galery rotative

Maroc, de la bouderie touristique à la solidarité politique

Les coups de boutoirs d’une jeunesse en quête de liberté font vaciller le trône du roi du Maroc. Répressions, provocations, assassinats, sévices les plus cruels, emprisonnements, avilissements permanents et tortures ont tenu longtemps les marocains en soumission-résignation. Notre ami le Roi, de Gilles Perrault est toujours d’actualité, une génération après. Il en faut un sacré ras-le-bol pour défier les criminels au pouvoir. Les nouvelles technologies ont apporté un moyen discret d’organisation. Les réseaux sociaux, instrument d’une société de profit, ont été utilisés aux fins de bouleversement. Ce ne sont pas de grandes révolutions. Avec la mondialisation de la société de consommation, les enjeux sont devenus plus difficiles à démêler. Néanmoins, le passage de la liberté d’expression électronique a permis l’évolution de la liberté réelle. Un pas invisible a conduit à de grandes manifestations pédestres.

Les démocraties occidentales ne doivent plus se satisfaire de ces dictatures. On y va en vacances en fermant les yeux sur les conditions de vie déplorables de la plupart des Marocains. Comme si c’était normal. Comme si c’était le sort de certains de mendier. Les responsables des club de vacances mettent en garde contre les risques de toutes sortes. La misère est grande. La liberté est tenue en laisse. La citoyenneté des habitants les renvoie aux statuts méprisés d’immigrés sur Terre. Le parasitisme des dirigeants français donnent encore la destination du Maroc comme respectable. Le pays des droits humains est encore une fois trainé dans la boue. On l’a vu, pour la Tunisie, avec l’exemple Alliot-Marie. Peut-on oublier celui du président Nicolas Sarkozy, et de son prédécesseur prenant ses vacances régaliennes, deux fois en 2008, une fois en 2009 et une en décembre 2010

Les français boudent les destinations d’Afrique du Nord. Mais il faudrait transformer cette bouderie touristique en solidarité politique.

En peu de temps, des mouvements sociaux ont secoué les habitudes. Le pouvoir est difficile à lâcher. Les cas de Laurent Gbagbo et Mouammar Khadafi témoignent combien le sentiment de légitimité se combine avec celui d’indispensabilité vis-à-vis d’une organisation sociale. Ce syndrome atteint tous les dictateurs et ceux qui le sont en devenir.

Les changements proposés par Mohamed VI sont illusoires. Il renforce son pouvoir religieux et ne diminue pas son pouvoir politique. C’est au nom des valeurs sacrées que l’on enferme dans des conditions indignes des personnes pour délit d’opinion au pays du tourisme. Le crime de lèse majesté existe encore : trois ans de prison pour une blague sur Facebook. Il met en place un système de paravents complexes qui ne font que lui donner l’impression d’avoir fait un montage satisfaisant. Mais les mouvements sociaux restent là. Même si les journaux télévisés n’en rendent pas compte, la contestation continue au Maroc.

Ce n’est pas la royauté qui est mise en cause par le peuple Marocain. Le roi devrait s’en tenir à cela. Le principal enjeux est… la liberté de conscience, de laquelle découle l’exercice des autres fragments de la Liberté et du respect des droits de tous.

Photo de Mohamed VI extraite d’un cliché de U. Dettmar/ABr

Laïcité et liberté religieuse

Affirmer la liberté de croire peut paraitre légitime. Mettre dans un texte de loi la liberté religieuse pourrait sembler en plein accord avec le respect d’un droit. Mais il s’agit en fait d’une erreur de raisonnement. Il s’agit d’une extrapolation émotionnelle de l’idée de liberté.

Codifier la liberté religieuse serait inéquitable et promoteur des démarches sectaires. Pourquoi affirmer et légiférer plus sur le droit à la liberté spirituelle que le droit de ne pas avoir de vie spirituelle ? Pourquoi plus poser légalement un droit sur l’exercice et la liberté religieuse que sur le contraire ?

Comme de nombreux prédécesseurs laïques l’ont déjà souligné, l’enjeu porte sur la liberté de conscience, soit de croire ou de ne pas croire. Chacun est en droit de pratiquer ou non. Il est libre d’en penser et dire ce qu’il veut, sans pouvoir contraindre qui que ce soit pour quelle raison que ce soit à pratiquer un culte quelconque. La liberté de croire s’affirme au travers de celle de ne pas croire. C’est par elle que s’amorce la liberté d’opinion, la liberté d’expression, la liberté de décision.

Le dernier débat sur la laïcité a été le débat le plus pauvre intellectuellement depuis plusieurs décennies. Il a pourtant impliqué un grand nombre de parlementaires. Son objectif n’étant pas clair, il ne pouvait en ressortir quelque chose de brillant. S’il fallait y croire pour le relever, seuls les animateurs ont pratiqué. Mais ils n’étaient manifestement pas à la hauteur d’une élévation quelconque. Le débat s’est clos dans un flop et nul n’en a plus entendu parler.

Un bonnet d’âne pour Luc Ferry

Luc Ferry a été ministre de l’éducation nationale. Il ne parvient pas à décrocher, c’est tout. La rémunération lui apparaît normale. Il serait diffamatoire de dire qu’il parasite l’institution où il ne fait rien pour percevoir la modique rémunération de 4.500 € par mois. Donc, ne le disons pas. Il touche moins que Tapie, alors, pourquoi en faire autant ? Personne n’empêchera de le penser très fort et en nombre. Ça suffit d’accuser les pauvres de percevoir le RSA et autres indemnités. Le parasitisme des dirigeants et de leurs courtisans serait normal. Matignon rembourserait et Luc s’en tirerait les poches pleines et l’air offusqué.

Autre chose. Luc Ferry serait-il un délateur ? Non, ce serait diffamatoire de dire cela. Il faudrait dire : un ministre de l’époque de Jacques Chirac, ayant occupé des responsabilités liées à l’éducation, proche de la jeunesse, serait selon des sources certaines mais inavouables, une sorte de délateur. Des dignitaires déchus des gouvernements arabes pourraient-ils en témoigner ? On ne sait pas vraiment. Peut-être. Il faudrait les interroger, si c’est encore possible. Mais seraient-ils sincères ceux-là ? Un doute est permis. Donc, l’affirmation déductible de la première question n’est pas forcément invraisemblable.

Luc Ferry serait-il une sorte de corbeau de la classe politique ? Un scribouillard téléguidé, manipulé, qui attend sa récompense une fois la tornade médiatique passée ? Sait-il seulement ce pourquoi il touche en plus une indemnité de 1500 € ? Il déclare n’importe quoi. On pourrait s’amuser encore avec les hypothèses, en tirer des probabilités, faire des conclusions…

En tout cas, avec la classe des philosophes du siècle, entre Bernard Henri Lévy et Luc Ferry, il n’y a pas de quoi jaser.

Restons simple, et attribuons à ce pauvre Luc Ferry le bonnet qui lui convient. De mémoire, ça ne devrait pas être le premier ministre de l’éducation nationale à mériter un tel bonnet, mais à celui-ci, on pourrait accrocher un pompon.

Je vais abandonner l’Iphone

L’idée de prendre un Iphone s’est imposée à moi pour des raisons professionnelles. De l’équipe, j’étais le seul à ne pas en avoir. Et j’avais tendance à oublier les câbles de mon appareil. En voyageant, j’accumulais ici et là des connectiques que j’oubliais encore. Le remède s’est imposé lorsque je vis de plus en plus de voyageurs avec un Iphone. Avec la solidarité communautaire, je pourrais recharger mes accus sans chercher partout jusqu’au désespoir.

Il faut dire que je pestais contre les grosses prises électriques, les transformateurs démesurés que le dernier haut parleur portatif sans fil, bluetooth,  Jambox ridiculise définitivement. Je faisais partie de ceux qui attendaient la manifestation d’une intelligence terrestre pour standardiser la connectique électrique. C’est pas encore gagné pour tout, mais les choses ont bien avancé pour les téléphones. Il est possible d’avoir son téléphone à plat et de trouver le moyen de le recharger. Il suffit de demander. Les connectiques se sont standardisées avec les prises USB encore mal exploitées.

Mais voilà, il reste que maintenant j’ai un Iphone

Mais voilà, j’ai un Iphone. Et paradoxe des paradoxes, la standardisation n’a pas été suivie par Apple. La pomme est un peu passée. Elle sèche et se ride. Le fruit à cidre à moitié croqué fait bande à part avec sa connectique détestable. Il nous contraint. Alors aussi sec, je vois les autres désavantages : l’apple-Store, Itune (quelle horreur !), est vraiment lourde. Le bluetooth reste limité à Apple, sans issue. Les développeurs innovent en permanence et proposent pour certains des applications géniales et pratiques, mais le système Apple est fermé. En plus le nombre d’applications qui déprécient le travail des autres est si important que le tri est pénible à faire. La compatibilité du matériel est souvent douteuse.

Alors, Iphone, c’est bientôt fini. Surtout depuis que j’ai vu le dernier né de Sony-Ericson. Xperia arc, avec Android tactile. Ouah ! Ça réconcilierait n’importe quel anti-matérialiste avec les plaisirs terrestres. Il est fluide, d’une navigation très esthétique, soignée. Son principe subtile et facile. Le système des discussions SMS est aussi à la suite. Et tout le reste est sympa avec l’avantage colossale  de pouvoir être rechargé avec n’importe quelle prise. Ah, oui, les photos, c’est du 8 Mg pixels. Et un reproche. Un seul : il n’y a pas de caméra frontale.

En tout cas, pour le travail en salle de formation, avec les équipements actuels, c’est aujourd’hui le plus pratique et compatible avec tous les matériels.

Une médiation contre la guerre mondiale en Libye

Dans un pays où la dictature semble se vautrer depuis plusieurs décennies, le colonel Kadhafi doit faire face à la plus forte adversité qu’un dirigeant ne pouvait imaginer. Pourtant, son pays a été classé par les Nations-Unis, selon les critères IDH (Indice de développement humain) établi par le Programme des Nations unies pour le développement, comme le pays le plus développé d’Afrique.

La Libye est le pays d’Afrique dont la réserve de pétrole est la plus importante, la moins couteuse à produire et l’une des plus rapides à fournir aux distributeurs occidentaux. La richesse de ce pays le place parmi les 50 pays les plus prospères de la planète.

Le FMI n’avait que des louanges pour les progrès et l’évolution de ce pays riche, notamment de son pétrole. Il a mentionné dans son dernier rapport (15 février 2011) des encouragements à « continuer d’améliorer l’économie », compte tenu de l’« ambitieux agenda de réformes » mis en place par Kadhafi. Serait-ce une divergence entre la France et le FMI ? Il aurait existé un différend entre le président français, Nicolas Sarkozy, et l’ex-directeur du FMI, Dominique Strauss-Khan, concernant le dirigeant Lybien Mouammar Kadhafi ? Que croire ? Que déduire ? Que Kadhafi reçoit des bombes en retour de ses engagements non tenus (Express, 22/02/2011) pris lors de sa réception en France ?

Protéger les civils ? Ils meurent sous les bombes, dans les déserts et en Méditerranée

En tout cas, si un instant on se place côté Libyen, c’est la guerre mondiale là-bas. Et qu’est-ce qui justifie au juste ce déclenchement fanatique ? Quels sont les intérêts de cette guerre ? Ne s’agissait-il pas de protéger les civils ? Aujourd’hui, les civils meurent sous les bombes, dans les déserts, dans des naufrages. Les accusations vont dans tous les sens et la France est animée d’un furieux sentiment d’hostilité et d’un fanatisme assassin, tandis qu’hier encore son premier magistrat serrait la main de celui qu’il qualifie maintenant de l’ennemi à abattre. Tandis qu’il contraignait, au nom des intérêts supérieurs de l’Etat, Bernard Kouchner à serrer lui aussi la main du dictateur Libyen.

Cette guerre devait être éclair. Elle s’enlise. Est-il vraisemblable d’imaginer une fin comme celle de Gbagbo ? Les probabilités sont infimes. Et il faut bien être inconscient pour ne pas envisager l’évidence que cette guerre peut sortir des frontières dans laquelle elle est pour le moment tenue. Les responsables de ce délire meurtrier pourront toujours dénoncer le terrorisme aveugle…

Il faut impérativement organiser une médiation pour mettre un terme à ces atrocités.

Cultes et cultures, après la liberté, les tunisiens se font botter le cul

Branle bas de combat en Tunisie

Business news de Tunisie (26 mai 2011) rapporte que trois avocats ont demandé le rétablissement de la censure. Cités par Gnet, Maîtres Ahmed Hassana, Monoôm Turki et Imed Saydia, ont plaidé le 23 mai au nom de la morale musulmane. Le tribunal d’instance a entendu leurs arguments et interdit les sites pornographiques. Sans masque, c’est le retour au régime précédent. La censure revient par la porte de derrière. In fine, la révolution tunisienne n’aura été que numérique. Elle a juste consisté à faire valser une petite bande des profiteurs et à utiliser Slim Amamou, bloggeur sous le pseudo Slim 404, devenu Ministre de la Jeunesse d’un instant. Car aussi sec, après l’annonce du rétablissement de la censure le 23 mai, le jeune homme a démissionné (twitter 09h29).

Le bouquet de jasmin de la révolution tunisienne serait-il fané ?

On prend les fleurs et zou, au feu des immolés ? L’insulte est tranquille. Au nom du système judiciaire, le nouveau régime s’annonce cyniquement soucieux du respects des libertés.

Avec cette histoire d’interdiction précipitée d’accès à des images et des vidéos réservées à des adultes, c’est par le cul, faut-il le dire, que les Tunisiens se font tirer… l’oreille, au nom d’une pensée unique. Le tribunal de première instance a prononcé son jugement en référé et l’Agence Tunisienne d’Internet ATI doit l’exécuter. Samedi 28 au matin, les sites incriminés étaient encore accessibles, indique Citylocalnews.

Des forums font l’étalage des arguments de tous. Depuis la disparition de la censure de l’internet tunisien, rappelle le site Business News de Tunisie,” pas moins de 7 sites pornographiques ont fait leur apparition parmi les 100 premiers sites web les plus visités en Tunisie. Cinq de ces sites figurent d’ailleurs au top 50“.

L’ambiance n’est pas à la confiance

Simultanément, le gouvernement de la dictature en bouture s’accommoderait d’une absence de préparation des élections. Les combats des mois passés, les sacrifices qui ont fait se lever les endormis, les souvenirs des martyrs, tel Mohamed Bouazizi, s’usent face à la télé réalité. Cédant sous la pression, le Premier ministre tunisien, Béji Caïd Essebsi, a annoncé ce 27 mai que les élections gagneraient à être reportées. Mais les partisans d’un régime totalitaire sont nombreux et de différentes teintes. Ils pourraient bien trouver dans ce délai le temps de s’entendre…

Avec cette décision judiciaire en toile de fond, c’est bien d’une entente entre partisans d’un régime dur que les Tunisiens ont à se défier. Voient-ils les bottes que les cordonniers fabriquent déjà ?

Mesdames et messieurs de la Justice, appliquez la jurisprudence DSK…

A voir ce qui s’est passé pour Dominique Strauss-Khan, il serait intéressant que les magistrats français s’en inspirent pour  le traitement des différentes affaires qui trainent aux basques des politiciens. Grâce à l’application de cette jurisprudence sans appel, le pays reprendrait de l’avance démocratique, seuls quelques avions prendraient peut-être un peu de retard.

Probablement, en peu de temps, les français retrouveraient confiance dans leurs hommes et femmes politiques qui resteraient dans le panorama et leur système judiciaire. Ils ne seraient pas consternés en pensant à l’ancien président de la république, à l’ancien ministre de l’intérieur, à l’ancien ministre de la ville, à l’ancien ministre du travail, etc… jusqu’à l’actuelle ministre de l’économie, l’actuel président, etc…

La liste est longue de tous ces cols blancs qui abusent de leur position. Ainsi, les Français n’iraient pas confier leurs extinctions de voix à l’héritière du Front National en quête d’oreilles sourdes au bon sens et de voix muettes à la démocratie.

Gbagbo a pris le frontiste Gilbert Collard comme avocat

La valse des avocats a commencé chez Laurent Gbagbo, l’ancien dictateur de Côte d’Ivoire assigné à résidence, dans le nord du pays, à Korogho. Les deux avocats français, Jacques Vergès et Roland Dumas, ont été congédiés(1). Le remplaçant français est un quasi dignitaire du Front National, l’avocat Gilbert Collard. Ce dernier fait partie des valets et s’affiche désormais sans retenue comme un allié du parti des Lepen.

Le rapprochement entre la cadette des Lepen et l’ancien dictateur ivoirien est récent. Elle l’a courtisé avec force, réitérant ses demandes, au moins depuis janvier 2011. A ce moment là, Gbagbo tâtonnait en recherchant un discours nationaliste affirmé pour mobiliser les ivoiriens autour de lui. Des dates de rendez-vous avaient été retenues. De nombreuses critiques avaient été faites à l’occasion de l’annonce de cette complicité d’opportunité considérée comme “contre nature”. Le 12 février 2011, Marine Lepen a ainsi été gratifiée du titre de la plus raciste des français.

Pourquoi alors dans une telle situation, maintenir cette relation ? Les enjeux sont importants. Peu importe désormais que Gbagbo soit dans une très mauvaise passe de sa carrière politique. Les caches d’armes ont été plus faciles à trouver que les avoirs ivoiriens dispersés et qui restent à prendre. Laurent Gbagbo sait maintenir pour lui un avantage : une bonne partie du trésor financier du pays.

Ainsi, la motivation du Front National, qui a souvent su où aller prendre, n’est certainement pas une soudaine solidarité humaniste ou politique avec un dictateur déchu. Son procès n’entamera pas son existence paisible. Bien avant, les négociations peuvent paraître compliquées, mais ne se résument-elles pas simplement à la libération de l’ex-despote contre les clés des comptes bancaires et adresses des lieux de dépôt ?

(1) Le point du 13 mai 2011

Si vous avez été ministre de l’intérieur ou pas, la décision judiciaire…

S’il s’agissait d’une loterie, Charles Pasqua pourrait se vanter d’avoir fait un meilleur tirage dans le jeu judiciaire en appel que lors du procès en première instance. D’abord condamné à un an de prison ferme, voilà Charles Pasqua relaxé.

Ainsi, l’homme qui a probablement été entendu par le plus grand nombre de juges d’instruction au cours de sa carrière politique et qui ne pouvait que vouloir la disparition de ce corps judiciaire, s’en tire bien. Encore une fois. Mais à quel prix. A celui d’une mascarade judiciaire, face à une destruction des preuves, qui en vient à attribuer un statut de mandataire d’État aux trafiquants d’armes. Au prix d’une décision judiciaire qui se transforme en dénonciation d’une hypothétique magouille politicienne.

Fort de cette nouvelle situation, l’idée d’attaquer tout le monde séduit Charles Pasqua. Du haut de ses 84 ans et un nombre invraisemblable de casseroles, il semble bien remonté contre certains de ses anciens amis qui l’auraient lâché : Alain Juppé, Hervé de Charette, Charles Millon, Dominique de Villepin et consorts (faut-il y voir le nom de Jacques Chirac ?). L’ancien ministre de l’intérieur reste amer de n’avoir pu se hisser au sommet de l’État. Il avait imaginé en 2002, se présenter à la présidence de la république.

Tout un monde qui s’habitue bien à brûler les planches du théâtre judiciaire. L’inventeur de Guignol y aurait trouvé beaucoup d’inspiration.

Depuis sa dernière relaxe, Charles Pasqua, le verbe toujours plus haut, champion de la surenchère grand-guignolesque, envisage aussi de mettre en cause la responsabilité des juges, ceux qui ont conduit l’instruction de l’affaire et le procès en première instance. Il en veut particulièrement au magistrat instructeur, Philippe Courroye, et à Jean-Baptiste Parlos qui a prononcé le verdict le condamnant à un an de prison ferme.

Mais ne devra-t-il pas passer par la case “on gobe et on se tait” au regard des jeux d’influence qui ont permis d’aboutir à ce résultat quasi inespéré en dernière minute.

Pour le moment, Pasqua semble croire qu’il détient un billet de loterie à indemnisation. Ne va-t-il pas toucher en plus une indemnité, à la façon Bernard Tapie ? Comme il a obtenu ce qu’il a voulu ici, pourquoi n’obtiendrait-il pas ce qu’il veut là ?

On attend maintenant le résultat du procès Clearstream qui a entrainé dans ses tourbillons Dominique de Villepin en laissant sur la touche le Président qu’un témoin est venu présenter comme l’instigateur.

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y en a qui savent faire rebondir le système judiciaire qui yoyotte avec ses décisions.

Je n’accepterai pas la fonction de défenseur des droits

Non, je ne peux pas accepter la fonction de défenseur des droits. Cette super autorité, instituée par l’article 71-1 de la Constitution, se fragilise par son étendue. Il est invraisemblable d’avoir tout mélangé. Certes, le médiateur de la république est bien mieux nommé en défenseur des droits. J’en avais pris le parti voici longtemps, ne serait-ce que pour clarifier l’usage du terme de médiateur. Dans l’ouvrage particulièrement référencé que j’ai dirigé avec Agnès Tavel, Code de la Médiation, recueil des textes sur la médiation officielle, et feuille de route pour son orientation, nous avions souligné que le rôle de cette autorité était plus de la défense des droits que de la médiation. Ce changement ne peut que nous convenir. Il me convient. Malheureusement, je lis sur le site même du gouvernement qu’il n’y a rien de changé. En réalité, le défenseur des droits est un médiateur unique au service de tous les citoyens. A croire que le gouvernement serait le premier lieu de travail de l’épouse du président, partie en lutte contre l’illettrisme. Médiateur n’est pas défenseur ! Avec cette confusion, je ne peux pas accepter la fonction qui est pourtant disponible et les candidats vaillants ne sont pas pléthores.

Non, ni je ne souhaite ni je ne répondrai favorablement à la proposition d’être défenseur des droits. Ce qui devait être intégré dans ses attributions ne l’est pas et ce qui n’était pas souhaitable qui le soit l’est. C’est une pagaille dans laquelle les anciens délégués du médiateur de la république ne vont pas plus s’y retrouver que l’institution parisienne elle-même. Au lieu d’être un interlocuteur facilitateur pour les administrés, cette nouvelle administration kafkaïenne va larguer les plaignants. Sa lisibilité est brouillée. Pourtant le dernier rapport de Jean-Paul Delevoye a été clair. Le propos a été une véritable remontrance au pouvoir politique et à l’ensemble du gouvernement, de la présidence au dernier des conseillers ministériels : le pouvoir politique détourne l’administration de son rôle. Sa voix a portée dans le vide. Il reste des échos qui ne franchissent pas les enceintes ministérielles. Rien ne va dans ce grand foutoir. Il faut repenser le management. Les personnes doivent redevenir la priorité des administrations. Celles-ci doivent avoir une loi : le service public et non pas imposer des lois de fonctionnement aux citoyens.

Les quatre autorités regroupées sont les suivantes : Médiateur de la République, Défenseur des enfants, Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde) et Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS). Et pas le Contrôleur général des lieux de privation de liberté. On y a mélangé le public et le privé. Bon courage pour les retraités de l’administration qui se dévouent bénévolement pour que l’Office central fonctionne… Mais quid des services publics qui ont été privatisés et qui échappent malgré tout à cette autorité au rôle salvateur ? Où donc va aller se cacher l’indépendance ? Je me souviens d’avoir lu dans Rue 89 un article qui citait la défenseur des enfants : « D’une manière générale », Claire Brisset a senti que son autorité et son indépendance étaient respectées, même quand elle critiquait les premiers placements d’enfants en zone de rétention. Seul accrochage, avec les présidents de conseils généraux sur sa critique de l’aide sociale à l’enfance : « Ils ont menacé de me couper mon budget », raconte-t-elle. Cette réflexion aurait pu inspirer de vérité le médiateur de la république qui n’a guère dénoncé les centres de rétention.

Non, décidément, malgré la garantie d’une retraite dorée, je n’en veux pas. Il est improbable que les administrés soient bien servis. Il convient cependant que j’en vienne à un peu plus de réalisme : le plan appartient à Jack Lang. Il s’est fait son poste, en échange de sa voix, en temps et en heure. C’est maintenant que le retour doit se vérifier. Jack est en bonne relation avec l’occupant de l’Élysée. C’est une des conditions. Contrairement à ce qui était prévu par la commission qui a initié cette réforme, le défenseur des droits est choisi par le président de la république, non  élu à la majorité des trois cinquièmes par les députés. Ceux-ci ne disposent que d’un droit de veto. L’affaire semble vue d’avance. Les mutins risquent de se compter sur les sièges de l’Assemblée Nationale. A moins que la pression des rangs de la majorité contre la politique d’ouverture à gauche fasse son œuvre ? Alors ce serait, ainsi que le pronostique Le Monde, Francoise de Panafieu qui obtiendrait le poste. Contre vents et marées, malgré l’indicateur sur Marine Lepen, Nicolas Sarkozy n’est pourtant pas, quant à lui, homme à s’en laisser conter…

Bref, selon toute vraisemblance, la place n’est pas destinée à un plus jeune que ça…