflictuelles. Le « médiateur professionnel » que vous rejetez est un tiers formé à la conduite d’un processus d’aide à la réflexion et de décision. C’est ainsi que vous trouvez d’autres idées pour démêler ce que vous avez déclaré « positions inconciliables ». Une chose encore Laisser entendre que je suis le porteur d’une parole gouvernementale, en indiquant que « l’Etat fait de la diversion … et que cet article en fait partie », c’est m’attribuer une position que je n’ai pas. Je n’ai pas l’oreille de Christiane Taubira ni d’un(e) autre. Je ne fais partie d’aucun programme. En 2012, notre organisation a proposé la création d’un ministère de la médiation, parce que nous constatons que ça serait opportun au moins pour y voir plus clair et mettre en place une concertation nationale sur ce sujet ; elle porte le projet très intéressant du droit à la médiation auquel vous vous opposez, comme d’autres l’ont fait contre le droit à l’éducation. Philosophie enfin La « médiation professionnelle » ne peut exister que s’il y a un Etat de droit, un système judiciaire affirmé, des juges ayant les moyens de leur position affirmée. Cette médiation est l’ultime recours pour préserver la libre décision. Au delà, c’est le juge qui doit avoir les moyens de trancher. Maintenant, il nous faut convaincre. Face aux idéologies qui participent à l’animation des débats, un peu de philosophie. C’est vrai qu’il y a des expérimentations et que nous progressons en audience. C’est un travail très intéressant et c’est aussi la raison pour laquelle je prends le temps de lire attentivement le sens de vos objections et de vous répondre. En tout cas, vous aurez retenu que je m’inscris dans la lignée de la revendication de l’exercice de la liberté citoyenne et c’est de celle-là qu’il s’agit bien plus que d’une préoccupation de finances de l’Etat. Que trouver à redire si opportunément l’une rencontre l’autre, sinon que nous marchons vers la réalisation de cette utopie, laquelle ne peut que chagriner les autoritaires et réjouir les citoyens.
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Bertrand Tavernier accusé d’avoir outragé le juge Burgaud

Apportant quelques uns de mes textes sur le site village de la justice, je me laisse prendre par cet article sur le juge Burgaud qui aurait porté plainte pour outrage contre Bertrand Tavernier. Ha bon, tiens, je n'avais pas entendu parler de cela. Il est vrai que ma bulle m'occupe pas mal. Je lis le texte. L'auteur déporte son sujet. Vite, ce n'est plus des propos de Tavernier dont il s'agit, mais de l'affaire d'Outreau. Allons bon. Malgré tous les efforts du rédacteur, la seule, la vraie l'unique question qui apparaît proche de faits dans le texte c'est celle concernant les propos du cinéaste. Mais encore, on ne sait pas ce qu'il a vraiment dit. Tout le reste n'est que suppositions, interprétations, suggestions et sous-entendus. Rien de concret si ce n'est la citation d'une couverture de journal qui émet une hypothèse et des propos rapportés par des personnes plaidants pour une cause. Le procédé apparaît très maladroit et il faut être complaisant pour lui trouver l'ombre d'un fondement. La manière de présenter les choses conduit à craindre l'intox : le juge aurait bien fait son travail, la justice aurait bien fonctionné. Les gens ne seraient pas si innocents que cela. La preuve s'il n'en fallait qu'une, en gros, c'est que le juge est toujours dans la judiciarosphère et que des personnes bien placées, dont la probité est présentée comme incontestable, le soutiennent sans condition. On peut se laisser aller sur bien des sujets et, je trouve qu'avec l'article en question, on en a une belle illustration. On part d'une question, par exemple : "Comment faire entrer ce fil dans le chas de cette aiguille ?" Et on trouve à redire sur sa provenance : "Elle serait (serait !) faite du métal d'un avion de combat." Et voilà les grandes guerres et leurs horreurs. Quant au fil, "il viendrait (!) du petit vêtement d'un enfant dont on ignorerait (!) la terrible destinée." Et nous voici embarqués sur les chemins des larmoiements. En fait, que je vous dise, pour glisser le fil dans le chas de l'aiguille, il faut avoir de bons yeux, compter sur un coup de bol ou mettre des lunettes... Souvent, l'art de détourner les sujets, c'est celui de faire feu de tout bois. Le choix peut être à celui qui souhaite animer son feu de choisir son bois, n'est-ce pas. Et quand il n'y en a pas, à défaut d'arbre on invente une forêt. L'un comme l'autre, dans l'invention, ça demande le même effort. Après cela, on démontre qu'il peut bien en rester des brindilles, ce qui serait un début de preuve sur le fait qu'il y a bien eu possiblement un arbre. Et qui dit fumée dit feu, voici la preuve sortie des braises naissantes. Mais dans l'affaire citée par l'auteur, le tribunal n'a qu'une chose à faire : traiter la question de savoir si oui ou non les propos de Tavernier relèvent de la liberté d'expression sur une oeuvre cinématographique ou de l'outrage. Le tribunal peut se prononcer sans aller sur le reste des élucubrations. Et c'est d'ailleurs ce qu'il est parti pour faire, sans grand bruit. Pour en savoir plus sur les propos exacts de B. Tavernier et sur le procès pour outrage : cet article fait l'état de la situation à ce jour. C'est tout.

Le cliché de B. Tavernier provient de Wikipedia Extrait de l'affiche du film Présumé coupable

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De l’avocat obligatoire au médiateur obligatoire, une justice en mutation

Uriage 2011-6Pour pouvoir lire cet article dont la suite est publiée sur Agoravox et le Village de la Justice, il convient de considérer que la "justice" est un mythe qui ne permet pas aux personnes de se faire une représentation réelle du système judiciaire. Il n'existe pas plus de justice que de beurre en broche, pas plus de justice que d'ange et de char à soleil. Les décisions judiciaires sont rendues par des personnes qui, de ce fait, en viennent à se substituer aux citoyens dont l'incapacité de s'entendre. Au civil, déjà, il serait possible d'étendre l'exercice de la libre décision. Il serait possible de mettre en place un système de médiation professionnelle visant à aider les protagonistes à réfléchir plutôt qu'à obéir. Mais avant d'aller plus loin, il convient de rendre hommage à M° Féral-Schuhl, bâtonnier de Paris, qui a fait de l'année 2013 une année dédiée à la médiation. Les médiateurs professionnels s'engagent sur une décennie de 2015 à 2025...

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En cliquant sur la  photo, je vous donne rendez-vous à une présentation que j'ai faite sur l'idée de justice à Uriage, lors d'une conférence sur La justice et ses milieu

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La qualité relationnelle, pilier du management au 3° millénaire

Page Rh-infoLa qualité relationnelle semble être devenue l'un des piliers du savoir-faire en management. Dans un souci de pérennisation des organisations, il appartiendrait aux professionnels des ressources humaines de lui faire toute la place qui lui revient. Cette thématique, issue de la médiation professionnelle, devrait interpeller chaque dirigeant d’entreprise.

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